Musée de la Photographie
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Par Waw
Expositions à voir jusqu’au 3 décembre 2017
Stéphane Couturier - Alexandre Christiaens - Anne-Sophie Costenoble
Stéphane Couturier
L’architecture, qu’elle soit classique ou moderne, l’histoire, l’humain, sont autant de facettes du travail de Stéphane Couturier. Ses photographies aux formats imposants sont celles d’étapes intermédiaires figeant le temps d’une mutation architecturale, autant que les strates composant une histoire dont chaque fragment vient témoigner.
De l’argentique au numérique, ses images composées, superbement orchestrées, apparaissent comme des jeux de lignes, de formes et de couleurs qui sèment le trouble et questionnent. Le photographe qui, dès ses débuts, a fait le choix de la frontalité de la prise de vue, joue avec la confusion qui s’opère entre les différents plans, l’avant et l’arrière se confondant. Un modus operandi que l’on retrouve dans l’ensemble de ses photographies qu’elles soient celles des grands ensembles architecturaux ou des vues d’entreprises, qu’elles soient prises chez Alstom ou Toyota, à Brasilia, Marseille, La Havane, ou Alger. Une griffe, une signature qui a pour effet de témoigner de l’universalité des chantiers.
Par contre, dans sa série « Melting », il associe plusieurs prises de vue d’un même lieu au sein d’une même image, les incrustant pour en proposer la synthèse jouant ainsi sur l’ambiguïté entre deux réalités.
C’est en 2011 que Stéphane Couturier entreprend un travail composé de séries photographiques et de vidéos sur la cité « Climat de France » à Alger. Entre réalité ou fiction, le résultat est magistral. Une fois encore, le photographe s’amuse avec les images, les codes, la notion de temps et d’espace. Dérogeant aux normes, le linge, les antennes paraboliques, les câbles, les enseignes et les plantes sont autant de débordements de vie que les façades ne parviennent qu’imparfaitement à contenir si ce n’est oblitérer. Ambiguës en leur éloge du construit autant que de l’insurrection qui en procède, les photographies de Stéphane Couturier requièrent l’exigence du regard tant il semble que rien n’y soit livré, que tout s’y doive obtenir.
BIO — Stéphane Couturier est né en 1957 à Neuilly-sur-Seine. Il vit et travaille à Paris. Depuis 1995, Stéphane Couturier a été exposé à de nombreuses reprises dans toute la France et à travers le monde notamment à la Bibliothèque nationale de France à Paris (2004), au Seoul Museum of Art (2005), au Musée d’Architecture de Moscou (2006), à l’International Center of Photography à New York (2006).
Ses œuvres font partie de nombreuses collections d’institutions d’art contemporain parmi celles du Los Angeles Country Museum, Cleveland Art Museum, National Galery of Canada, Art Institute of Chicago, San Diego Museum of Photography, le Centre Pompidou en France et plusieurs fonds régionaux d’art contemporain.
Il est représenté par La Galerie Particulière à Bruxelles et à Paris, La Galerie Kornfeld à Berlin, La Galerie Christophe Guye à Zurich et Benrubi Gallery à New York.
Alexandre Christiaens
Réseau cristallin
Ce ne sont pas des photographies de voyages qu’Alexandre Christiaens livre mais les photographies d’un voyageur. Habité de l’ailleurs, de la vague et des océans qu’il photographie depuis le bateau, mais aussi des éléments, filets et roches auxquels répondent l’échine d’un chien, la tension d’un dos, l’épaule d’une femme.
Chantiers marins, grottes, temples et fronts de mer composent ce voyage photographique, ce Réseau cristallin où se mêlent l’histoire et la réalité comme des légendes à chaque fois racontées. Partir, s’éloigner, se frotter au monde et ses éléments… « y trouver du sens, poursuivre et parcourir des lieux, des espaces, des territoires, en poétiser la forme, y engager le Corps, entier » Et tout comme Ulysse, au fil de ses voyages, chercher à se retrouver.
BIO — Alexandre Christiaens est né à Bruxelles en 1962. Il vit et travaille à Dave, près de Namur, Belgique. Il a à son actif de nombreux voyages photographiques (Grèce, Inde, Brésil, Chine…) et résidences. Il a dirigé de multiples ateliers photographiques en noir et blanc et participé à des expositions individuelles et collectives en Belgique et à l’étranger. Depuis 1999, ses photographies sont reprises dans plusieurs collections publiques comme le Service général du patrimoine culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Centre régional de la photographie, Nord Pas-de-Calais, le Musée de la Photographie à Charleroi, la Bibliothèque Nationale Richelieu de Paris, le Centre Culturel de Hasselt, la Space Collection, In Cité Mondi à Liège...
Plusieurs ouvrages ont été édités : « La neige bientôt » © JPB EDITIONS #8, « Hunter Grill » © Origini edizioni livourno maggio 2017, « ESTONIA » Carl Havelange Alexandre Christiaens FR/EN © Les Impressions Nouvelles – Avril 2016, « Eaux vives, peaux mortes », ©Edition Yellow Now 2012, « En Mer, voyages photographiques », © Editions Chasse marée / Glénat en 2008, « Grotesques, concrétions et paysages », © Edition les Brasseurs / Parallèle en 2007, « Réseau cristallin » © édité et conçu par Alexandre Christiaens, texte Eugène savitzkaya
Anne-Sophie Costenoble
l’heure bleue
Avec l’heure bleue, Anne-Sophie Costenoble nous emmène dans un monde d’apparence onirique qu’elle fixe et donne à voir, à contempler, un monde de silence propice à l’introspection. Ses photographies contemplatives, comme en suspens, mêlent et font s’entremêler des instants ordinaires, fragiles, de l’ordre du merveilleux et du poétique.
Cette trentaine de photographies composant l’exposition l’heure bleue, nous touchent par leur sensualité, leur douceur autant que par leur pudeur et leur concision. C’est le temps de l’heure bleue, cette heure où tous songes renvoient à notre intimité, entre chien et loup, à la tombée du jour. C’est… « le bruissement d’une forêt à l’aurore, des draps froissés, la paume glissant au souvenir d’un corps aimé, les plis d’un rideau ou d’une aisselle... » mais aussi « des chevelures, des algues, des plumes, des écailles, le tain fatigué d’un miroir comme des rides éternelles » qui s’offrent à nous.
BIO — Anne-Sophie Costenoble est née en 1967 à Courtrai. Elle vit à La Bouverie, près de Mons. Après des études de kinésithérapie et d’histoire de l’art, Anne-Sophie Costenoble découvre sur le tard la pratique photographique. Depuis lors, elle explore l’écriture photographique au travers de fictions intimes et de projets collaboratifs.
Ses photographies ont été exposées en Belgique notamment dans la Galerie du Soir au Musée de la Photographie à Charleroi en 2012 et à l’Espace Contretype à Bruxelles mais également en France dans le cadre du Festival des Photographes Voyageurs à Bordeaux, lors des Transphotographiques de Lille, à Arles et projetées au Bal et à la MEP à Paris. Ses travaux ont été présentés dans divers pays d’Europe ainsi qu’au Mali (Rencontres de Bamako 2007).
RENSEIGNEMENTS
Musée de la Photographie
Avenue Paul Pastur 11
B-6032 Charleroi (Mont-sur-Marchienne)
+32 71 43 58 10
Ouverture : Du mardi au dimanche, de 10 à 18h (fermé les lundis, le 25 décembre et le 1er janvier)
www.museephoto.be
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