Musée de la Photographie - WAW 37
- Tendance
Par Waw
Jusqu'au 24 septembre 2017
Par VoiX postale
Ignassi Aballí x Pol Bury x Tom Butler x Frank JMA Castelyns x Peter Downsbrough x Jochen Gerner x Gilbert & George x Jean-René Hissard x Jean Le Gac x Jacques Lennep x On Kawara x Plonk & Replonk x Damien Roach x Léopoldine Roux x Fabrice Samyn x André Stas x John Stezaker x Lucia Tallova x Thierry Tillier x Camiel Van Breedam x Marcel Vandeweyer x
La recherche d’une relation plus étroite entre la vie et l’art, depuis les premières avantgardes et leur utopie d’un art total, conduit les artistes à explorer de nouvelles pratiques artistiques. En marge des circuits commerciaux et de «l’art officiel», ils s’approprient les médias de leur quotidien. Le courrier postal est dès lors perçu comme un terrain idéal pour l’expérimentation créative, de par sa nature de moyen de communication et sa diffusion à grande échelle et moindre coût.
Du haut de son format réglementaire 10x15, la carte postale fait référence au débat soulevé par Walter Benjamin dans son texte L’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée daté de 1935. Walter Benjamin s’interroge sur le statut d’objet unique que peut perdre l’œuvre d’art dans sa reproduction mécanique, faisant notamment référence au procédé de la photographie.
Les artistes ont contourné ce problème en partant d’une image créée mécaniquement pour produire une œuvre à caractère unique par le biais d’une intervention manuelle directe sur celle-ci. Les artistes présents dans cette exposition s’inscrivent dans le courant du Mail Art, petit frère de l’Art Postal, désignant l’usage de l’envoi postal par les artistes dès 1962. Ce mouvement constitué par un réseau international d’artistes entend à échanger des messages et des objets très divers en cherchant à surprendre un destinataire connu ou inconnu. On y retrouve le précurseur On Kawara et sa série I got up avec l’envoi chaque semaine d’une carte postale spécifiant l’heure de son réveil à un ami collectionneur. Cette démarche illustre l’envie de l’artiste de se donner un rythme de travail et une récurrence dans sa pratique.
Des artistes plus contemporains ont continué sur cette voie tels Marcel Vandeweyer ou encore Thierry Tillier, marchant dans les pas des surréalistes. D’autres voient dans la carte postale (et de manière plus large dans leur oeuvre) la possibilité de laisser un témoignage de leur présence. S’inscrivent dans cette approche Léopoldine Roux ainsi que l’architecte Peter Downsbrough, Lucia Tallova, ou encore le duo Plonk et Replonk qui sont même devenus éditeurs. Ces artistes constituent le noyau dur de cette tendance qui manipule la carte postale.
Certains souhaitent prendre le temps de la rencontre avec l’image. Chaque détail de la carte dévoile à l’oeil exercé une image pouvant elle-même nourrir le souvenir d’une autre image tels les travaux de John Stezaker, Camiel Van Breedam, Fabrice Samyn, Damien Roach ou Franck JMA Castelyns.
Enfin les dessinateurs comme Jochen Gerner ou Tom Butler abordent leurs cartes avec une typologie propre au graphisme et considèrent la carte postale comme un objet d’écriture.
Le détournement de la carte postale qui n’a de cesse depuis sa création de faire des émules parmi les artistes, n’a certainement pas encore dit son dernier mot.
Musée de la Photographie
Av. Paul Pastur, 11
B-6032 Charleroi (Mont-sur-Marchienne)
+32 (0)71 43 58 10
Ouverture :
Du mardi au dimanche, de 10h00 à 18h00
(fermé les lundis, le 25 décembre et le 1er janvier)