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Par Waw
DEUX EXPOSITIONS DE JEUNES PHOTOGRAPHES BELGES
À DÉCOUVRIR JUSQU’AU 31 JANVIER 2021
Sarah Joveneau
GALERIE DU SOIR
Depuis plusieurs années maintenant, comme photographe, vidéaste et, peut- être plus fondamentalement, comme être humain, Sarah Joveneau, auteur de la série Piel de Lucha, parcourt le monde, va à la rencontre des gens les plus divers et tente de rendre compte des combats des uns, des choix de vie des autres...
© Sarah Joveneau
© Sarah Joveneau
« Bouger ? C’est un mode de vie depuis toujours, s’amuse-t-elle. Déjà pendant mes études à Saint Luc, je me suis lancée dans un long reportage sur les routes avec des nomades qui vivent en camion et se déplacent un peu partout.La plupart du temps, je voyage en stop car je n’ai pas beaucoup de sous. »
La route en question, elle la choisit en fonction de ses projets, de ses centres d’intérêt, des informations qu’elle découvre ça et là sur des mouvements qui attirent son attention. C’est ainsi que Sarah Joveneau a été attirée par ces manifestantes féministes à Valparaiso et à Santiago. D’octobre à décembre 2018, elle a suivi ces femmes et personnes transgenres s’identifiant au genre féminin qui sont descendues dans les rues pour crier leurs espoirs, bloquer la circulation, tatouer les murs de leurs fêlures et laisser leurs revendications courir sur les trottoirs...
© Sarah Joveneau
« Au Chili, c’est avec le corps, le chant, la danse, que ces femmes manifestent. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de se libérer du pouvoir des hommes aujourd’hui. Pour ces femmes que j’ai suivies, c’est une manière de se libérer de la colonisation du corps qui les a privées d’une multitude de choses. Avant l’arrivée des Européens, les femmes mais aussi les homosexuels et les travestis, considérés comme des êtres magiques, faisaient office de chaman et avaient un rôle essentiel dans la communauté. L’arrivée des Européens et de la religion chrétienne a bouleversé tout cela, créant une vision binaire de la société et donnant tout le pouvoir aux hommes. »
Suivant une vingtaine de ces femmes qui veulent à la fois se défaire du pouvoir des hommes et ramener de la magie dans la société, Sarah Joveneau a photographié ces corps, ces peaux, entrant dans un dialogue de co-création avec chacune d’entre elles. Afin de faire entendre leur voix bien au-delà des frontières de leur pays.
Jean-Marie Wynants (Le Soir)
MICHAËL DANS
WHEN THE WATER CLOUDED OVER
© Michaël Dans
Diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc Liège et de la Rijksakademie d’Amsterdam, Michaël Dans s’exprime avec des techniques aussi différentes que l’installation, la performance, la sculpture, le dessin ou la photographie. Cette diversité se retrouve également dans les sujets abordés (mort, solitude, érotisme, enfance) et les formats utilisés. Cet éclectisme lui permet d’échapper à tout type de catégorisation et de surfer avec aisance à travers les codes de l’art contemporain.
© Michaël Dans
A Charleroi, ce sont quelque quarante-cinq compositions ayant pour sujet les fleurs qui orneront les murs du musée. Tout a commencé par une photographie d’une nature morte prise chez sa grand-mère. Pendant plus de deux années, Michaël Dans a créé et aussi photographié des installations orales à partir de vases, de tissus ou de papier peints chinés ou empruntés çà et là avec une méthodologie et un souci du détail et de la mise en scène identiques à ceux d’un peintre de natures mortes. Et c’est dans le secret de son laboratoire photo que la nature reprend ses droits, tout reprenant alors vie. Naturelles ou pas, à peine écloses, en pleine oraison ou fanées, les fleurs sont sublimées.