Waw magazine

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© « Deux dames inconnues. Heure inconnue. Leeds. Je me rappelle qu’elles refusaient de se déplacer tant que je ne leur aurais pas expliqué pourquoi je voulais photographier un mur vide. Les mots nous manquent dans des situations comme celle-là... » © Peter

Musée de la photographie

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Hainaut  / Charleroi

Par Waw

Deux expositions à découvrir jusqu’au 17 janvier 2021

Yves Auquier

L’INSTANT QUI FUIT

Yves Auquier est né en 1934. Il passe son enfance au Pays Noir et part ensuite à Bruxelles où il débute sa carrière professionnelle. En 1965, il fonde avec d’autres photographes belges le groupe « Photo Graphie ». En 1969, il devient professeur à l’École Supérieure des Arts « Le 75 », à Bruxelles. À côté de conférences, d’écritures de livres et de commissariat d’exposition, il fonde encore en 1980 le Patrimoine photographique pour la gestion des collections photographiques de l’état.

L’exposition « L’instant qui fuit » retrace le parcours d’Yves Auquier. Photographe de l’intime, il s’intéresse au vivant, au temps qui passe, au familier et à l’instant fugitif. Il travaille tout au long de sa carrière en noir et blanc et de façon sérielle, classant minutieusement ses négatifs dans des classeurs thématiques et compilant à partir de ceux-ci de nouveaux recueils. Il publie principalement ses séries sous forme de portfolios qu’il tire lui-même en argentique.


De la série Bruxelles 
1974 © Yves Auquier

Dans son portfolio Bruxelles, publié vers 1970, Auquier nous immerge dans un univers urbain : la saturation des lumières sur les routes, la vitesse, la foule, le mouvement omniprésent. Les images se succèdent et invitent à voyager à travers la ville assis sur le siège avant d’une voiture perdue dans le trafic ou accroché à la barre verticale d’un tram.


« Rassemblement wallon », de la série Pays Noir 1968-1970 © Yves Auquier

Dans Pays Noir, son premier livre, publié en 1970, Auquier dresse le portrait du pays de Charleroi. Il y voit grandeur et beauté quand d’autres, y compris les habitants du « Pays Noir », y voient noirceur et ruine.
Il désire transmettre sa vision, partager par l’image, et y parvient grâce à la subtile simplicité et sensibilité de son geste.

La série Les Mineurs, publiée sous forme de recueil en 1975, met l’Homme au centre des photographies. La solitude, la camaraderie, la mine, l’obscurité et l’âpreté du labeur sont autant de sujets présents dans ces photographies. Yves Auquier capte des images spontanées, d’autres plus posées.

De la série Les Mineurs
1972-1973 © Yves Auquier

Peter Mitchell

Nouveau démenti de la mission spatiale Viking 4

Né en 1943 à Eccles, Greater Manchester, Peter Mitchell débute comme dessinateur pour le ministère du Logement. Il intègre le Hornsey College of Art de Londres et s’installe à Leeds en 1972, où il travaille comme graphiste et typographe. En 1973, il trouve un emploi de chauffeur de camion dans une entreprise et sillonne régulièrement la ville de Leeds qu’il décide de photographier. « Nouveau démenti sur la mission spa- tiale Viking 4 » regroupe ces images prises entre 1974 et 1979 et dévoile une ville tentant de se maintenir à travers les changements économiques, et les construc- tions et destructions qu’ils occasionnent. Peter Mitchell photographie les petits commerces, les devantures en friche, les manufactures à la dérive et les gens ordi- naires d’une classe plutôt ouvrière. Point d’ironie, ni de condescendance en ses images. Bien au contraire, photographiés de manière très formelle à l’aide d’un escabeau, les propriétaires ou les employés posent fièrement devant leur commerce et Mitchell les pré- sente tels des héros d’un conte moderne.


« Edna, George et Pat. Samedi 30 avril 1977. Midi. Waterloo Road, Leeds. Trois joyeux bouchers défiant les vandales et le temps orageux. » © Peter Mitchell / RRB Photobooks

Ces photographies de Leeds font évidem- ment un écho singulier aux paysages indus- triels de la ville de Charleroi. Mais quel est le lien entre ces images et une mission spa- tiale Viking ? L’humour britannique ? Peter Mitchell, en fait, s’inspire des théories conspirationnistes en vogue à l’époque et présente sa série comme le résultat d’une mission martienne à Leeds en réaction aux sondes Viking 1 et Viking 2, expédiées res- pectivement le 20 août et le 9 septembre 1974. Les photographies de Mitchell sont attribuées à de petits bonhommes verts qui découvriraient une ville avec un sentiment comparable à celui de l’Homme (avec un grand « H ») découvrant la planète rouge.

« M. et Mme Hudson. Mercredi 14 août 1974. 11 heures. Seacroft Green, Leeds. J’aime bien la manière dont l’échoppe est calée contre l’échelle. Ils viennent d’emménager dans une nouvelle boutique située au même endroit et l’église se fait ravaler la façade pour s’harmoniser avec l’ensemble. » © Peter Mitchell / RRB Photobooks

www.museephoto.be

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