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© Bénédicte Vanderreydt - I'm 14 (Palestine)

WAW 30 - Musée de la Photographie

  • Tendance
Hainaut  / Charleroi

Par Musée de la photographie

©Bénédicte Vanderreydt - I am 14

Bénédicte Vanderreydt - I am 14

Boîte Noire                   - 23.05 > 06.12.15

 

Portraits croisés de trois adolescentes de 14 ans. Valentine vit à Bruxelles, en Belgique. Ru’a vit dans le camp de réfugiés de Dheisheh, en Palestine. Loraine vit à Lubumbashi, Katanga, en République démocratique du Congo. Aujourd’hui, à 14 ans, on se photographie. On se regarde presque compulsivement. Que montre l’adolescence au travers de ces images véhiculées par les réseaux sociaux ? La photographe, Bénédicte Vanderreydt, tente de décrypter ce jeu complexe de miroirs dans lequel on ne sait plus qui regarde et qui est regardé. Les voix de ces trois jeunes filles vivant dans des endroits distincts du globe tracent un parallèle par le point de la vérité. « Tout a commencé le jour où je me suis attardée sur le profil Facebook de Valentine, jeune belge de 14 ans. Dans ce nouveau journal intime-public qu’est Facebook, on se raconte. On vit, on s’aime, on se moque, on se le dit, on se friend, on se defriend… Les centaines de photos de son réseau social m’ont amenée à des questionnements. Que montre l’adolescence au travers de ces images véhiculées par les réseaux sociaux ? Aujourd’hui, à 14 ans, on se photographie. On se regarde. Est-ce à partir de ce miroir qu’elles se construisent ? Dans ce culte de soi et cette hyper-exposition, que se passe-t-il avant le clic ? En adoptant une écriture entre celle de la publicité et de la mode, j’ai souhaité emprunter les codes de Valentine, Ru’a et Loraine. Devant mon objectif, elles recomposent leur quotidien. Cette approche de la mise en scène les a amenées à un questionnement sur leur pratique. Entre leurs amies et mon objectif, Valentine, Ru’a et Loraine prennent leur place dans ce no man’s land de la vérité. Leur regard adresse à la caméra une fragilité. Leur regard traverse le miroir et brise leurs codes si bien huilés. La mise en abîme photographique n’aura finalement pas laissé indemnes ces adolescentes. »

 

©Laurence Gondon - Yunaika

Laurence Gondon - Yunaika

Galerie du Soir - 23.05 > 06.12.15

 

Dans le cadre de leur partenariat, Le Soir et le Musée de la Photographie ont lancé la Galerie du Soir. Parallèlement à chaque nouvelle grande exposition du Musée, la Galerie du Soir présente un jeune artiste à découvrir. Un pari sur l´avenir décliné en quatre volets : un accrochage réduit, mais significatif au Musée, un portfolio dans la revue Photographie ouverte, une présentation du photographe dans les pages du Soir et une sélection de son travail sur le site www.lesoir.be. Pour cette nouvelle édition de la Galerie du Soir, notre choix s´est porté sur Laurence Gondon. La féminité est à l’honneur dans le travail de Laurence Gondon. Comme un contrepoint à l’exposition de Garry Winogrand, « Women are beautiful », présentée ces derniers mois au Musée, c’est cette fois la vision d’une jeune femme sur son propre sexe qui nous est proposée. Dans son introduction à ce travail singulier, elle écrit : « Une femme se regarde chaque jour dans le miroir et compte les abdos manquants. Une autre rêve de glamour, mais subit les regards vilains des hommes qui la croisent ; ou celui, pire encore, de leur femme… ». Bien d’autres femmes surgissent dans cet univers : l’éternelle amoureuse, la mère abandonnée par ses enfants, celle qui attend le retour de son mari et celles qui ont tout largué pour vivre leur vie… Intitulée « Yunaika » (phonétique du mot : la femme, en grec), cette série de Laurence Gondon nous entraîne dans un monde aussi personnel qu’universel. D’autant plus personnel que chacune de ces femmes n’est autre qu’elle-même. Il s’agit en effet uniquement d’autoportraits. D’autant plus universel que les questions qu’elle aborde ont traversé le temps et se posent partout sur la planète. Qu’est-ce qu’une femme ? À quels critères doit-elle répondre pour occuper la fonction qui lui est assignée par la société ? Comment s’en défaire et poursuivre sa propre route ? Dans un monde où l’on prétend que chacun est libre de vivre à sa guise, la place de la femme reste problématique, enfermée dans des stéréotypes remontant à la nuit des temps qu’une multitude de petits faits, gestes, idées contribuent à perpétuer. Face à ce rôle assigné, Laurence Gondon se glisse dans la peau de chacune de ces femmes pour tenter peut-être de mieux les comprendre, mais aussi pour nous amener à les regarder et à nous interroger. Et pour offrir à ces femmes un miroir dans lequel elles se reconnaîtront sans doute. Née en 1989, formée au 75, la jeune femme s’interroge aussi sur elle-même en endossant ces rôles dans un univers auquel elle est particulièrement attachée. Toutes les images sont en effet réalisées dans un même espace : la maison de famille dans laquelle quatre générations de femmes se sont succédé. Une maison dont les tapisseries bariolées jouent un rôle non négligeable dans ses compositions. Sans doute retrouve-t-elle à travers ces autoportraits les attitudes des unes et des autres. On est loin en effet du travail d’une Cindy Sherman à laquelle on pourrait l’associer abusivement sans connaître ses images. Laurence Gondon ne joue aucun rôle. Son visage ne se transforme pas à coup de maquillages et de costumes divers. Souvent, elle ne livre d’elle qu’un reflet, une attitude où le visage lui-même n’apparaît pas. Elle retrouve par contre des atmosphères, des gestes, des poses, des sensations qu’elle traduit par le biais d’une photographie à la fois chatoyante et retenue, tantôt empreinte de mélancolie ou de poésie, tantôt frôlant le tragique ou le sourire.

 Par Jean-Marie Wynants

 

Informations : 

Av. Paul Pastur, 11
6032 Charleroi (Mont-sur-Marchienne)
Tel. : +32 (0) 71 43 58 10
www.museephoto.be

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