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Door Charlotte Quevedo
De Stichting Folon stelt nog tot 9 november Explorations voor. Een reis naar het universum van de Catalaanse kunstenaar Josep Riera i Aragó.
Riera i Aragó s’inscrit dans une génération de sculpteurs catalans qui, dans les années 1980, donne une nouvelle dimension à l’art. À partir de matières traditionnelles comme le bois, le bronze ou le fer, il bouscule les codes, bouleverse les prérequis et traduit ses obsessions spirituelles en œuvres d’art. « Enfant, j’avais un certain intérêt pour l’art, mais ce n’est réellement qu’à l’adolescence que cet intérêt s’est converti en passion », confie-t-il. En effet, alors qu’il n’avait que 18 ans, le jeune Barcelonais expose pour la première fois ses créations à l’École Supérieure des Beaux-arts Sant Jordi à Barcelone, sa ville natale. Il vit alors les premiers balbutiements de son art, avec succès, mais avec le besoin de maturer encore et encore avant de parvenir à trouver sa particularité.
LA FONDATION FOLON
Située au cœur du Parc Solvay, la Ferme du Château de la Hulpe abrite la Fondation Folon. Créée en 2000, à l’initiative de Jean-Michel Folon, la fondation accueille des centaines d’œuvres de l’artiste belge. Plus de 40 ans de création sont présentés au public. La scénographie particulière de cette exposition permanente, son parcours alliant musique et effets d’optique et la qualité des œuvres présentées en font un lieu d’exception.
Navigateur de l’esprit, aviateur de l’art
Ce n’est que dix ans plus tard, lorsqu’il participe au IIe Salon d’automne organisé par l’Hôtel de Ville de Barcelone, qu’il présentera ses premières sculptures d’avions, de zeppelins et de machinerie ; caractéristiques indéniables de son œuvre aujourd’hui. Riera i Aragó se fascine très vite pour les machines, les engins, la physique, l’air, l’eau, les figures anthropomorphiques... « Dans les années 1980, j’ai développé une fascination figurative autour de deux intérêts : le monde sous-marin et le cosmos, et les machines », confie l’artiste.
Riera i Aragó invente, crée, décompose et recompose des engins. Ces machines dénaturées sont des invitations au voyage, entre réel et imaginaire.
Ces deux mondes créent un environnement inconnu dans l’esprit de l’artiste ; des sphères inaccessibles et inatteignables. Cette obsession le pousse alors à rêver de voyages vers ces mondes. « Il s’agit d’effectuer un voyage intérieur lors duquel on laisse ces univers affleurer à la surface. » Et pour voguer vers ces au-delàs imaginaires, Riera i Aragó invente, crée, décompose et recompose des engins. Ces machines dénaturées sont des invitations au voyage, entre réel et imaginaire. Il transforme les objets et les poétise sous la forme de sculptures et d’installations. L’artiste peut parfois assembler des centaines d’objets dans une même composition. Son œuvre 111 avions est constituée de 111 engins volants ou encore Colors 2U, qui est composée de milliers de petits sous-marins de couleur. Chaque composition représente l’esprit de son œuvre globale. « J’ai créé des milliers d’œuvres, je ne pourrai jamais en préférer une plutôt qu’une autre, poursuit l’artiste. L’une entraîne l’autre et, ensemble, elles créent une sorte de cosmologie. En fait, chacune de mes œuvres est une note de musique qui forme une symphonie ».
Pas de faux pas. Chaque pièce est réfléchie et apprivoisée. Assemblées en nombre, elles semblent former un essaim vrombissant ; une orchestration massive qui laisse l’observateur sans voix et le plonge paradoxalement dans un vide intérieur. L’auteur confie qu’il aspire, dans chacune de ses œuvres, à produire cette aura de silence. Car c’est bien là la particularité de l’œuvre de Riera i Aragó. De ses assemblages et de ce bruit graphique naît un silence magistral...