À la fin de l’année 2015, la photographe Diana Matar entreprend de rechercher aux USA les endroits où la police a tué des civils. Elle réalise des cartes détaillées dans son studio et compile des informations sur chaque cas mortel de violence policière survenu les deux années précédentes. Diana Matar consacre alors deux ans à sillonner les routes et photographier la plupart des 2 200 sites où ces meurtres ont eu lieu.
© Diana Matar
Bien que ses photographies soient d’un style plutôt classique, elle n’utilise pourtant qu’un iPhone. Elle l’explique : « Nous ne saurions rien des meurtres policiers sans les smartphones. Les gens ont commencé à les utiliser pour documenter les injustices et les partager sur le web. J’ai pensé qu’il était important d’user de la même technologie en réalisant ces images immobiles. »
Pour le Musée de la Photographie, Diana Matar a opéré une sélection de 99 photographies sur un ensemble de 300 images. L’échelle du projet témoigne de celle du problème, mais nécessite que l’on se remémore chaque personne ayant été tuée. Le titre de chaque photographie reprend seulement le nom, les dates de naissance et de décès, ainsi que la ville où la personne a été tuée.
© © Diana Matar
« Pour moi, chaque image de « My America » représente non seulement un acte de violence mais aussi la perte d’un individu – un individu avec famille. C’est pourquoi je n’ai pas peur d’user d’une certaine beauté en ces descriptions, un concept qui tend à la controverse dans la représentation de la violence.»
© Diana Matar
Depuis quelques années, au départ d’archives télévisées, Laurence Bibot a réalisé une série de petites capsules s’emparant d’archétypes féminins, shampouineuse, directrice d’école, nymphette, ménagère de plus de 50 ans, femme dépressive ou exaltée, mais aussi des personnages connus, Barbara, Juliette Gréco, Soeur Sourire ou plus récemment Amélie Nothomb dont la confection du chapeau haut aura nécessité des trésors d’imagination. Il ne s’agit plus ici d’imitations mais de playbacks, Laurence Bibot reproduisant le mouvement des lèvres des interviewées dont elle a adopté le costume et les éléments du décor. Livrées jusqu’ici aux réseaux sociaux, ces capsules seront pour la première fois présentées au Musée de la Photographie. Perruques, foulards, lunettes anachroniques, sur chemisiers fleuris ou tailleurs Chanel seront au rendez-vous de ces parodies où l’on aura parfois quelque peine à reconnaître la comédienne.
© Laurence Bibot/Sonuma
© Laurence Bibot/Sonuma 1987-2015
interviewée par René Michelems dans le cadre de la sortie du film Une journée particulière, en 1977.
© Laurence Bibot/Sonuma