Waw magazine

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Gardians & manadiers mangent ensemble après le travail. Les gardians sont tous des bénévoles, heureux de fréquenter le danger des taureaux sous les ordres de leur manadier. La fraternité des hommes est importante dans une manade et elle s’exprime souvent par le repas final offert par le manadier. © G. Henkens

Chaque année, les 24 et 25 mai, des milliers de Manouches, Roms, Yéniches, Tziganes et Gitans viennent de toute l’Europe pour y célébrer leur sainte, Sara la Noire, servante de Marie Jacobé et Marie Salomé, des proches de Jésus et Marie persécutées en Palestine. L’histoire raconte qu’elles furent embarquées de force et abandonnées sans rames ni voiles sur une embarcation qui s’échoua sur le rivage de Camargue, d’où elles évangélisèrent la Provence. Gardians et manadiers encadrent la procession des pèlerins depuis l’église jusqu’à la mer en souvenir du marquis de Baroncelli qui obtint l’accord des autorités ecclésiastiques pour que la statue de Sara puisse quitter la crypte de l’église afin d’être menée à la mer. © G. Henkens

La neige n’était plus autant tombée en Camargue depuis 1960. Hommes et animaux sont surpris par cette neige qui ne tiendra qu’une journée. Les taureaux qui tournent le dos au mistral ont faim et attendent leur manadier Jean Lafon qui va leur apporter du foin.Février 2018. © Roger Job

Régisseur fut un très grand taureau de course camarguaise. Un “monstre de la bouvine” comme disent les spécialistes. Né en 1944, il deviendra célèbre à partir de 1951. Les frères Raynaud, Marcel et Jean, fils du grand Casimir, étaient obligés de le faire sortir souvent en course afin de calmer son ardeur. En 1957, il a obtenu le Biou d’or, soit le trophée accordé au meilleur taureau par un jury de spécialistes qui récompense l’ensemble de sa saison. Pour un manadier, ce titre est la distinction suprême. Régisseur a pris sa retraite à 18 ans et mourut de sa belle mort en 1964. Il est enterré, debout, face à la mer, chez ses éleveurs, au mas du Grand Radeau, et régulièrement fleuri. © Roger Job

© Roger Job

Zoé van der Haegen (1977, Cambridge, G.-B.) vit et travaille en tant que photographe et artiste à Bruxelles. Après avoir étudié les sciences politiques et travaillé en tant que coordinatrice dans le secteur social, elle change de voie et entreprend un master de photographie à La Cambre à Bruxelles, qu’elle obtient en 2011. Evoluant entre photographie documentaire et plasticienne, son travail sera exposé dans plusieurs institutions culturelles en Belgique et à l’étranger. Elle participe également à des résidences d’artistes en Belgique et à l’étranger pour y développer son travail dans des environnements différents. © Zoé Van der Haegen

Pas d’événements grandioses dans les photographies de Michel Vanden Eeckhoudt, pas de messages politiques ou moralisateurs. Mais des fragments de vie, des instants du quotidien, en ce qu’ils peuvent avoir de drôle, de doux, d’attachant, de triste aussi parfois. Chaque photographie vient composer une petite histoire, une chronique de la banalité qu’il sublime. Des images tendres, parfois douloureuses, laissant doutes et questions, qui persistent en la mémoire comme une chanson aux accents nostalgiques. En demi-teintes, les photographies de Michel Vanden Eeckhoudt livrent toute la gamme des sentiments, préférant à l’éclat de rire le sourire complice, aux larmes une douce mélancolie. Michel Vanden Eeckhoudt France, 1991 © Zoé Van der Haegen

« Le travail prend sa source sur un territoire familier arpenté régulièrement durant plusieurs années, la réserve naturelle de Kalmthout, en Campine anversoise. Marqué par les incendies et par une politique de déboisement des forêts de pins, la nature luxuriante d’autrefois s’est vu transformée de façon transitoire en un paysage désertique aux silhouettes d’arbres décharnés. La fascination exercée par les visions d’un réel aux allures dystopiques et par les arbres-totems ou vestiges aux troncs d’un noir profond creusés par le feu, ont été à l’origine de ma démarche artistique, qui fut dans un premier temps de nature purement photographique. Ces mêmes photographies seront découpées au ciseau dans un deuxième temps pour en extraire les formes verticales des troncs et en “disséquer” les différentes couches du bois à l’écorce. Les fragments seront assemblés selon une multitude de combinaisons nouvelles, émergeant en avant ou arrière-plans de films plastiques transparents colorés dans un jeu de superpositions. Les couleurs vives et artificielles provenant d’un matériel de bureau se mêlent ici aux matières végétales éteintes dans une recherche visuelle qui s’inspire tant de certaines œuvres de l’art du XXe siècle – dont le pop art et l’expressionnisme abstrait – que d’images d’archives ou d’images médiatiques contemporaines d’une nature touchée par les guerres et les catastrophes. Enfin, au-delà du regard, par l’échelle des tirages photographiques présents dans l’exposition, c’est aussi le corps que la série cherche à engager dans cette rencontre ». © Zoé Van der Haegen

Musée de la Photographie

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  • , Culture
 / Hainaut

Par Waw

Une exposition à voir jusqu’au 15 mai 2022

par Gaëlle Henkens et Roger Job

Soleil Noir est un travail au long cours réalisé par Gaëlle Henkens et Roger Job durant quatre années en Camargue durant lesquelles ils se sont immergés dans le quotidien de plusieurs éleveurs de chevaux et de taureaux, dans ces familles de manadiers qui leur ont transmis non seulement leur passion mais aussi leurs craintes et espoirs.

Après plus de 176 journées de prise de vues et une multitude d’images enregistrées, les photographes ont tenté de comprendre et de raconter une culture unique qui érige dans les villages du delta du Rhône des statues et des tombes à la gloire de ses taureaux.

Soleil noir nous montre avec élégance une étrange passion pour le taureau, une dévotion particulière qui n’a rien à voir avec la tauromachie espagnole, car en Camargue, on joue avec le taureau mais on ne le tue pas. Le dieu c'est l'animal, pas l’homme qui le frôle !

Diplômée en sciences sociales puis en photographie à Saint-Luc Liège, Gaëlle Henkens (40 ans) a mené en parallèle, des années durant, les métiers de travailleuse sociale et de photographe indépendante, principalement dans le domaine de l’aide aux réfugiés et des sans-abris. Ses voyages en Afrique, Europe de l’Est et Asie, mais aussi la confrontation à la grande précarité en Belgique, ont fait naître en elle le besoin de raconter, transmettre, documenter des réalités mal connues. Actuellement photographe free-lance à temps plein, elle aime prendre le temps, celui de sentir, ressentir ce qui se passe autour d’elle afin de se convertir à ses sujets. Entre photojournalisme et photographie documentaire, elle travaille principalement sur des projets à long terme, que ce soit dans le monde agricole, les phénomènes migratoires ou les traditions du Maghreb. Elle y traque les qualités de l’être humain, sa détermination et sa résistance.

Roger Job (50 ans) est rédacteur et photographe. Il est diplômé en journalisme de l’IHECS Bruxelles où il est actuellement professeur invité. Son itinéraire photographique l’a longtemps mené aux côtés des victimes de catastrophes et de guerres. Prix Reporters sans frontières en 1992 pour un reportage sur l’exode des réfugiés mozambicains en Afrique du Sud, il a obtenu en 1999 le prix de la Fondation SPES pour son travail sur « Les derniers peuples pasteurs de l’humanité », et en 2011 le Nikon Press Award et le Days Japan Jury Award pour son travail sur les pasteurs nomades du Turkana (Kenya). Le prix Belfius lui a été attribué en 2016 pour son travail sur la brigade des Stups de Charleroi, et en 2021 pour un reportage sur le service de gériatrie en temps de Covid au CHwapi Tournai. Il a publié de nombreux ouvrages.

Zoé van der Haegen (1977, Cambridge, G.-B.) vit et travaille en tant que photographe et artiste à Bruxelles. Après avoir étudié les sciences politiques et travaillé en tant que coordinatrice dans le secteur social, elle change de voie et entreprend un master de photographie à La Cambre à Bruxelles, qu’elle obtient en 2011. Evoluant entre photographie documentaire et plasticienne, son travail sera exposé dans plusieurs institutions culturelles en Belgique et à l’étranger. Elle participe également à des résidences d’artistes en Belgique et à l’étranger pour y développer son travail dans des environnements différents.

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