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Digiteal révolutionne vos factures

  • Business
Brabant wallon  / Mont-Saint-Guibert

Par Florence Thibaut

La start-up qui révolutionne les factures

Simplifier le quotidien des gros émetteurs de factures et sécuriser les paiements électroniques, tel est le double projet de la start-up Digiteal, connue jusque décembre 2018 sous le nom de « Teal IT ».

 

 

Basée à Mont-Saint-Guibert, la pépite brabançonne a réussi à lever un million € fin 2018 afin d’accélérer son développement. Objectif : partir à l’assaut des marchés voisins. Rencontre avec Cédric Nève, un CEO qui entend bien révolutionner les paiements mobiles.

Comment est née Digiteal ?

En travaillant pour différents employeurs, je me suis rendu compte que la gestion des factures était souvent une activité très consommatrice en temps pour peu de valeur ajoutée. J’ai alors réfléchi à un système de QR codes à insérer aux factures. J’ai pris mon bâton de pèlerin pour aller voir les banques et les convaincre d’inclure ce QR code dans leur application mobile. Elles ont voulu trouver une manière de monétiser ce service. C’est ainsi que nous nous sommes adressés aux particuliers et que Teal IT est née. En octobre 2017, nous sommes devenus un établissement de paiement agréé par la Banque Nationale de Belgique dans l’idée de nous occuper de ce que les banques ne voulaient pas faire. Cet agrément sous-entend que nous respectons des règles strictes, de la documentation des processus à la sécurité de nos systèmes.

À quels besoins votre start-up vient-elle répondre ?

Ils sont à la fois écologiques, financiers et organisationnels. Pour lutter contre le gaspillage de papier et la lenteur des procédures, la dématérialisation des factures devient une réalité. Digiteal veut l’accélérer. En améliorant la transparence des échanges, son but est de créer une relation de confiance entre acheteurs et vendeurs. L’app (mobile et desktop) permet à ces derniers d’être payés plus rapidement. Environ 20 % des clients payent dans l’heure, 50 % dans les 24h et le restant à la date d’échéance. Le paiement se révèle également plus régulier. Enfin, on estime que l’envoi d’une facture coûte en moyenne 4 € à une petite entité (main d’œuvre, impression, etc.), alors qu’avec notre solution, ce coût chute à 37 cents.

Comment démarrer avec Digiteal ?

Près de 95 % de nos utilisateurs se servent de l’application mobile. Celle-ci est très intuitive. Créer son compte ne demande que quelques clics. La majorité des personnes qui entament le processus d’inscription le termine. La première action est de scanner sa carte d’identité. Il faut ensuite répondre à quelques questions et puis démarrer avec l’app. Après trois factures, il y a une option de paiement automatique qui vient remplacer la domiciliation. L’utilisateur décide d’une limite à définir et des notifications qu’il veut recevoir. C’est toujours lui qui fixe les règles. Dans le cas des émetteurs, il y a une intégration de notre plateforme dans leurs systèmes informatiques.

Qu’est ce qui fait la force de votre modèle ?

Digiteal est à la fois indépendante des grands émetteurs de factures et des banques, c’est un atout indéniable. Notre solution est basée sur des standards européens, ce qui la rend facilement exportable. Ensuite, nous sommes une petite équipe très agile et nous avons peu de coûts de fonctionnement. Cela permet de garantir des frais peu élevés et de répondre aux besoins des petites structures, non assurés pas d’autres prestataires qui visent de gros volumes. Enfin, notre modèle tarifaire fait que nous ne gagnons de l’argent que si nos clients sont bénéficiaires. Nous visons le win-win.

 Qui sont vos clients ?

Au niveau des particuliers, s’il n’y a pas de profil-type, nos clients sont assez jeunes et plutôt installés en Wallonie. En effet, nous avons démarré notre activité à Braine-l’Alleud. Au niveau des émetteurs, nous travaillons avec beaucoup d’écoles et d’administrations communales, plutôt des acteurs de taille moyenne. Nous avons récemment signé avec l’Intercommunale du Brabant Wallon (INBW). Nous devons encore convaincre les gros émetteurs comme Proximus, Engie ou Orange.

Où se trouvent vos concurrents ?

Il y a une poignée d’acteurs en Belgique, Zoomit étant le plus connu. En Flandre, il y a aussi Doccle et Pom. La plupart de nos concurrents se trouvent à l’étranger. La formule est différente dans chaque pays.

Quels sont les profils qui composent votre équipe ?

Nous avons commencé à trois. Nous sommes aujourd’hui neuf, dont des accounts managers, des développeurs et un compliance officer. Nous recherchons encore un commercial et un développeur java.

Vous avez effectué une levée de fonds en décembre. A quoi va servir cette augmentation de capital ?

Nous avons levé 832 000 € grâce au concours de nos actionnaires dont Leansquare, un fonds d’investissement, et Easi, un acteur des services IT, mais aussi avec l’aide de nouveaux investisseurs privés et le soutien de Novallia, une filiale du groupe Sowalfin. Cette levée de fonds a été couplée à un prêt subordonné de 200 000 €. Cet apport va nous aider à répondre aux exigences de la nouvelle directive européenne PSD2 (Payment Services Directive 2). Il va également nous permettre de démarcher les marchés voisins. Cet argent couvre nos besoins jusqu’en 2020.

Quelle est votre stratégie d’expansion à l’international ?

Notre stratégie est d’abord de montrer que notre outil fonctionne sur notre marché primaire et que nos utilisateurs se le sont approprié. Nous voulons également convaincre d’autres émetteurs pour avoir de nouvelles références. Ensuite, dans un premier temps, nous allons nous intéresser aux Pays-Bas, à la France et au Grand-Duché. Mais là où nous avons le plus de potentiel, ce sont dans les grands pays, comme l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.

Quelles sont les prochaines étapes pour Digiteal ?

En 2019, nous allons nous concentrer sur le marché belge et notamment démarcher le secteur de l’assurance et les acteurs de l’eau. Fin 2019, nous allons approcher les télécoms et l’énergie. Ensuite, en 2020, nous allons entamer notre expansion internationale. Notre outil existe en ce moment en français, anglais, néerlandais. Il y a une demande dans certains pays où nous ne sommes pas encore actifs commercialement. L’intérêt est bien là !

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