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Par Christian Sonon
Implanté autour de l’un des plus beaux étangs de Wallonie, à trois kilomètres de Chimay, l’Aquascope de Virelles propose une découverte ludique et éducative de la nature. En immersion dans le monde aquatique ou à un poste d’observation des oiseaux, le touriste se fait tout petit, silencieux, admiratif.
L’étang de Virelles, c’est d’abord l’histoire d’une belle reconversion. Avant de devenir une réserve naturelle en 1983, le site (134 hectares) était en effet le domaine privé des Princes de Chimay pour lesquels il constituait à la fois un espace récréatif et un vaste terrain de chasse, avant de devenir une cible touristique très prisée dans les années 50-60. « Par beau temps, on accourait à Virelles afin de se baigner, de s’adonner aux joies du pédalo et du canotage, et faire la bringue dans les guinguettes, explique Anne Sansdrap, la responsable promotion de l’Aquascope. Peu à peu, cependant, d’autres activités touristiques autour de l’eau commencèrent à voir le jour en Wallonie et le succès de l’étang de Virelles s’estompa. C’est alors que trois associations, les Réserves Naturelles RNOB, Aves – qui se sont ensuite regroupées sous l’appellation Natagora – et WWF, conscientes du potentiel nature du site, décidèrent d’en faire une réserve naturelle et de lui redonner un second souffle. Afin d’avoir les coudées franches et de pouvoir y mener des actions de protection de l’environnement, elles surent convaincre la Générale de Banque d’acquérir le site en 1985 et de le leur louer sous forme d’un bail emphytéotique. »
Concilier le tourisme, la protection et l’éducation à l’environnement
Depuis lors, l’objectif de ces associations est de concilier le tourisme, la protection de la faune et la flore, et l’éducation par la découverte. Il a cependant fallu attendre quelques années pour que la quiétude revienne et que des actions concrètes puissent être menées. C’est en 2004, avec la création de l’Aquascope, que le site entama réellement sa mue. Les anciennes installations et les berges en béton furent démolies et remplacées par les infrastructures actuelles. « Le site a été divisé en deux, explique la responsable. D’un côté, l’espace ludique, avec la pleine de jeux, le coin barbecue et les deux gîtes insolites en forme de sphère perchés au bord de l’étang ; de l’autre, l’espace découverte de la nature avec un parcours touristique entièrement retravaillé comprenant un « sentier découvertes », des affûts d’observation, un jardin de plantes sauvages, un rucher didactique... Entre les deux, le nouveau bâtiment sert à la fois d’accueil et de lieu de restauration, mais il englobe surtout des salles d’exposition, un espace muséographique qui permet de s’émerveiller en découvrant le monde aquatique, et une salle de projection à partir de laquelle les visiteurs peuvent observer les oiseaux grâce à des caméras munies de zoom et judicieusement placées dans différents endroits du site. »
Un couple de cigognes blanches
Ces caméras, dont les images sont sélectionnées et commentées par l’accompagnateur, permettent d’observer en toute discrétion la vie sur l’étang ou sur les îlots. On peut ainsi suivre en direct la pêche du héron ou la vie des petits oiseaux. A chaque saison ses spectacles. Au printemps, les regards se poseront sur les nichoirs. Les visiteurs pourront y observer les mésanges, les sitelles, voire les chouettes hulottes, durant les périodes de construction, de couvaison et de ravitaillement. Ils auront peut-être la chance d’observer le couple de cigognes blanches qui a pris possession d’un îlot boisé voici trois ans. « C’est le seul couple nichant à l’état sauvage en Région wallonne. L’histoire est belle parce que nous avions aménagé entre les branches d’un arbre une plateforme, une corbeille en forme de cône, dans l’espoir d’attirer un couple de balbuzards pêcheurs. Ces aigles, comme tous les oiseaux migrateurs, adorent faire halte deux fois l’an au « restaurant » de Virelles que constitue l’étang avec ses six-sept tonnes de poissons (brochets, perches, carpes, tanches, gardons, alevins…). Mais, dès le lendemain, ô surprise, c’est une cigogne qui vint prendre possession de l’appartement, suivie très vite par une autre. Personne ne s’en plaindra, surtout pas les enfants ! »
Il va sans dire que l’Aquascope, parce qu’il a concentré une grande partie de ses efforts sur la découverte et la protection de l’environnement, est un site très convoité par les écoles. Durant les vacances scolaires, des classes bleues y sont organisées. L’aventure commence à l’aurore. Deux grands canoës y sont mis à l’eau afin d’aller assister au réveil de la nature dans les zones sauvages. Et l’émerveillement se poursuit la journée, à chaque détour de sentier.
Aquascope de Virelles
Rue du Lac 42
B-6461 Virelles
+32 (0) 60 21 13 63
Journée « portes ouvertes » au Centre de revalidation
Le dimanche 19 mai, l’Aquascope offrira l’occasion unique et exceptionnelle de visiter son Centre de revalidation des espèces aquatiques vivant à l’état sauvage (CREAVES), lequel est habituellement fermé au public afin de garantir la quiétude totale des animaux en cours de convalescence. Un barbecue et différentes animations pour petits et grands seront organisés durant la journée qui se terminera par la remise en liberté d’un ou de plusieurs oiseaux soignés au centre.