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© Le vignoble de Vinadis s’étend sur 3,5 hectares à Dison.
© La Tour de Tilice, à Fexhe-Slins, est l’élément remarquable d’une ferme qui fit jadis partie d’une abbaye.

Et voilà le vin nouveau !

  • Dossier
Wallonie

Par Waw

Depuis 2016, plus de soixante vignobles ont été plantés en Wallonie, dont 25 ces deux dernières années. Il y a du changement dans l’air...



© Antoine Melis

La « grosse » année du renouveau fut 2018 avec la création de dix-sept domaines, dont le Domaine de la Portelette à Lobbes, le Domaine du Blanc Caillou à Landelies, le Clos de Mostombe à Andenne, le Domaine d’Argenteuil à Lasne et d’autres déjà évoqués. Voici quelques autres expériences récentes.

Du haut du Mont des Anges à Nouvelles

Tout d’abord appelé « Terres de Craie », le vignoble créé en 2018 par le Belge Vincent De Busscher et la Champenoise Laurianne Lejour a été rebaptisé en septembre 2020 « Domaine Mont des Anges », un nom qui évoque le passé montois de la Première Guerre mondiale.

L’aventure démarre avec la plantation d’une première parcelle à Nouvelles, au sud de Mons, sur un terroir mêlant calcaire et silex, similaire à celui du Vignoble des Agaises ou du Domaine du Chant d’Eole, tous deux à moins de dix kilomètres à vol d’oiseau.

L’ambition étant de faire des vins effervescents de qualité, ce sont les cépages Chardonnay, Pinot noir et Pinot meunier qui ont été plantés sur 4,2 hectares. En avril 2020, une seconde parcelle de 1,44 hectare a été plantée non loin de là, à Havay (Quévy). Et il se murmure que l’ambition est d’arriver à 15 hectares en 2022. Une campagne de récolte de fonds est d'ailleurs en cours.

Une première vendange de 700 kilos a servi de test en 2019. Celle de 2020, sauvée du gel par les canons à chaleur, permettra, quant à elle, de produire 15.000 bouteilles qui ne sortiront toutefois des chais qu’en septembre 2022 après élevage. Mais l’assemblage des vins clairs dégustés récemment est prometteur.

Du haut de la Tour de Tilice à Juprelle

Jadis point de surveillance de la campagne environnante, la Tour de Tilice, à Fexhe-Slins, est l’élément remarquable d’une ferme qui fit jadis partie d’une abbaye et qui est dans la famille Delforge depuis plusieurs générations.

En 1990, Marc Delforge abandonne l’élevage de bêtes, continue les grandes cultures de ses parents, mais plante des arbres fruitiers, pommiers et poiriers. Lorsqu’à sa pension son fils Simon reprend l’exploitation, celui-ci remplace – embargo russe oblige – une partie des pommiers par des pieds de vignes, cultivés directement en bio. La certification a été obtenue en janvier 2021.

Depuis avril 2018, 5,5 hectares ont été plantés avec des variétés classiques (Chardonnay et Pinot noir), mais aussi des cépages résistants (Muscaris, Johanniter), à l’image de Vin de Liège qui se trouve à moins de deux kilomètres. Objectif : des bulles, dont les premières bouteilles seront commercialisées fin 2021 et les suivantes en 2022 avec un élevage plus long.

Du nord au sud : Vinadis

En Wallonie, on trouve plusieurs vignobles menés par des Flamands, comme Beekborne à Hélécine, le Domaine de Bellefontaine à Vresse-sur-Semois ou, plus récemment, Vinadis à Dison et à Wegnez. Ne trouvant pas de terrain au Limbourg, Chris Engels est descendu jusqu’à Verviers pour planter une première parcelle de 3,5 hectares à Dison, en 2019, puis une seconde d’un hectare à Wegnez, près de Pepinster, l’année suivante.

A 58 ans, Chris a de grandes ambitions et souhaite créer une campagne complète de vins blancs (Auxerrois et Pinot gris), rouges (Pinot noir et Acolon) et effervescents (Chardonnay, Pinots meunier et noir). Les premières bouteilles de vin tranquille sont prévues en 2022 et les bulles en 2023.

Dièdre noir : la passion selon Dohy

A quelques kilomètres des rochers de Marche-les-Dames où le roi Albert Ier trouva la mort en 1934, le Domaine du Dièdre noir est la concrétisation d’un rêve pour Pierre Dohy et son épouse Florence, assistés par Lucas et Romain, deux de leurs trois fils.

Propriétaires de 60 hectares de grandes cultures et gérants d’une société de transport, les Dohy ont planté 2,6 hectares de vignes en 2019 et devraient en planter 3,6 autres dès ce printemps, le tout devant être certifié bio fin 2021.

Ces premières plantations, effectuées juste à côté de chez eux, ne devraient pas s’arrêter là, car la capacité du nouveau bâtiment qui vient d’être achevé permettra, à terme, de réceptionner 14 hectares.

« Après cela, précise Pierre Dohy, nous allons faire une vendange ou deux pour voir ce que cela donne. Nous n’avons aucune expérience, mais nous allons partir en formation en Champagne dans les prochaines semaines. Pour l’instant, nous avons choisi prioritairement le Chardonnay (45 % du vignoble), le Pinot meunier (30 %) et le Pinot noir (25 %), avec un peu de Pinot blanc. » Décidément, cela va pétiller dans tous les sens !


© Marc Vanel
Pierre Dohy et son épouse Florence, assistés par Lucas et Romain, deux de leurs trois fils.

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