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Par Charline Cauchie
L’ÉCO-RESPONSABILITÉ AU COEUR DU FESTIVAL
Impact Diffusion est l’agence qui organise les Francofolies de Spa. Tri des déchets, gobelets réutilisables, toilettes sèches, taxe carbone… Située dans le Parc naturel des Hautes Fagnes-Eifel, la société a ancré le respect de la nature dans ses valeurs.
Impact Diffusion est principalement une agence d’événementiel et de communication, les deux branches principales
de cette société anonyme qui existe depuis 30 ans. Evénements d’entreprise, culturels, de loisirs, touristiques, sportifs aussi (avec Francorchamps, notamment) d’un côté, activités de communication de l’autre, Impact Diffusion fonctionne avec une quinzaine de permanents et des dizaines de
personnes collaborent sur les différents projets. Parmi ceux-ci, les Francofolies de Spa, l’événement qui a fait connaître l’agence et qu’elle organise depuis 25 ans. « Pendant 10 ans, nous nous sommes également occupés des Fêtes de Wallonie à Liège, du Printemps du Jazz à Stavelot, Spa, Malmedy et Vielsalm , explique Jean Steffens, son directeur. Nous sommes aussi à la base du Brussels Summer Festival… »
Une région adorée mais en danger
Jean Steffens est à Malmedy depuis toujours. C’est un enfant du pays. « C’est existentiel ! », nous souffle-t-il. Le matin, il ouvre la fenêtre de son bureau sur une vue dont il ne se lasse pas : la forêt. Des quatre côtés du QG de l’agence, c’est un même panorama sur des arbres, un ciel dégagé. « Mes associés sont d’ici. Nous sommes partagés entre Malmedy et Spa. Nous avons en commun cette envie de sortir des grandes villes. Nous cherchons l’air pur, l’eau limpide… c’est beau, simple et spontané. Nos amis habitent la région également. Et ma mère vit au milieu d’un parc, à 500 mètres d’ici. » Avec les Hautes Fagnes comme écrin : « Les Cascades de Coo, le Parc naturel, tout ça est au coeur de cette région tellement belle et sympa. C’est tous les jours les vacances ! Le Parc naturel des Hautes Fagnes-Eifel est un bijou à l’échelle européenne en matière de protection de la nature. C’est un atout pour la région qu’il convient de préserver. Car, tôt ou tard, il pourrait disparaître et toute la région s’effriter et ce serait catastrophique. On ne compte plus qu’une vingtaine de jours de neige annuellement alors qu’on en avait cinquante auparavant. Il y a de plus en plus de sécheresses et donc d’incendies dans les Fagnes. On voit concrètement les effets du réchauffement climatique. À Francorchamps, les épicéas sont touchés par des pluies acides qui viennent du bassin de la Ruhr. »
Un festival éco-responsable certifié par l’ULg
Le rapport à l’environnement fait forcément partie des valeurs de base de Jean Steffens et de son équipe. « Pour les Francos, comme pour la plupart de nos projets, nous sommes dans une région protégée, totalement ancrée dans la nature. Nous ne pouvons ignorer cela. Nous n’allons pas scier
la branche de l’arbre qui est en train de se développer. Nous menons une série de réflexions, à notre échelle, afin de protéger ce beau bijou. Nous faisons attention aux déchets et nous traitons les déchets plastiques. Depuis plusieurs années, nous avons opté pour des gobelets réutilisables. Nous pratiquons le tri : chaque année, des dizaines de tonnes partent en tri sélectif grâce à nos partenaires, bénévoles et techniciens. Nous choisissons
un papier spécifique pour nos supports de communications… » Les transports en commun sont un autre cheval de bataille : « Je crois que nous sommes des exemples en la matière. Chaque année, 65 à 70 000 personnes sont transportées avec le TEC. Et la SCNB est un soutien également. » Au sein du festival, il y a aussi une attention portée aux produits de nettoyage : « Nous nettoyons avec des produits naturels, pour l’entretien des toilettes sèches, notamment. Pour le mobilier, nous faisons attention aux pays de provenance. Pour d’autres produits, comme le café, nous nous fournissons via le commerce équitable. Mais de manière générale, nous travaillons avec des producteurs locaux. »
Et demain ?
Si vous êtes sceptique, Jean Steffens peut sortir l’évaluation annuelle réalisée par l’Université de Liège (ULg) qui lui a remis le Label Green & Responsible Event. « L’ULg va tout mesurer et calculer l’empreinte de notre festival. Pour la réduire, nous prélevons déjà une taxe carbone sur
le prix d’entrée. Cela nous a permis de faire planter 100 000 arbres à Madagascar. Un projet de poêles à pellets comme chauffage central pour les écoles de la région est en cours également. L’argent récolté sert donc concrètement. Tout est contrôlé à travers des bilans et des analyses. »
Comment aller plus loin ? Jean Steffens évoque les mesures fiscales qui pourraient être prises pour avantager ceux qui font des efforts et pénaliser ceux qui polluent. « Nous avons besoin de décisions au niveau européen. Les festivaliers y sont de plus en plus sensibles. En attendant,
nous, nous allons continuer. »
"Grâce à la taxe carbone prélevée sur le prix d’entrée du festival, 100 000 arbres ont pu être plantés à Madagascar. '