- Patrimoine
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Par Marie-Marthe Angelroth
Pour accéder au petit village de Foy-Notre-Dame, situé au milieu de champs et prairies, à six kilomètres de Dinant, il est nécessaire d’emprunter des chemins escarpés. Sur son sommet, trône une église de style baroque mosan, construite en 1623, comme l’indiquent les inscriptions en façade.
En pénétrant dans l’édifice, on est immédiatement frappé par la luminosité due aux grandes baies vitrées transparentes – seul le choeur contient des vitraux de couleur bleue à motifs religieux. Le plafond est entièrement recouvert de 145 caissons en bois de chêne – chacun d’eux comprend un petit tableau représentant divers saints, Évangélistes et, dans des losanges de plus grande taille, les moments de la vie de la Vierge Marie. L’ensemble est harmonieux et de remarquable facture. Le petit bourg de Foy aurait pu rester dans l’anonymat si, en 1609, un bûcheron n’avait découvert la statuette d’une Vierge à l’Enfant dans les entrailles d’un vieux chêne. L’histoire raconte que deux siècles plus tôt, un pèlerin aurait caché cette vierge au creux de l’arbre. Les années passant, l’arbre a enveloppé de ses fibres le trésor. La statuette, en terre cuite et haute de 22 cm, suscita l’émoi en raison des miracles prodigués par la Vierge. Tous ont été reconnus par le pouvoir religieux de l’époque. Très convoitée, maintes fois volée, elle fut en son temps mise en sécurité dans la demeure du Baron de Celles. Aujourd’hui, elle repose enfin dans l’église où l’on peut la voir dans son écrin doré. Notre-Dame de Foy est toujours vénérée. Des pèlerinages en témoignent encore de nos jours.
Renseignements
Foy-Notre-Dame
Rue des Claviats, 4
B-5504 Dinant
www.pelefoy.be
La citadelle de Dinant
Haut lieu de la défense militaire, la Citadelle de Dinant s’illustre par son histoire guerrière au fil des siècles. Avant l’imposante construction que nous admirons aujourd’hui, se trouvait le premier château fort de la ville. Au milieu de XVe siècle, la cité se distingue par sa prospérité reconnue jusqu’au-delà des frontières. Le nombre d’habitants y est très important en comparaison avec les villes voisines. Les douze églises paroissiales, les sept abbayes et nombre d’habitations étaient protégées par des murailles percées de huit portes d’accès. Hélas, plus tard, de vives rivalités ont donné lieu à des saccages et à des morts en grand nombre. En 1466, Charles le Téméraire est celui qui bat le triste record des violences perpétrées. D’une cruauté sans pareille, il fit attacher 800 Dinantais, deux par deux, avant de les précipiter dans la Meuse, ne laissant aucune chance aux malheureux de se tirer d’affaire. Les maisons ne furent pas davantage épargnées, l’attaque laissant la ville et ses habitants dans un indicible désarroi. Ce n’est qu’en 1472 que l’opération de reconstruction fut terminée de façon satisfaisante. Mais, le sort s’acharne… En 1554, le roi de France, Henri II, chargea le duc de Nevers d’assiéger et de prendre la ville à peine relevée de ses blessures. Des combats firent rage occasionnant une fois de plus des morts innocentes. Au total, la Citadelle fut assiégée dix-sept fois ! Les guerres 14-18 et 39-45 ont frappé sévèrement la population dinantaise et la Citadelle qui, occupée par les Allemands, fut le théâtre de combats sanglants. Aujourd’hui, le bâtiment se visite, de préférence accompagné d’un guide, qui vous permettra de comprendre par le détail les nombreux évènements et les terribles faits de guerre.
Renseignements
Citadelle de Dinant
Place Reine Astrid, 3-5
B-5500 Dinant
www.citadellededinant.be