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La Wallonie sur les rails

  • Dossier

Par Florence Thibaut, Gilles Bechet et Christian Sonon

DU LEADERSHIP MONDIAL

L’aéronautique et le spatial, les sciences du vivant, le transport et la logistique, l’agro-industrie, les nanotechnologies, la chimie verte, les matériaux durables... Nombre d’entreprises issues du tissu économique wallon – principalement des PME – et actives dans ces secteurs ont acquis une notoriété internationale et même atteint le rang réservé aux leaders mondiaux. Notre magazine est parti à leur rencontre. 
Bienvenue à bord !


« NOS ENTREPRISES ONT BESOIN D’INTERNATIONAL COMME DE PAIN »


Pascale Delcomminette, CEO de l'Awex

Des entreprises wallonnes leaders mondiales ? Si elles sont nombreuses à s’illustrer à l’extérieur de nos frontières, c’est notamment grâce à l’aide apportée par l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex). Pascale Delcomminette, son infatigable CEO, nous parle de ce précieux soutien.


Quels sont les principaux objectifs poursuivis par l’Awex ?


Ils sont restés les mêmes depuis 1998, à savoir augmenter le montant des investissements étrangers structurants dans la région, augmenter le nombre de PME wallonnes exportatrices, améliorer la visibilité sur la Wallonie, mais aussi diversifier les exportations au niveau sectoriel et géographique. En effet, nos entreprises se concentrent encore beaucoup sur les marchés européens proches. Nous devons les aider à étendre leurs ambitions au-delà. Un objectif transversal de simplification administrative s’est ajouté. Nous voulons absolument faciliter la vie de nos entreprises pour qu’elles puissent se concentrer sur leur core business (l’activité principale, ndlr) et la croissance de leurs activités.

Quel regard portez-vous sur le développement de la Région depuis votre entrée en fonction il y a cinq ans ?

Le chiffre d’affaires des exportations a fortement augmenté. Rien qu’entre 2017 et 2019, il a progressé en moyenne de 9,4 %. Celui du panier de comparaison type (notamment composé des pays voisins) tourne autour de 4,5 %. La Wallonie regagne des parts de marché par rapport à ses voisins. En 2010, 20 % des exportations se faisaient hors de l’Union Européenne. En 2019, ce chiffre est passé à 28,4 %. Nos entreprises vont de plus en plus loin, là où se trouve la valeur ajoutée et le potentiel de croissance. Nous allons dans le bon sens, mais nous ne devons rien lâcher. Aujourd’hui, 70 % du chiffre d’affaires des entreprises, en moyenne, est réalisé à l’étranger, ce qui est au-delà de la moyenne européenne. Nos entreprises ont besoin d’international comme de pain. La Région compte aussi des investisseurs étrangers forts, comme AGC Glass Europe ou d’autres dans le domaine des sciences du vivant. Il faut capitaliser sur ces entreprises pour structurer des écosystèmes forts à exporter.

Plusieurs leaders wallons se distinguent dans des secteurs de pointe comme le numérique, les biotechs ou la gestion des déchets. Quels sont ceux que vous surveillez particulièrement ?

Notre approche est universelle. Nous surveillons tous les secteurs mais nos actions ciblent largement les six secteurs des pôles de compétitivité parmi lesquels les domaines que vous épinglez. On a vu se développer des niches technologiques, qu’il s’agisse de technologies environnementales, de biotechs ou de numérique. La Région fait à présent partie de programmes internationaux d’envergure. Crise ou pas, elle abrite des leaders sur le plan mondial.

Vous avez réalisé de nombreuses actions dédiées au Plan Marshall. Comment a-t-il contribué à redynamiser l’économie de la Région ?

Son grand apport est d’avoir enclenché, il y a quinze ans, une stratégie de spécialisation intelligente autour de secteurs d’innovation. Cette réflexion a vraiment porté ses fruits et donné naissance à un écosystème fort grâce à des interconnexions fructueuses entre recherche, enseignement et industrie. Le plan a donné naissance aux six pôles de compétitivité dont le succès se confirme sur le plan international puisqu’en 2006 ces pôles représentaient 59 % des exportations alors qu’aujourd’hui ce pourcentage est grimpé à 75 %. La dynamique de stratégie de spécialisation intelligente s’est récemment prolongée avec les cinq domaines transversaux d’innovation stratégique définis en octobre par le Gouvernement wallon (1).

Il existe toutes sortes d’aides au développement et à la croissance. Les différents outils sont-ils généralement connus des entreprises ?

Avec l’administration wallonne (SPW), la Sowalfin, la SRIW ou l’Agence du Numérique, il y a une vraie volonté d’alignement et de lisibilité. Nous sommes tous conscients de l’importance de la nécessité de cohérence. Nous pouvons certainement encore aller plus loin. L’initiative Get up Wallonia prend notamment cet aspect en considération. L’offre d’accompagnement est là. Il y a de nombreux dispositifs d’aide, au niveau de la recherche, de l’innovation, des investissements, des exportations… Il faut que les initiatives privées suivent pour que ceux-ci soient bien utilisés.

Comment vos services ont-ils dû s’adapter suite à la crise du Covid-19 ?

Du jour au lendemain, 90 % de notre programme d’actions a été bousculé. Nos équipes ont pu montrer toute leur agilité. Les actions ont été reportées, virtualisées ou annulées. Nos conseillers économiques présents dans 92 pays ont plus que jamais joué un rôle de proximité. Au plus proche du terrain, ils ont aidé les entreprises à gérer les situations d’urgence et à entretenir la flamme commerciale.

Quelles sont vos attentes par rapport à 2021 ?

Nous avons prévu 180 actions et souhaité un programme ambitieux pour offrir des perspectives aux entreprises, même s’il est probable que les premiers mois de l’année soient bousculés. Certains événements seront sans doute virtualisés. Nous y sommes préparés. L’international doit rester dans le radar de nos entreprises. Nous allons également continuer le chantier de transformation entamé il y a deux ans. Le paysage de l’Awex sera différent dans quelques mois. Nous allons notamment développer notre expertise sectorielle pour mieux aider les entreprises, renforcer notre expertise logistique pour l’organisation de foires, déployer de nouveaux types de services d’aides et adopter de nouveaux outils IT pour une meilleure gestion de la connaissance. C’est un chantier complexe, que nous construisons tous ensemble, mais il est beau, c’est très enthousiasmant !

EN CHIFFRES

+5,6la croissance annuelle moyenne entre 1996 et 2019
+13,1 % la croissance des exportations wallonnes en 2019
+67,1 % la croissance des exportations en Amérique du Nord
40,8 % le poids des industries chimiques et pharmaceutiques


www.awex.be

(1) Les matériaux circulaires, les innovations pour une santé renforcée, les innovations pour des modes de conception et de production agiles et sûrs, les systèmes énergétiques et habitat durables, les chaînes agro-alimentaires du futur et la gestion innovante de l'environnement.

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