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© DOC Creative Wallonia

La Wallonie, terre d'innovation - Creative Wallonia, le bon plan wallon

  • Dossier
Wallonie

Par Christian Sonon

Creative Wallonia est un programme-cadre lancé par le gouvernement wallon en 2010 afin d’encourager la créativité et l’innovation au sud du pays. En complément des clusters et des pôles de compétitivité qui avaient pour objectif de soutenir des secteurs très spécifiques – les plus prometteurs –, le nouveau plan a voulu montrer que leur décloisonnement pouvait également favoriser la créativité au sens large.

 

« Creative Wallonia a élaboré une stratégie en trois axes, explique son directeur, David Valentiny. Le premier, qui consiste à faire émerger des pratiques innovantes, s’est matérialisé par la création d’outils tels que NEST’up (accélérateur de start-up), le coworking (bureaux ouverts permettant à des indépendants de travailler dans une dynamique entrepreneuriale) ou encore l’Observatoire des Tendances (qui permet, grâce aux compétences de l’AWEX, de voir comment évoluent les secteurs à l’échelle mondiale). Le deuxième axe, qui consiste à stimuler la société pour la rendre plus créative, a conduit à la mise en place de la Semaine de la Créativité, véritable festival annuel de l’innovation. Le troisième et dernier axe, qui consiste à financer ces innovations, s’est traduit par la création des bourses Boost-Up, octroyées aux projets impliquant une démarche créative et le croisement de plusieurs approches, comme des verrines mangeables (par Do Eat) ou un jeu vidéo à finalité pédagogique (par EPIC). Les résultats se sont avérés tellement probants que le gouvernement wallon, encouragé par le label "District Créatif Européen" décerné à la Wallonie par la Commission européenne, a décidé, en 2014, de créer une agence chargée de structurer ce travail, "Creative Wallonia Engine". En plus de mener des actions dans le but de sensibiliser la société et d’accélérer le processus d’innovation, cette agence propose un volet éducation, les "Creative Schools Labs", afin de doter les Hautes Écoles d’outils stimulant l’innovation », souligne David Valentiny.

NEST’up, l’accélérateur de start-up

Lancé en 2012, le programme d’accompagnement NEST’up réunit pendant douze semaines des équipes d’entrepreneurs belges encadrées par des coaches, experts et mentors. Une opportunité unique pour tous les participants désireux de faire décoller leur projet en le transformant en start-up. « La prochaine session aura lieu du 26 septembre au 16 décembre, explique David Valentiny, qui est aussi l’un des fondateurs de NEST’up. En général, entre 40 et 50 candidats répondent à l’appel à projets, mais seulement entre 6 et 9 d’entre eux sont retenus. L’examen porte davantage sur l’équipe que sur le produit. En effet, celui-ci peut parfaitement évoluer par la suite, tandis que l’équipe, elle, doit d’emblée se montrer solide, souple et ses membres complémentaires. »

Au travers de partenariats clés avec des start-up belges existantes et de nombreuses entreprises et organisations, toutes les conditions sont ainsi réunies pour assurer le succès des projets engagés dans NEST’up. Le taux de réussite ? Sur les 46 start-up sorties de l’accélérateur en quatre ans, 32 sont encore en activité, soit 70 %. « Ce n’est pas mal du tout, estime le directeur. D’autant que 90 % des gens ayant participé à un projet ont commencé une carrière d’entrepreneur, et ce, même si la start-up n’a pas réussi à décoller. »

Alors que les sessions précédentes avaient lieu à l’Axisparc de Mont-Saint-Guibert, où NEST’up a installé ses locaux, celle-ci aura lieu à Charleroi, au BPS22. « Creative Wallonia a en effet l’intention de lancer dans cette ville un accélérateur permanent avec l’aide des partenaires de terrain », justifie David Valentiny. Signalons que Liège dispose lui aussi d’un accélérateur de start-up, LeanSquare, qui a pour mission plus spécifique d’accompagner les porteurs de projets après leur formation. Une sorte de chaînon entre NEST’up et le marché.

 


Koalect, une belle histoire mixte

Koalect, c’est l’histoire d’une jeune start-up promise à un bel avenir. C’est aussi et d’abord celle d’une équipe mixte formée de deux néerlandophones et de deux francophones qui ne pensaient pas faire route commune quand ils sont venus présenter leur projet à NEST’up, au printemps 2014. Maxime Bouckaert et Lloyd Wauters, originaires de Vilvoorde, voulaient développer des plates-formes de gestion à l’attention des écoles, clubs de sport et mouvements de jeunesse désireux de collecter des fonds, tandis que Simon Detienne et Anthony Caudron, deux Namurois, cherchaient à mettre en ligne une boutique permettant la vente de produits par abonnement. Si le premier projet fut le seul à être accepté, il apparut très vite que ces quatre-là pouvaient être complémentaires. « Lloyd et moi sommes tous deux des commerciaux issus de Solvay, explique Maxime Bouckaert, alors que Simon et Anthony ont des profils techniques, ce qui nous manquait. Ils nous ont donc rejoints dès la deuxième semaine et nos compétences et personnalités se sont très bien complétées. »

Une plate-forme personnalisée pour les ONG

Sous l’effet de NEST’up, qui leur a permis de réfléchir à la meilleure manière d’intéresser leur future clientèle et d’affiner ainsi leur prototype, leur produit n’a cessé d’évoluer. Le temps de mettre leur plate-forme en ligne et de constituer une entité juridique, la jeune start-up recevait une première aide du fonds d’investissement Lean Fund qui, séduit par la qualité de l’équipe et par la dimension sociale du projet, accepta de participer à une levée de fonds d’amorçage de l’ordre de 75 000 €. « Dès nos premiers contrats, nous nous sommes cependant rendu compte que si koalect.com pouvait répondre à la demande des projets locaux, les ONG et les plus grosses associations nécessitaient une plate-forme personnalisée. À l’heure actuelle, alors que nous venons de bénéficier d’une deuxième levée de fonds de 350 000 €, nous avons déjà mis en ligne une vingtaine de plates-formes à la demande de clients comme Gaia, l’Association contre la mucoviscidose, la Fondation Saint-Luc ou Justine for Kids, l’ASBL de Justine Henin. »

Si ces associations ont leurs réseaux de bénévoles et affectionnent particulièrement certains types de campagne, l’expérience a déjà montré aux responsables de Koalect que des marches parrainées ou des ventes (de sapins de Noël, par exemple) en ligne étaient des produits intéressants à développer. « Notre système permet de gérer très facilement ces actions », conclut Maxime qui, avec ses trois associés, commence à tâter le marché étranger. Preuve de sa bonne santé, la start-up, qui s’est installée dans le Creative Spark – le hub pour start-up situé dans l’Axisparc – de Mont-Saint-Guibert, va bientôt s’enrichir d’un commercial et d’un développeur supplémentaires.

 

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