- Dossier
Par Catherine Moreau
© RTBF
Consciente de l’utilité des drones pour ses productions, la RTBF a très tôt proposé à plusieurs de ses opérateurs de se former au télépilotage. Ces images aériennes enrichissent de nombreuses émissions sportives et de divertissement, ainsi que le JT. Reportage avec une équipe de terrain au bord de l’Ourthe.
Au rendez-vous, ce matin, à Maboge (La Roche-en-Ardenne) : deux familles en quête de dépaysement, un guide de l’entreprise Trek Atout, le journaliste sportif David Bertrand et le cameraman et opérateur drones Christophe Zenko. Tous embarqués dans une microaventure de deux jours qui fera l’objet d’un petit reportage pour le JT.
C’est la caméra fixée sur le drone qui ouvre la marche, embrassant ce hameau avec ses alignements de maisons de schiste, blotti dans une vallée dans la forêt ardennaise. Des plans de plus en plus rapprochés ciblent l’Ourthe, fil conducteur du reportage. « Pour situer géographiquement un lieu, un plan drone vaut dix plans caméra », explique Christophe Zenko.
Tandis que le guide détaille le programme de la microaventure, la caméra s’attarde un peu sur des visages d’enfants où se lisent excitation et appréhension. Et voilà nos aventuriers partis pour une marche de dix kilomètres sur des chemins et sentiers forestiers. Soudain, une surprise au rendez-vous. Le GPS manié par les enfants l’indique : il faut franchir la rivière. Le télépilote, qui a pris de l’avance, montre, d’en haut, les aventuriers progressant dans un cours d’eau encaissé dans la verdure. « Utiliser des images aériennes, cela permet évidemment de varier les plans, mais, en outre, cela allège le reportage, cela lui apporte une respiration », confie David Bertrand.
A peine sorti de l’eau, voilà que le groupe entame l’ascension du Hérou, éperon rocheux de 90 mètres. L’occasion d’alterner ces images avec des vues aériennes sur la vallée et le Parc naturel des Deux Ourthes.
Alors que les aventuriers s’affairent à préparer le bivouac sur une prairie proche d’Houffalize, le drone prend de la hauteur, montrant des tentes isolées dans un décor de prairies et de bouquets d’arbres, baigné par la lumière du soir. Et, le lendemain, durant la descente de l’Ourthe en kayak, le reportage alternera des gros plans sur les mouvements des rameurs et des vues aériennes dévoilant la beauté sauvage de la rivière encaissée dans un écrin végétal…
DANS L’INTIMITÉ DES IGUANES ET DES ANTILOPES
Des images aériennes ont permis de situer le lieu de vie et de filmer au plus près le cyclura ricordi.
En route pour des cieux plus lointains avec Tanguy Dumortier. Pour le présentateur du Jardin extraordinaire, le drone est devenu un outil incontournable, capable de rendre de multiples services.
«Avant de partir en reportage, il faut évidemment s’informer sur la législation locale concernant l’utilisation des drones : est-elle libre ou plus ou moins contraignante ? Dans certains pays, au Maroc, par exemple, c’est interdit. Dans d’autres régions, comme en Ecosse, on bénéficie d’une grande liberté moyennant certaines contraintes liées à la sécurité des personnes et de l’espace aérien », précise le chasseur d’images.
Tanguy Dumortier le répète à foison : le drone est un outil exceptionnel, accessible et facile à mettre en œuvre, qui permet d’observer de près la vie sociale et privée de nombreux animaux. Comme, par exemple, les béluga, baleines blanches, dans le parc marin du Saguenay, à l’embouchure du Saint-Laurent, au Québec. Ou de filmer de près le cratère du volcan Stromboli en éruption, dans les Iles éoliennes.
Un souvenir marquant ? Sur une île devenue réserve naturelle du lac Enriquillo, en République Dominicaine, des images aériennes ont permis de situer le lieu de vie et de filmer au plus près le cyclura ricordi. Cet iguane en danger d’extinction a la particularité de se nourrir de fruits de cactus et, une fois digérées, ces graines germent plus rapidement que les autres ! Le drone remplit parfois des fonctions plus insolites. Lors d’un reportage au Sénégal, il a permis à l’équipe du Jardin extraordi- naire de s’assurer que les lieux choisis pour le tournage n’étaient pas en proie à des feux de forêt. Et, même, de rétablir la com- munication perdue. « Dans le Parc national du Niokolokoba, au Sénégal – où nous pouvions filmer de près des cobes de Buffon (anti- lopes) et des grands-ducs de Verreaux –, nous ne captions plus de réseau mobile, se souvient le reporter. Mais, grâce aux images aériennes, nous avons remarqué que les gardes du parc grimpaient sur des col- lines, puis le plus haut possible dans les arbres pour... chercher du réseau. Un membre du groupe a eu l’idée de fixer notre téléphone sur le drone . Et le test a été concluant ! »
Pour Tanguy Dumortier, le présentateur du Jardin extraordinaire , le drone est devenu un outil incontournable, capable de rendre de multiples services.