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Par Michel Jonet
Lui vient du Sud. Il nourrit sa cuisine d’inspiration belgo-basque.
Elle vient du Nord. Elle est folle de vin et fait de la haute voltige abordable dans un endroit décalé.
Pari réussi pour ce duo d’autodidactes.
Le mythe de Lazare ressuscité d’entre les morts et la déco résolument « christique » confèrent uneambiance particulière à cet établissement lumineux aux nombreuses baies vitrées. On s’y sentcomme chez des amis chez qui l’on a envie de s’installer afin de refaire le monde autour d’un verre de vin. Disposés un peu partout, de nombreux objets hétéroclites interpellent et accrochent le regard : sculpture de Christ illuminé, collection colorée de nains de jardin, peaux de vache au sol. Le mobilier en bois, pierre et rotin contraste avec le pari audacieux, moderniste et binaire de murs noirs que surplombe un lumineux plafond blanc.
« Ce nom n’est pas choisi uniquement pour la beauté des sons, confie Isabelle Verstraeten, la sommelière. C’est une véritable résurrection autour d’un projet commun. » Au côté de Jean-Charles Barthélémy, cette charmante dame est « folle de vins ». Tous les pays du monde se retrouvent sur sa carte et l’écouter présenter ses découvertes est déjà une aventure en soi. Le chef, quant à lui, incarne l’infatigable passion de la cuisine. Il pratique en ces lieux une cuisine familiale, authentique et un retour à l’essentiel. Même combat chez nous pour Jean-Charles Barthélémy qui, comme son beau-frère Michel Guérard, fréquente aussi depuis l’enfance les plus beaux restaurants de France et de Navarre. En effet, Michel Guérard affiche depuis de nombreuses années ses trois étoiles au fronton des Prés d’Eugénie, dans les Landes. Oserait-on dire qu’au Lazarus s’opère la résurrection des saveurs d’antan ?
Côté dégustation
Menthe, cava et citron vert et c’est parti pour un apéro qui revisite l’omniprésent mojito cubain. Lafraîcheur de la menthe associée à l’acidité du citron vert en combinaison avec le pétillant du cavadonne du peps et une touche d’aromathérapie à ce cocktail bien connu, tout comme le généreux vitello tonnato (17 €) proposé en entrée. À noter, une autre spécialité du chef, un œuf cuit à 64 °C etservi avec un duo d’asperges vertes et ris de veau (22 €). En plat, le saumon d’Écosse agrémentéd’une sauce tartare (23 €) est un véritable délice et reste un plat fétiche du chef.
Du côté des vins, Isabelle Verstraeten propose de jolies trouvailles à prix doux comme un RocParabelle, Bordeaux Entre-deux-mers 2014, un vin efficace à l’apéritif et sur le saumon tartare. Etpourquoi ne pas se laisser tenter par un vin libanais ou un Columbia Crest Real Estate 2012 en provenance des États-Unis. Le coup de cœur ? Un Cabernet Sauvignon totalement fruité, vanillé avecdes fragrances de cerises, qui ne vous sera facturé qu’à 35 € malgré le prix d’achat élevé des vins américains. Et si l’on veut s’envoler dans le haut de gamme, la carte comporte une belle déclinaison de nobles flacons où se retrouve le monde entier.
Renseignements :
Ouvert du mardi au vendredi (midi et soir) et le samedi soir