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Le pont Charles de Gaulle

  • Patrimoine
  • / Terres de mémoire
Wallonie

Par Marie-Marthe Angelroth

Si le Pont d’Avignon est chanté depuis des lustres, celui de Dinant n’a pas fait qu’y inviter à danser. Sa seule histoire mériterait d’y consacrer une abondante littérature.

Dans l’absolu, l’idée de relier les deux rives d’un fleuve se justifie aisément par des raisons pratiques et constitue un lien indispensable entre deux versants. Mais, lorsque s’y mêle des conflits guerriers et des inondations, un pont devient une victime et un gouffre financier. Le Pont de Dinant est de ceux-là.

Sa construction s’est accompagnée de bien des polémiques, le plus souvent provoquées par les possesseurs des terres longeant le fleuve. D’âpres discussions eurent lieu entre l’Église et la royauté, notamment à propos du paiement ou non d’un droit de passage à réclamer aux habitants désirant rejoindre l’autre rive. À titre d’anecdote, le brave homme et son épouse n’auraient pas payé le même prix que le fermier accompagné de dix brebis, le tarif s’appliquant par tête de pipe. En peu de temps, une première construction en bois fut emportée par la fureur des eaux. On peut d’ailleurs voir au cours de la visite de la Citadelle, quelques pieux des restes du pont récupérés après le déluge. Un nouveau pont plus solide en pierre fut construit peu après, mais les arches ne résistèrent pas d’avantage à la colère des eaux.

Plus tard, c’est le pas cadencé d’une troupe militaire qui fit céder une arche, précipitant les hommes au creux des flots. 

Dans l’imbroglio de l’histoire mouvementée du Pont de Dinant, il faut signaler des travaux significatifs réalisés de 1868 à 1870. La métallurgie était alors en plein essor. Cette spécialité donna lieu à la construction de trois arches en acier complétées de deux arches en pierre.

Puis, la Première Guerre mondiale… Dinant est, au même titre que Sedan, un point de passage convoité par toutes les armées durant l’occupation. À l’approche de l’ennemi allemand, les Français firent sauter le pont pour lui barrer le passage. C’est à ce moment précis qu’un jeune officier français fut blessé. Il sera connu plus tard sous le nom de Général Charles de Gaulle. Une plaque commémorative immortalise ce fait divers.

Plusieurs ponts provisoires furent construits au cours des années suivantes. Celui, plus large et plus moderne que vous pouvez traverser en toute quiétude actuellement, a été inauguré en novembre 1954 par le ministre Van Glabeke.

 

Renseignements

www.dinant.be

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