- Dossier
Par Thierry Desiraut
Trottinette électrique, hoverboard, gyropode, ou gyroroues… d’étranges engins investissent de plus en plus nos rues. Cela s’appelle la micro-mobilité et c’est une alternative de plus en plus crédible en milieu urbain.
L’un des premiers engins à apparaître dans nos villes fut le gyropode, appelé aussi Segway, du nom de la marque qui les fabrique. Son nom est la contraction du mot anglais « seg » qui signifie « transition douce » et de « way », chemin. Le gyropode est monoplace et est constitué d’une plateforme munie de deux roues sur laquelle l’utilisateur se tient debout. Il utilise un système gyroscopique doté d’un manche de conduite, un peu comme une trottinette.
Son histoire débute en 2001 lorsque son inventeur, Dean Kamen, présente ce drôle d’objet à des investisseurs des « Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication » : Steve Jobs (Apple) et Jeff Bezos (Amazon) tombent sous le charme. Il faut avouer que le gyropode est la promesse d’une révolution dans le monde des transports. Imaginez un transport individuel, à la portée de tous, ouvert, sans émission de carbone et sans nuisance sonore ! Pourtant le succès est loin d’être au rendez-vous. Si les promoteurs en sont tous fans, le public lui, pas du tout. L’objet est séduisant, mais son prix à l’époque l’était beaucoup moins : 6 000 dollars ! À l’heure actuelle, comptez entre 650 et 3 000 €. Un coût important, mais c’est l’un des moyens de transports les plus économiques à ce jour. Une fois la batterie totalement rechargée, il est possible de parcourir jusqu’à 40km en usage urbain. Bonne nouvelle pour les personnes qui n’ont pas le permis, pour le gyropode, il n’en faut pas.
Son histoire débute en 2001 lorsque son inventeur, Dean Kamen, présente ce drôle d’objet à des investisseurs des « Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication » : Steve Jobs (Apple) et Jeff Bezos (Amazon) tombent sous le charme. | © FTPN - Bossiroy |
Vive la trottinette
Autre engin peu courant : la trottinette électrique. Lancée dans les années 1920 sous forme de jouet pour enfant, une trottinette à moteur voit le jour pendant la Seconde Guerre mondiale et servit aux parachutistes. L’homme et sa trottinette devaient être parachutés en même temps sur les territoires occupés, pour améliorer la progression des troupes. Mais ce fut un échec. Dans les années ‘80, la trottinette devient très populaire aux Etats-Unis, qui furent les premiers à organiser des compétitions en endurance mais aussi en cross. Aujourd’hui, ce véhicule ne cesse d’évoluer. Les tarifs varient de 300 à 3 000 €. Sa batterie rechargeable permet un déplacement autonome de 8 à 30 km en fonction du modèle. Le moteur est monté sur le châssis, l’électricité de la batterie est transmise au moteur via une série de câbles. Pour ce moyen de locomotion, il ne faut pas non plus de permis mais il faut avoir minimum 14 ans pour le conduire en ville, sur les trottoirs et les pistes cyclables.
Le skateboard du futur
Et désormais, il y a l’hoverboard, le skateboard électrique. Marty Mc Fly a été le premier à utiliser un Hoverboard dans le film « Retour vers le futur 2 ». On le voit utiliser une planche à roulette électrique propulsée par un mini réacteur qui permet pratiquement de voler au-dessus de toutes les surfaces. Le film donna l’idée au futur inventeur de l’hoverboard de développer un skateboard à réacteur mais plus réaliste. Pour l’utiliser, il suffit de transférer son poids vers l’avant, droite ou gauche, et pour l’arrêter se pencher vers l’arrière. Acrobatique ! La vitesse maximale de l’hoverboard est de 20 km/h. Au niveau de l’autonomie, pour la majorité des engins, comptez 15 à 20 km. C’est devenu un véritable phénomène auprès des stars internationales Le chanteur Justin Bieber fut le premier à l’utiliser sur scène, ce qui a provoqué une avalanche de ventes et l’a rendu très populaire.
Des engins à essayer
Si vous avez envie de faire simplement un tour, plusieurs villes wallonnes permettent une visite guidée en Segway. Comptez environ 49 € pour deux heures pour gravir la citadelle de Namur, faire un tour aux lacs de l’Eau d’Heure ou encore découvrir Liège ou la vallée de la Semois. Si vous souhaitez en acquérir un, vous pouvez les retrouver un peu partout en Belgique dans des magasins spécialisés ou sur le Web. Si les enfants et adolescents raffolent des Hoverboard et autres trottinettes électriques, les plus friands de micro-mobilité sont les 36-40 ans qui leur préfèrent le Segway.
Il n’existe pas encore de législation européenne pour ces engins, c’est donc à chaque pays de prendre ses responsabilités en matière de micro-mobilité. Le ministre fédéral de la Mobilité va baientôt réunir un groupe de travail réunissant des assureurs, la police, la SPF Mobilité et Vias pour définir un éventuel permis, une possible adaptation du code de la route et un cadre pour les assurances. Mais d’ores et déjà, il est obligatoire d’avoir une assurance responsabilité civile pour utiliser ces drôles d’engins roulants que l’on combinera utilement avec l’usage d’un transport en commun et qui se stockent facilement chez soi.