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© Mark Rossignol - Les plus beaux villages de Wallonie
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Vierves-la-vertigineuse

  • Patrimoine
  • / Tourisme
Namur  / Vierves-sur-Viroin

Par Marie-Marthe Angelroth

Perchée sur un pic rocheux, Vierves-sur-Viroin est une bourgade à plusieurs étages mais sans ascenseur... Il en faut du mollet pour monter au château ! Mais, qu'importe, de bonne constitution, les villageois s'y déplacent aisément. Labellisé « Plus beau village de Wallonie », celui-ci se distingue par l'implantation originale de ses maisons et l'exceptionnel capital sympathie de ses habitants.

 

En provenance d'Olloy, village contigu de Vierves, une route caracole joliment et nous mène au pied du château d'où on l'aperçoit dans sa plus haute dimension. Impressionnant en diable, on devine que, postée de la sorte, la demeure des seigneurs de Hamal jouait en des temps anciens, un rôle défensif face aux invasions. Complètement détruite par un incendie aux environs de l'année 1762, elle fut reconstruite telle qu'on peut la voir actuellement. Le château ne se visite pas et est occupé par des privés. Aujourd'hui, le village vit paisiblement, sans toutefois céder à la somnolence. Ici, ça sent bon le bois qui brûle dans la cheminée de même que celui qui sèche devant la maison. Par beau temps, les portes d'entrée restent ouvertes, histoire de capter quelques rayons de soleil, de saluer un passant ami ou de laisser libre passage au chien baladeur. Les chats en nombre sont rois et regardent, curieux et somnolents, les promeneurs de passage.

Vertes randonnées

L'entité de Viroinval comprenant Vierves et sept autres bourgs, compte un remarquable réseau de circuits pédestres balisés et reliés entre eux, totalisant 250 km. Une belle performance, admettons-le. Les amateurs de marche connaissent le coin par cœur et y reviennent pourtant sans relâche. L'amour et le respect de la nature se traduisent également au travers du parc naturel de Viroin-Hermeton jalousement entretenu. Vierves est reconnue pour ses capacités d'accueil en témoigne l'affluence de groupes y passent leurs congés pour découvrir la nature locale diversifiée. L'hospitalité est également offerte aux familles qui veulent se divertir sainement en plein air. Gîtes et chambres d'hôtes ne manquent pas.

Le Viroin serpente dans le fond du village et compte parmi ses locataires des écrevisses et des truites intimidées par le jour et le bruit. Il faut donc s'armer de patience pour capturer de quoi se fristouiller un petit gueuleton. Du pont à trois arches, on voit de longues algues vert tendre s'abandonner et se laisser bercer par le fil de l'eau.

Embarquement immédiat

Jouxtant les berges du Viroin, des rails étincelants indiquent le récent passage du petit train à vapeur qui arpente les « 3 vallées » de Mariembourg à Treignes. Rendez-vous est donné à l'ancienne petite gare de Vierves pour une promenade inédite par monts et par vaux. Les horaires sont affichés et, si vous êtes un tant soit peu étourdis, attention, le train sifflera seulement une fois.

Un village qui n'aurait pas sa « place » n'en serait pas un. Après une escalade dans les ruelles montant vers le château et l'église Saints-Rufin-et-Valère, on arrive au cœur même du bourg. Certes, ce n'est pas la grand-place au sens commun du terme, mais un lieu convivial flanqué de part et d'autre de quelques maisons anciennes et d'un petit café. De profil et se faisant face, l'église et le château s'imposent et se sont probablement opposés à une certaine époque de l'histoire. Tout au fond, un kiosque, prêt à s'animer à la première demande, avoisine un robuste tilleul centenaire dépositaire de quelques secrets de sorcières. Parce que oui, les Viervois sont très attachés aux traditions et aux légendes. Par exemple, le carnaval donne lieu à des festivités rappelant un fait divers survenu au Moyen-Âge. Une sombre histoire d'opposition de Johan Simon, bourgeois indépendant, à Robert II, seigneur peu apprécié de Vierves. Rattrapé après son évasion de la prison, Johan fut brûlé sur la place sous le regard ébahi de la foule. Le carnaval, que pour rien au monde aucun villageois ne manquerait, rappelle cet événement par la mise à feu du bonhomme de paille pendant que la foule fait la fête durant plusieurs jours.

Quelques vestiges

Pour ceux qui aiment flâner en s'instruisant, la matière ne manque pas. Le lavoir public, datant probablement du 19e siècle, est dans un excellent état de conservation. Le choix de son implantation a été déterminé par la présence d'une source en amont assurant l'arrivée d'eau en suffisance pour le travail des lavandières. On entre dans le local rectangulaire par une étroite porte pour découvrir en son centre un bassin en pierre bleue à trois compartiments. Deux petites fenêtres sans chassis, bien orientées, apportent une lumière légèrement tamisée. On imagine aisément les rendez-vous bruyants des femmes battant le linge au moyen d'une palette en bois. Sans avoir omis préalablement de le savonner et de le frotter avec de la cendre. Inimaginable à notre époque... !

L'écrivain Gérard Hayart détaille dans « La vie paysanne » la lessive comme un châtiment infligé aux femmes durant trois jours. Le premier jour dénommé « le Purgatoire » était celui de la préparation à la maison du linge (l'imbiber de savons et d'herbes aromatiques) et de la chauffe de l'eau dans de gros chaudrons. Le lendemain, c'était l'heure de « l'Enfer » consacré au décrassage proprement dit : battre, rebattre, frotter, rincer, relaver, jusqu'à ce que plus aucune tâche ne résiste. Enfin, « le Paradis » : le troisième jour arrivait la récompense du travail accompli. Le séchage sur l'herbe grasse et dense en cas de beau temps, ou dans les granges étendues sur des cordes si la météo était capricieuse.

Le cimetière et son mausolée

Entièrement entouré de murs, le cimetière a une forme rectangulaire. Certaines tombes de guingois dépassent de peu la ceinture de briques. Mais ce qui attire d'emblée le regard, c'est au bout de l'allée centrale, le mausolée érigé en 1906 par les familles Thomaz de Stave et de Mesnil de Volkrange. Construction imposante de par sa taille, son dôme vert de gris se détache visuellement de la forêt et du ciel à l'arrière-plan. L'idée de réalisation de cette construction offre un éclairage intéressant sur le fait que même au-delà de la mort, la hiérarchie subsiste à travers tout. Chemin faisant parmi les tombes, on remarque que des noms de famille s'inscrivent de façon répétitive. Cela signifierait-il que Vierves comptait beaucoup de familles nombreuses ? Soulignons encore une heureuse initiative locale : plutôt que de laisser nus les murs du cimetière favorablement exposés au sud, différentes sortes de poiriers en espaliers ont été plantés tout le long.

Si vous ne connaissez pas encore Vierves-sur-Viroin, il est urgent et nécessaire d'envisager y faire un petit voyage. Été comme hiver, vous serez accueillis de la plus belle façon. Parce que vous le valez bien !


« Parc Naturel du Viroin, terre de paysages » :
www.pnvh.be
Office du tourisme de Viroinval : +32 60 31 16 35

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