- Gîtes de Wallonie
Par Christian Sonon
Pour une immersion totale dans la nature
Deux petits gîtes rustiques pouvant accueillir respectivement cinq et six personnes, un troisième plus vaste permettant d’héberger 22 hôtes dans un ancien couvent complètement réaménagé, et un petit nid réservé aux amoureux sur un îlot de la rivière. Si le Domaine Saint-Roch, à l’entrée de Couvin, permet de satisfaire la plupart des demandes en matière de capacité, il décevra probablement ceux et celles qui cherchent le grand confort, le raffinement dans la décoration, le chatoiement des tons et couleurs. En revanche, ceux qui rêvent d’une immersion dans un décor naturel d’une extrême richesse, où la faune et la flore s’épanouissent dans les différents milieux taillés à leur mesure et où même l’Eau Noire a accepté de prêter sa force vive aux besoins de l’homme, ceux-là n’hésiteront pas un instant à y jeter leurs baluchons et à venir écouter Philippe Roisin expliquer comment il est arrivé à recréer ce maillage écologique au sein d’un site de 50 hectares abandonné pendant plusieurs dizaines d’années.
Une forge datant de 1739
« Ma femme et moi venons de Charleroi où nous avons dirigé pendant 25 ans une entreprise de publicité, explique le propriétaire. Quand nous avons découvert ce domaine, à l’origine une forge où l’on traitait les minerais extraits des carrières avoisinantes, nous avons vite senti qu’il cachait une richesse naturelle incroyable et que lui redonner vie était un projet qui nous seyait. Les bâtiments, qui datent de 1739, étaient encore imprégnés de cette ancienne gloire industrielle, mais ils étaient à l’abandon. Nous avons racheté le site en 2006 et, rapidement, nous nous sommes attelés aux premiers travaux. Le plus urgent, afin de commencer à récupérer une partie de notre investissement, fut d’aménager l’ancien garage des forges, ou carrosserie, en salle de fêtes ou de séminaires. Nos voisins français affectionnent ce genre de salle aménagé dans un espace de caractère. »
Une mini centrale électrique
Mais là où les locataires ouvriront grand leurs oreilles, c’est quand Philippe Roisin leur racontera comment, avec l’aide de spécialistes, lui et son épouse ont procédé à la revalorisation de l’ensemble du site (bois, haies, chemins, étangs et berges de la rivière…), qui leur a valu deux récompenses : le prix Inbev-Baillet Latour pour l’environnement (2008) et le prix du développement durable décerné par la Province de Namur (2013). « Nous nous sommes d’abord attaqués à la gestion des énergies en faisant installer, à hauteur de la chute d’eau de la rivière, une petite centrale hydro-électrique qui permet au domaine d’être complètement autonome en matière d’électricité et partiellement du point de vue chauffage. Cette centrale produisant environ 350 mégawatts heure par an, soit l’équivalent de la consommation d’une grosse centaine d’habitations, l’énergie excédentaire est revendue au fournisseur et réinjecté dans le réseau. »
Quant aux efforts des propriétaires en matière d’entretien de la faune et de la flore, efforts qui ont contribué à l’apparition ou au retour d’une grande diversité d’espèces, ils sont dignes des travaux d’Hercule. Quelques exemples : le travail d’élagage dans le bois a fait revenir les rapaces grâce à la création de rais de lumière ; l’entretien de l’ancienne glacière du domaine a offert un habitat aux chauves-souris ; le creusement, avec l’aide financière de la Région wallonne, d’un lit de déviation pour la rivière, a permis aux truites de la remonter en faisant fi du barrage… Et on ne parle pas des quatre kilomètres et demi de haies ni des sept kilomètres de chemins entretenus à ce jour !
Un gîte pour amoureux sur l’eau
C’est donc avec le sentiment d’être en parfaite harmonie avec le milieu naturel que les hôtes du Domaine Saint-Roch s’endormiront le soir. Soit dans les chambres rustiques en matériaux d’origine aménagées dans la conciergerie (deux doubles et deux simples) ou dans l’ancienne maison du palefrenier (deux doubles), soit dans l’ancien couvent des moines capucins (sept chambres doubles et deux mini dortoirs de quatre lits simples) qui a été complètement réaménagé avec des matériaux naturels et un ameublement moderne tout confort. « Ces gîtes sont très appréciés par les familles qui viennent célébrer un mariage, explique Philippe Roisin. Nous avons d’ailleurs l’habitude de loger les jeunes époux dans le petit gîte intime en forme de bulle que nous avons aménagé au bord de l’étang avec vue sur la roselière et, surtout, sur l’une des plus grandes héronnières de la région qui a pour cadre l’aulnaie de notre grande île. »
Mais ce n’est pas tout : afin de pouvoir morceler davantage encore l’offre d’hébergement, les propriétaires envisagent la création d’un gîte supplémentaire de cinq chambres dans l’ancienne maison du jardinier. Et ils sont en train d’installer une vaste cuisine pour les locataires de l’ancien couvent, lesquels pourront bientôt bénéficier également à l’étage d’un gigantesque salon avec feu ouvert suspendu. « Cette pièce de 130 mètres carrés a successivement servi de bibliothèque pour les moines, de salle de théâtre et de local pour prisonniers russes en 1944. » Toute une histoire…
Adresse du gîte
Domaine Saint-Roch
Route de Charlemagne, 16
B-5660 Couvin
+32 (0)60 34 40 54
COUP DE COEUR
L’Aquascope, à Virelles
Puisque ses hôtes débarquent chez lui pour se rapprocher de la nature, Philippe Roisin leur suggère, quand ils auront fini d’écouter l’histoire du domaine – ce qui leur laissera peu de temps libre, reconnaissons-le – de visiter l’Aquascope. Construit sur les berges de l’étang de Virelles, ce centre propose de découvrir la nature environnante, dont les oiseaux et le milieu aquatique. « Pour ceux et celles qui savent se lever tôt, je conseille l’animation « aubes sauvages ». Il s’agit d’assister au lever du soleil sur un canoë indien, d’y ressentir l’ambiance sauvage de l’étang et d’observer les oiseaux entre les roseaux sous la conduite d’un guide. »
Avec le soutien du Commissariat Général au Tourisme
Informations :
http://www.gitesdewallonie.be
En collaboration avec :