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© Trésor de Liège

Le trésor de la Cathédrale Saint-Paul

  • Dossier
Wallonie  / Liège

Par Alain Voisot

Aussi révolutionnaire que bigote, cette ville ne fait rien dans la demi-mesure, c’est un trait constant dans son histoire. Elle construit des églises à chaque coin de rue pour être ensuite l’une des très rares villes à raser sa cathédrale, en 1794. Le Musée de la Vie Wallonne conserve sa guillotine. On ne sait jamais !

Une cité médiévale

Ardente dans sa ferveur, la cité mosane était totalement confite dans les sublimations mystiques. Les églises, les chapelles et la cathédrale cumulent les titres et dressent des totems parce qu’il faut voir et toucher pour croire, pour sentir et ressentir le délice d’une foi enfin révélée par ce fragment d’os, de bois, de tissu, de… n’importe quoi ! Pour la multitude, la vie est un supplice que la grâce divine doit subjuguer ! Théodore Gobert, dans son histoire des rues de Liège, ébauche quelques ambiances et nous laisse dans les odeurs âcres des forges confinées où l’on mélange sulfures de cuivre, d’argent et de plomb ou de borax pour procéder au niellage de pièces finement ouvragées. Le métal gravé est rempli avec cet alliage toxique, coulé le long des traits gravés au burin. La surface niellée est ensuite sablée puis polie durant des heures avec des glaises abrasives pour éliminer les bavures, et enfin lustrée au kaolin pour obtenir un brillant parfait. D’autres matériaux sont utilisés : le cuivre doré qui imite l’or, l’argent, le laiton… autant de matériaux faciles à « industrialiser ». On se spécialise, et des ornementations standards viennent compléter discrètement les créations faisant étalage de prouesses toujours plus spectaculaires : métaux repoussés, ciselés, estampillés, poinçonnés, émaillerie cloisonnée ou champlevée, nielle, filigrane, vernis brun ou gravures, tout est mis en oeuvre pour combler les commanditaires admiratifs. La technique est au service de la créativité, du style et du raffinement. Chaque oeuvre est unique et fait l’objet de projets sur plan discutés avec les donneurs d’ordres venus de loin pour rencontrer ces fameux orfèvres mosans au XIIe siècle.

Le Trésor de la Cathédrale Saint- Lambert, déjà pillé par Charles le Téméraire en 1468, est dispersé durant la Révolution suscitant bien des légendes de trésors cachés dans la région liégeoise. Il en reste quelques fragments réunis en la Cathédrale Saint- Paul, rares témoignages de l’une des capitales intellectuelles de l’Occident médiéval.

Mais pour compenser le vide « historique », le musée est depuis peu au centre d’un rassemblement des patrimoines des six églises millénaires de Liège (la cité fêtait, en 1980, le millénaire de sa fondation par Notger). On y évoque Saint-Jacques, grandiose et lumineuse, Saint-Jean, plus modeste et obscure, et Saint-Denis, la notgérienne, Sainte-Catherine, à proximité du Musée de la Vie Wallonne, Saint-Barthélemy, symbole du style médiéval mosan, Saint-Christophe, surprenante par son assemblage de style est cachée dans l’ancien quartier des béguinages.

L’entrée est discrète, cachée sur la rue Bonne fortune, la bien nommée. Depuis les allées du cloître, on entre dans une enfilade de salles couvrant 1 500 m². La salle du trésor est devenue, en quelques années, un véritable musée d’art religieux. Les trois niveaux de l’ancien musée de la Cathédrale, ainsi que l’aile ouest, ont été entièrement réaménagés. Au rez-de-chaussée, un aperçu historique et géographique de la Principauté permet de se resituer dans le temps. Une carte plante le décor et, au centre de la pièce, une borne didactique précise certains détails importants. Ensuite, on entre dans l’histoire de la Cathédrale Saint-Lambert, sa construction et la démolition.

En point d’orgue, sur son piédestal, le majestueux bustereliquaire de Saint-Lambert. Il s’agit de la plus grande pièce de l’époque gothique tardive conservée en Europe. Le saint patron du diocèse y est représenté à mi-corps et posé sur un socle dont les six niches racontent sa vie.

Chronologiquement, le premier chef-d’oeuvre le plus représentatif de l’art mosan est la cuve des célèbres Fonts baptismaux de Notre-Dame, conservée aujourd’hui à l’église Saint- Barthélemy de Liège (1107-1118).

 
Étape hôtelière

Le Crown Plaza
Rue du Mont-Saint-Martin 11, B-4000 Liège
+32 (0)4 222 94 94
www.crowneplazaliege.be

 

Étapes gourmandes

As Ouhes
Place du Marché 21, B-4000 Liège
Le Jardin des Bégards
Boulevard de la Sauvenière 70b, B-4000 Liège
L’Héliport
Esplanade Albert Ier 7, B-4000 Liège

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