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Par Adrienne Pesser
Dormir dans un nid d’oiseau… un mythe devenu réalité ! À deux pas de Houffalize, les Cabanes de Rensiwez accueillent les rêveurs pour un moment de calme, perdus en pleine nature. Mais détrompez-vous, ici, nature rime avec confort.
L’aventure commence dans une grange. Un prototype de cabane y voit le jour, imaginé par Olivier Berghmans et fabriqué avec l’aide d’un copain menuisier. « J’ai toujours aimé construire des cabanes, s’amuse le concepteur. Un camp scout bien fait, c’est parfois mieux qu’un hôtel. Je me suis donc dit que j’allais faire des camps scouts destinés aux touristes ! En y mettant un peu plus de confort, certes, mais en en gardant l’esprit. » En août 2012, la « cabane de Werner » est déplacée sur un camping de passage. « Mon coup de cœur ! C’est la première que j’ai dessinée. Elle est teintée d’une touche artisanale. »
Quatre ans plus tard, le domaine a bien changé. Il s’étend désormais sur 6 ha et se compose d’une vingtaine de logements : deux chalets restaurés, deux tentes lodge meublées, une maison en pierre au bord de l’eau, ainsi que treize cabanes sur pilotis et une perchée dans un arbre. Tous les gîtes sont pensés selon le même principe, tel un rêve que l’on réinvente à l’infini et que l’on adapte à d’autres lieux. Les emplacements sont un peu comme les cabanes elles-mêmes, jamais rectilignes, sans aucune logique géométrique ou rationnelle. Un seul mot d’ordre, où que vous soyez, vous pouvez voir sans être vus.
L’esprit de la cabane de bûcheron, brute et dans la simplicité, se confond avec l’aspect cosy et amusant des lieux. Tout y est : eau courante, électricité, poêle à bois et chauffage d’appoint, salle de bain, cuisine, terrasse, etc. « Et puis, chacune des cabanes possède ses particularités propres, qu’il s’agisse d’une rivière ou d’un sous-bois. On essaie de tirer le meilleur parti de ce que la nature nous offre. »
Un bain chaud face à la nature
À l’aide d’un associé en charge de la fabrication et d’un charpentier professionnel, Olivier Berghmans conçoit les logements de A à Z, et ce, de manière écologique. Aucune dalle de fondation, de la laine de bois comme isolant, une charpente à l’ancienne avec du bois assemblé de manière traditionnelle, sans clou ni vis. « Cela représente un surcoût, certes, mais procure un cachet et même une longévité qu’une technique moderne n’apportera pas. La cabane en elle-même est vraiment pérenne dans le temps. Et de la sorte, le bois peut vivre et bouger en fonction des saisons.On pense aussi au recyclage du bien. En une journée, on peut le démonter et laisser le site tel qu’on l’a trouvé. » Bientôt, dans l’ancien moulin en cours de rénovation, sera installée une turbine hydraulique qui produirait environ 75 % de l’électricité. De plus, chaque cabane possède un poêle à bois. « Mine de rien, on comptabilise un grand nombre de stères par an – n’oublions pas que le bois est tout de même notre pétrole ardennais. » Envisagée également, une chaudière à pellets pour chauffer l’eau. À terme, le site totalisera environ 80 % d’énergie verte.
La décoration intérieure s’articule toujours autour d’un élément clé, qu’il s’agisse d’un lit dans un nid d’oiseau, d’un lit breton ouvert sur un poêle à bois, d’un lit roi qui trône au milieu de la cabane.« Parfois, une baignoire peut presque faire office de canapé. Pourquoi irions-nous la mettre dans une petite pièce fermée ? C’est un endroit où l’on se détend, certainement l’un des espaces les plus agréables d’une maison. Autant la placer dans le salon, devant le feu,face à la vue. Ce côté original amuse nos clients, car ce n’est pas le genre d’agencement que l’on retrouve dans une maison classique, pour la vie quotidienne. L’intérieur est donc pensé pour de courts séjours. » Plusieurs cabanes possèdent un sauna ou encore un bain norvégien, l’ancêtre du jacuzzi. Cela consiste en un grand tonneau de 1,40 m de diamètre avec un poêle immergé. Un bon feu de bois chauffe l’eau à la température souhaitée. Aussi sympa en été qu’en hiver !
La durée des séjours varie entre deux et quatre nuits. Une seule nuit, c’est trop court pour profiter pleinement de ces cocons, accessibles toute l’année. Les couples en quête de calme et de relaxation composent principalement la clientèle de tous âges. Ils viennent s’y reposer, prendre du temps pour eux, lire, se balader dans le parc naturel des Deux Ourthe. Pour les plus casaniers, un chef de la région élabore un menu trois services (environ 25 € par personne). Verrines et autres préparations cuisinées le jour même sont livrées dans un panier.
À flanc de colline ou sur la rivière
À l’entrée du domaine, dans l’ancien moulin, des appartements seront conçus dans le même esprit que les cabanes, avec, pour chacun, un accès unique vers la nature. Le talus qui tombe sur le biais du moulin révélera bientôt une cabane enterrée construite en pierre et en chêne, terminée par un toit végétal et une verrière octogonale surplombant la rivière. Les pieds dans l’eau ! À l’intérieur, 11 °C toute l’année, la température du sol. Au centre, une baignoire en pierre, pièce unique et spectaculaire. Celle-ci, un immense galet naturel creusé de plus d’une tonne, provient d’Indonésie ; d’autres, de grandes auges en pierre prochainement intégrées dans le moulin, viennent tout droit des carrières du Hainaut et sont façonnées par un artisan de Lille.
Une autre extension est prévue sur une magnifique crête de Rensiwez, avec des à-pics de 80 m sur l’Ourthe. Des cabanes complètement démontables en mélèze non traité seront intégrées dans le paysage, accrochées sur les flancs de la colline, imbriquées dans les trous de rochers. L’expérience laisse présager des vues à couper le souffle !
À voir, à faire
Houffalize et ses alentours proposent de nombreuses activités aux visiteurs de passage. Parcours VTT, guide nature, balades en forêt, visite de la Brasserie d’Achouffe, restaurants, sans oublier la pratique du kayak. « L’activité que j’affectionne tout particulièrement, c’est la descente en kayak en partant de Rensiwez… à faire en hiver. On ne peut pas le faire en été, car il n’y a pas assez d’eau. Ce n’est ouvert qu’entre les mois d’octobre et mars. La balade démarre de Rensiwez jusqu’au lac de Nisramont. Sur le tracé, il y a un tronçon de nature sauvage. Pas une maison, pas un poteau électrique, pas un lampadaire ! Trois heures de descente dans une nature de dingue jusqu’au lac de Nisramont qui s’étend sur près de 50 ha en plein milieu de la forêt. Et puis, si on veut, on peut porter son kayak, descendre de l’autre côté du barrage et continuer vers La Roche. »