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© Ceteor

Ma force ? L’ambiance
et la relation humaine

  • Économie
  • / High-Tech
Luxembourg  / Harzé

Par Marc Vandermeir

Créatrice de Ceteor, à Harzé, Cécile Troisfontaine explique sa réussite par son envie d’entreprendre mais aussi par l’ambiance au sein de l’entreprise, ce très fort esprit d’équipe qui la caractérise.

Arriver dans une entreprise pour un rendez-vous et être attendu avec le sourire, sans même devoir se présenter, voilà déjà un signe qui ne trompe pas. D’autant que le visiteur que j’étais avait remarqué, dans un discret recoin à l’extérieur, près de l’entrée, une table et des bancs qui, aux beaux jours, doivent manifestement accueillir le personnel lors des pauses, dans une ambiance détendue au soleil. Ajoutez-y des bureaux à l’architecture moderne mariant joliment transparence et convivialité dans un zoning qui, bien que situé dans un écrin de verdure, en manque fichtrement, et vous avez déjà une idée de l’atmosphère qui vous imprègne dès que vous avez franchi le seuil de Ceteor.

L’ensemble, dans l’actuel contexte de crise économique, témoigne sans aucun doute d’une volonté d’aller de l’avant et d’entreprendre mais aussi d’une approche féminine de cet esprit et des relations humaines au sein de l’entreprise.

« Dans mes valeurs et celles de la société, j’attache une grande importance à l’harmonie dans le travail », répond Cécile Troisfontaine, qui a créé Ceteor en 1990, situé à l’époque en Brabant wallon, avant de revenir vers sa natale région liégeoise en 1999, puis de faire construire en 2007 les actuels locaux de Harzé. « Un de mes points forts, c’est ma capacité à percevoir les qualités et les défauts d’une personne. Cela m’aide pour distribuer les rôles de chacun de manière optimale, pour la société et pour eux. Le plus important, dans une entreprise, c’est d’attribuer à chaque travailleur la fonction dans laquelle il excellera et évoluera plutôt que d’absolument vouloir l’améliorer en travaillant sur ses faiblesses. Je m’efforce de cultiver l’ambiance et l’aspect relationnel dans le travail. Pour moi, une relation n’a de sens, de valeur et d’intérêt que si elle est vraiment sincère et permet à chacun de s’épanouir et de donner le meilleur. Cet état d’esprit, je l’ai tout autant vis-à-vis de mes amis que de mon personnel. » Ce qui n’empêche pas cette dirigeante d’entreprise d’être très exigeante, chose bien sûr nécessaire à une saine gestion. « Mais toujours avec du plaisir », souligne- t-elle. En admettant que ce soit sans doute une caractéristique de gestion féminine.

Entreprendre, un état d’esprit

Comment Cécile Troisfontaine explique-telle sa volonté d’entreprendre, et dans un secteur, qui plus est, très peu féminin ? « C’est un état d’esprit, l’envie d’être indépendante, c’est dans mon caractère. J’ai toujours eu envie d’entreprendre, ça répondait à ma personnalité. Tandis que ça n’a fait que s’affirmer à la suite de trois emplois guère passionnants après mes études de Sciences économiques à l’Université de Liège. » Cette patronne aussi souriante que déterminée concède volontiers que c’est un chouïa par hasard qu’elle a lancé son entreprise dans ce secteur toujours très masculin, encouragée par son époux. Celui-ci, déjà actif dans le domaine de l’automobile, constatait une demande pour certains articles, dont les boosters pour batteries, que Ceteor a d’abord importés avant de créer les siens.

« Le secret d’une réussite est de savoir s’entourer de personnes compétentes, meilleures que soi, car on ne peut pas être le meilleur dans tout. Il ne faut pas avoir peur de faire confiance et de déléguer le travail. Je crois que c’est vraiment là la clé de la réussite. »


La réussite est là qui, malgré la crise, s’exprime entre autres par un chiffre d’affaires en croissance et le développement de nouveaux produit s issus du service recherche et développement de Ceteor. La réussite, mais aussi une remarquable modestie. Car, tout au long de son entretien, Cécile Troisfontaine soulignera qu’il y a « beaucoup de femmes tout aussi, voire plus méritantes. J’ai toujours voulu maintenir un équilibre entre ma vie professionnelle et familiale afin d’être présente pour mes deux enfants. Bien que ce ne soit pas toujours facile, il y a certainement des femmes qui ont plus de difficultés que moi à gérer leur vie quotidienne, en raison de situations familiales ou financières plus compliquées. » La patronne se plaît d’ailleurs aussi à remarquer qu’elle préfère cultiver la discrétion plutôt que d’être sous les feux de la rampe.

Quant à voir comment une femme arrive à se faire sa place dans ce milieu, la réponse provient du « nous » que Cécile Troisfontaine utilise toujours plutôt que le « je ». « Ce n’est pas seule que je suis parvenue à faire ma place dans ce milieu », explique-t-elle. « J’ai réussi avec une équipe, petite d’abord, puis qui a grandi avec l’entreprise. Le secret d’une réussite est de savoir s’entourer de personnes compétentes, meilleures que soi, car on ne peut pas être le meilleur dans tout. Il ne faut pas avoir peur de faire confiance et de déléguer le travail. Je crois que c’est vraiment là la clé de la réussite. »

 

Fort potentiel de développement

L’activité de Ceteor a commencé avec la commercialisation d’articles dédiés au secteur des garages automobiles. Puis l’opportunité s’est présentée d’importer des boosters, des outils destinés au dépannage de tous les véhicules en panne de batterie, « de la tondeuse à gazon jusqu’au char d’assaut ou à la locomotive. »

La qualité faisant défaut lorsque le fournisseur initial a délocalisé sa production en Chine, Ceteor a rebondi en développant ses propres boosters. « En nous positionnant sur la qualité et la fiabilité, nous vendons des outils haut de gamme pour des utilisateurs professionnels. » Si l’on vous dit qu’à Chicago et New York, les compagnies de bus sont équipées de boosters « made in Harzé by Ceteor », que l’on ajoute que six boosters Ceteor sont agréés par l’OTAN et que 90 % de la production sont exportés au niveau mondial, vous devinez la référence.

Ceteor met le client au centre de son activité en restant toujours à l’écoute de ses besoins pour lui proposer un outil parfaitement adapté et un service inimitable. Cette capacité à développer des solutions innovantes est à la base du potentiel de développement de Ceteor qui a décidé de s’attaquer à des niches différentes et complémentaires que sont le secteur agricole, le « garden » (tondeuses, etc.), le secteur maritime, l’aviation de plaisance et les hélicoptères. Ces marchés encore peu exploités représentent en effet une opportunité considérable dont Ceteor compte bien se saisir.

« Marchés porteurs »

Ceteor, qui emploie 18 personnes à Harzé, ne communique jamais le montant de son chiffre d’affaires. Malgré la crise, l’entreprise reste en croissance, estimée à 1 % en 2013, « alors qu’elle était de 40 % il y a cinq ans », concède Cécile Troisfontaine. « Mais les nouveaux marchés à travailler sont porteurs d’avenir et de croissance. »

Pour preuve, Ceteor a réalisé en octobre 2012 son chiffre d’affaires mensuel le plus important jamais enregistré depuis la création de l’entreprise, en 1990. Ce chiffre représentait celui réalisé sur un an en 2002 ! En cumul sur dix mois, cela donnait alors une hausse du chiffre d’affaires de 12,21 % par rapport à la même période 2011. Avec un volume qui a grimpé de 27,9 %.

 

RENSEIGNEMENTS

Ceteor sprl
Z.I - Rue de la Baronnerie, 3
B-4920 Harzé
+32 (0)4 388 20 17
info@ceteor.com
www.ceteor.com

 

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