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© François Colmant

Valérie Gordenne,
l’excellence
pour seule passion

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Liège  / Liège

Par François Colmant

Valérie Gordenne, pharmacienne d’industrie au sein de Mithra, revient sur son parcours professionnel riche en rencontres et défis dans un domaine en pleine expansion en Wallonie.

L’exercice n’a rien de facile. Parler de soi pendant plus d’une heure n’est certainement pas ce que Valérie Gordenne préfère. Malgré tout, le verbe se veut fluide et les anecdotes émaillant son parcours professionnel s’égrènent au rythme de ses nombreux fous rires. Qui a dit que la pharmacie d’industrie était un métier barbant ? Jusqu’il y a peu chef de production au sein d’Uteron Pharma, Valérie Gordenne a réintégré l’équipe dirigeante de Mithra, la maison mère, pour démarrer de nouvelles activités. Uteron vient en effet de passer sous le contrôle du géant américain Watson.

Mais ce n’est pas tant l’idée d’intégrer une nouvelle structure que de continuer à développer des projets innovants qui a motivé sa décision. « J’étais en quelque sorte arrivée à la fin d’une belle histoire avec Uteron et l’envie d’en redémarrer de nouvelles était plus forte », précise-t-elle.

L’envie, c’est ce qui pourrait définir sa carrière. Diplômée de l’Université de Liège en 1995, Valérie Gordenne décide, à l’inverse de nombreux condisciples, de se diriger vers la pharmacie d’industrie et non celle plus classique, d’officine. « Quelques mois de stage en pharmacie m’ont rapidement indiqué que je n’étais pas faite pour cela. Et même si les formations de l’époque n’étaient pas spécifiquement dédiées à l’industrie, des passerelles existaient. La transition s’est faite naturellement, j’étais dans mon élément. »

Galephar, située à Marche-en-Famenne, sera sa première expérience professionnelle et ses premières rencontres déterminantes. Société familiale à échelle humaine, les opportunités de travail n’y manquent pas et les découvertes sont nombreuses. La chance aussi frappe à la porte avec une proposition de contrat au terme du stage. « J’arrivais pile au moment où la société souhaitait étendre ses activités et recherchait des profils comme le mien. Bruno Streel, le manager, comptait développer un site de production dédié aux études cliniques. » Embarquée dans le pôle recherche et développement, Valérie Gordenne apprécie rapidement les libertés laissées à la discrétion de chacun. « On évoluait dans un climat réellement stimulant, car nous avions le droit à l’erreur. De petites erreurs, certes, mais nous pouvions avancer à notre rythme, proposer de nouvelles idées, imaginer de nouveaux protocoles sans avoir à ressentir une pression d’enfer. Et les résultats suivaient grâce à cette émulation permanente. Ce genre de fonctionnement est vraiment spécifique aux petites structures, c’est très motivant. »

L’aventure Mithra

Si l’expérience Galephar satisfait pleinement Valérie Gordenne, la volonté de relever de nouveaux défis la titille toujours. L’envie, encore elle, est toujours aussi forte et la chance, à nouveau, lui offrira une nouvelle opportunité de carrière. Au détour d’une conversation, elle apprend que François Fornieri, directeur de Mithra, alors jeune spin-off de l’ULg, recherche un pharmacien d’industrie pour développer ses activités. Son nom est proposé, l’entretien programmé, l’affaire rapidement conclue. « Pendant deux heures, je l’ai écouté me parler de son projet, de sa vision et de ses perspectives. Son enthousiasme était communicatif et il m’a rapidement convaincue de rejoindre son équipe », se souvient- elle. Nous sommes en 2004, Mithra est seulement âgée de 5 ans et entame le développement de produits génériques pour lequel les compétences de Valérie Gordenne s’imposent rapidement. Particulièrement pour le lancement du stérilet hormonal Levosert. « Le développement avait commencé en 2002 mais sans l’aide spécifique d’un pharmacien, puisque l’entreprise travaillait toujours avec le concours de l’ULg. J’ai pu amener cette dimension pharmaceutique mais aussi toute une série d’aspects d’ordre réglementaire. »

Le secteur pharmaceutique est mondial, avec des requis réglementaires différents d’une région à l’autre du globe. Il faut sans cesse être à la pointe, se tenir au courant des dernières évolutions et anticiper les changements.


Gérer une ligne de production, d’un bout à l’autre de la chaîne, ne s’improvise cependant pas. Et même si le développement, « complexe mais enthousiasmant », s’avère être un processus ardu à mettre en place, le degré « d’innovation et de procédures à élaborer reste résolument high level, ce qui vous pousse vers le haut. » Et conduit immanquablement à se poser la question de l’après. « Une fois lancées toutes les études cliniques, il fallait passer à l’étape suivante de la production proprement dite pour ce stérilet. Domaine dans lequel nous n’avions pas encore une solide expertise, mais le défi ne nous a pas fait peur et avec la force de frappe de François Fornieri et de l’équipe dirigeante, à savoir le Professeur Jean-Michel Foidart ainsi que Léon et Stijn Van Rompay, les investissements ont rapidement pu être levés pour passer cet obstacle. » Uteron voit ainsi le jour, dans le giron de la structure d’Odyssea, en 2007. Une aventure qui a permis l’engagement d’une septantaine de personnes, l’implantation d’une chaîne de production à Grâce-Hollogne et la création d’un centre d’excellence reconnu en Région wallonne. Pendant cinq années, l’entreprise se développe autour de ce concept innovant, appuyée par un fort ancrage universitaire « qui nous permet une autre perspective de créativité et qui rend notre activité vraiment spécifique », glisse Valérie Gordenne. « L’avantage de ce stérilet s’explique par la présence d’une hormone dans le processus contraceptif qui amène une réduction du taux de saignement et des taux hormonaux circulants bien plus faibles qu’une pilule contraceptive classique. Le concept est intéressant par rapport à la panoplie existante au niveau de la contraception et, surtout, on le propose à un prix très abordable tout en améliorant la qualité de vie de la femme. »

Début 2013, nouveaux changements, nouvelles opportunités. Uteron est reprise par Watson. Valérie Gordenne a la possibilité de poursuivre l’aventure dans cette nouvelle structure, mais préfère décliner l’offre afin de retourner au sein de la maison mère Mithra. « On souhaite toujours développer nos activités industrielles en Région wallonne, démarrer des nouveaux projets et c’est cet aspect du métier qui m’enthousiasme réellement. » Sans parler du côté relationnel propre aux organigrammes plus légers. Ancienne joueuse de volley, « nous avions même joué en division d’honneur pendant une saison », Valérie Gordenne voit de nombreuses similitudes entre la pratique d’un sport collectif où les synergies et la cohésion interne jouent un rôle crucial. « Je suis une ardente défenderesse du sport d’équipe, mes deux enfants en pratiquent d’ailleurs. Vivre dans un groupe, dans la victoire mais aussi dans la défaite n’est pas toujours évident mais on se construit aussi grâce à cela. On vit en groupe et on construit son avenir ensemble. »

Le futur, cette lectrice de Patricia Cornwell le souhaite toujours aussi riche et passionnant. L’envie, toujours, d’aller de l’avant et de collaborer activement à des projets innovants. « Le secteur pharmaceutique est mondial, avec des requis réglementaires différents d’une région à l’autre du globe. Il faut sans cesse être à la pointe, se tenir au courant des dernières évolutions et anticiper les changements. C’est très excitant et ne me donne pas l’impression de refaire sans cesse le même travail. Je ne pourrais d’ailleurs pas m’épanouir dans un métier trop répétitif ou dans un carcan trop étroit. »

 

Renseignements

SA Mithra Pharmaceuticals
Rue Saint-Georges 5
B-4000 Liège
+32 (0)4 349 28 22
info@mithra.be
www.mithra.be

 

Boost Belgium

Une maman entrepreneuse gagne le concours Boost Belgium destiné aux entrepreneurs belges ! À travers ce concours, Belfius et MasterCard souhaitaient soutenir les entrepreneurs dont le projet permettra de contribuer à dynamiser l’économie de la Belgique. Au total, 243 entrepreneurs ont inscrit leurs projets, tous plus innovants les uns que les autres. Les finalistes ont tous présenté leur projet devant un jury de 8 professionnels, qui ont eu pour tâche de les départager en ajoutant leur vote à celui du public.

Le 20 février dernier, c’est Jasmine De Wulf, originaire de la province du Luxembourg, qui a décroché la première place grâce à son invention, Skinoo, déjà breveté en Belgique et en Europe. Cette maman de quatre enfants s’est inspirée de son expérience de l’allaitement pour concevoir un système simple – un anneau en coton – qui permet d’éviter les crevasses et les infections sur les mamelons des jeunes mamans lors des premières semaines de l’allaitement. Avec un prix de 15 000 €, c’est une aide précieuse que la maman entrepreneuse a reçu pour lancer la production de Skinoo dans les prochaines semaines.

sites.google.com/a/skinoo.eu/skinoo/home
www.boostbelgium.be

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