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Par Catherine Moreau
TOUJOURS UNE SOIF DE CULTURE
© AccalmiesStudio
Voici cinq ans, Mons, Capitale européenne de la Culture, brillait de mille feux. Un bon millier d’activités culturelles, plus de deux millions de visiteurs... La grande fête a-t-elle fait éclore d’autres projets ? Oui, répond la Fondation Mons 2025 qui se veut le moteur de la participation citoyenne.
Il y a cinq ans, Mons faisait le plein. Avec des pics : 100.000 visiteurs à la fête d’ouverture et 180.000 entrées pour l’expo « Van Gogh au Borinage », au Musée des Beaux-Arts ! Les cinq musées, qui avaient alors vu le jour, se portent plutôt bien. Le Beffroi, le Musée du Doudou et le SILEX’S, le centre d’interprétation des minières néolithiques de Spiennes, sont des étapes (parmi d’autres) sur la Route Unesco à vélo créée par Belgique Wallonie Tourisme. Au Mons Memorial Museum, on peut, jusqu’au début de l’année prochaine, entrer dans la peau d’un soldat américain ou allemand, d’un résistant ou d’un civil montois en 1944. Et l’Artothèque continue à héberger des collections montoises et des expositions. De même, Arsonic, la Maison de l’Ecoute créée en 2015 (voir pages précédentes), enchaîne les saisons musicales.
Les habitants, de leur côté, ont poursuivi l’aventure. Les Amis de la Guinguette littéraire mitonnent, dans la Maison Losseau, promue pôle littéraire en 2015, des concerts et des rencontres autour de romans avec des écrivains. Et, au-dessus de l’ancienne boulangerie militaire, des citoyens en quête d’utopie cultivent le Jardin Suspendu accueillant notamment des artistes et des ateliers contes.
Voici cinq ans, Mons, Capitale européenne de la Culture, brillait de mille feux. Un bon millier d’activités culturelles, plus de deux millions de visiteurs...
« Le Grand Huit » reviendra en 2021
« C’est l’objectif que nous poursuivons : être le moteur de la participation citoyenne, explique Natacha Vandenberghe, directrice intérimaire de la Fondation Mons 2025, héritière de celle de 2015. A son actif, le « Grand Huit #2 » qui réédita, en 2018, la manifestation ayant rassemblé trois ans plus tôt plus de 50.000 habitants dans les huit communes du Grand Mons. Avec une explosion de créativité et de moments de festivité. « Pour l’édition suivante, qui aura lieu en automne 2021, nous avons invité associations et citoyens à s’investir dans un week-end festif sur ces huit territoires. Avec l’idée de les laisser progressivement voler de leurs propres ailes. Pour que notre petite équipe de six personnes fasse grandir l’accès à la vie culturelle en allant chercher de nouveaux publics. »
©OliB
L’art habite deux fois la ville
Autre retombée de Mons 2015 : « L’art habite la ville », qui a associé, en 2018 et 2019, la Fondation, la Ville et l’opérateur culturel Mars (Mons arts de la scène) sous le label Mons Capitale culturelle. Organisée avec le reliquat de Mons 2015 (5,5 des 71 millions d’euros), elle a vu fleurir dans les quartiers une trentaine de créations d’habitants et d’artistes. Dont, à deux pas de la collégiale, la sculpture Lucie et les papillons, puzzle de plus de 1.600 pièces assemblées par l’artiste français David Mesguich avec l’aide d’étudiants de l’Ecole de Promotion sociale Jemappes-Quiévrain et du Club (d’entreprises) Mons 2025. Et des temps forts : une exposition d’œuvres de Niki de Saint Phalle et « La Grande Clameur #2 », où 600 choristes avaient fait vibrer la collégiale avec une composition de Jean-Paul Dessy racontant la vie de Sainte-Waudru.
Un musée à ciel ouvert
Sous la houlette, cette fois, de Visitmons et de la Ville, « L’Art habite la ville #2 » a démarré en juillet dernier avec une quinzaine de nouvelles fresques en création, à Mons et dans les villages. Et comme la ville souhaite organiser une exposition de prestige chaque année, Roy Lichtenstein, maître du pop américain, habitera, en octobre, le Musée des Beaux-Arts.
« Mons 2015 a laissé des traces, conclut Natacha Vandenberghe. La culture se partage et le lien entre les musées et l’espace urbain devient une évidence, presque une marque de fabrique de nombreux projets. Et puis, les institutions et les opérateurs culturels se connaissent mieux et coopèrent davantage. Le monde de l’entreprise donne un coup de pouce aux projets culturels sur le plan logistique et financier. Résultat : après une baisse du nombre de visiteurs en 2016, nous avons retrouvé le flux de 2015 sur l’ensemble du territoire. Et actuellement, l’expo « Légacy », de Yann Artus-Bertrand, organisée par la Ville, fait le plein ! »
© Ville de Mons / Oswald Tlr
« L’Art habite la ville #2 » a démarré en juillet dernier avec une quinzaine de nouvelles fresques en création, à Mons et dans les villages.