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Par Laurence Cordonnier
Laurent Couline a notamment (dés)habillé Beyoncé. Concrètement, c’est le couturier français Thierry Mugler qui a dessiné le dernier costume de scène de la star, mais derrière celui-ci se cache aussi une bonne dose de technologie. C’est là que notre créateur liégeois entre en scène pour trouver une solution qui permette de désintégrer le costume à distance. Au départ, le projet était basé sur des électro-aimants. Mais, compte tenu des contraintes liées aux conditions de scène, Laurent a privilégié une nouvelle solution basée sur des servo-moteurs miniatures tels que ceux utilisés en modélisme. Pour l’artiste liégeois, la créativité ne sert pas seulement l’apparence finale de ses réalisations, elle intervient aussi à chaque étape de leur conception technique. Malheureusement pour ses fans liégeois, Beyoncé ne s’est pas déplacée dans la Cité Ardente lors de la réalisation de ce costume, Laurent ayant travaillé à distance.
Contrôlé aux rayons X
« Peu après les attentats de Paris, j’ai dû me rendre à Saint-Denis avec des armures et des scaphandres pour les essayages du film « Valerian », la superproduction française à 200 millions d’euros. Dans le Thalys, on m’a forcément posé quelques questions. De même, dans les aéroports, le personnel de sécurité s’amuse du contenu de mes valises. Ils me posent des questions quand ils voient passer foreuses, outils et armures aux rayons X ! Quand j’ai dû rejoindre Luc Besson en Californie, il m’avait d’ailleurs fourni une lettre de recommandation avec des numéros à contacter en cas de doute. J’ai aussi toujours avec moi mes contrats de travail, les plans et l’historique du projet… »
Ses trois endroits favoris en Wallonie
Fan du grand Canyon et des parcs de l’Ouest américain, le Liégeois reste attaché à ses racines.
La Cathédrale de Liège • « Bien que je sois athée, c’est un des endroits où j’aime aller m’asseoir pour me ressourcer. Ma grand-mère m’emmenait aux Chiroux pour louer des livres, elle allait ensuite prendre un café et on repassait parfois par la cathédrale. C’est un endroit de paix en plein centre de l’agitation de la ville. »
Le marché de Noël de Milmort • Originaire de la plus petite ville du monde, Durbuy, Laurent Couline recommande le plus petit marché de Noël du monde qui se situe dans le village de Milmort où il a installé son atelier. « Il n’y a qu’une seule bawète (mot wallon pour désigner une ouverture sur l’extérieur ou par extension un stand, ndlr), où on vend des huitres ».
Spa-Francorchamps • Passionné de sport automobile, Laurent Couline a roulé en Nascar à Las Vegas. Du coup, il embarque souvent son vélo à Francorchamps afin de se promener autour du circuit lorsqu’il y a des courses. « Je bois une bière au-dessus du Raidillon, je suis heureux ».
Bio express
1972 : Naissance à Liège
1994 : Degré supérieur d’humanité artistique à Saint-Luc (Liège)
1995 : Stage à l’Opéra Royal de Wallonie et rencontre avec Georges Dejardin
1998 : Stage au Jim Henson’s Creature Shop de Londres (Muppet Show, Dark Crystal, Star Wars) et aux Tatopoulos Studios à Hollywood (Stargate, Gozila, I-Robot, Underworld)
2002 : Crée l’hippopotame du long-métrage d’Alain Chabat : « RRRrrr…. !!! ». Entame une collaboration avec Franco Dragone en réalisant des costumes, accessoires, masques et perruques pour ses spectacles
2002 à 2004 : Costumes, décors et accessoires pour la tétralogie de Richard Wagner : « Der Ring des Nibelungen » (Opéra Royal de Wallonie)
2009 : Réalise deux costumes animatroniques pour « Beyonce » « I am tour », en collaboration avec Thierry Mugler.
2011 : Costumes, masques et accessoires pour les danseuses du Moulin Rouge
2015 : Costumes, accessoires et masques pour le long-métrage de Luc Besson : « Valerian »
2018 : Réalise 70 masques et accessoires pour « MacBeth » (Opéra Royal de Wallonie)