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Par Waw
ROBOTISE LA PRODUCTION DE GREFFONS OSSEUX
A Frasnes-lez-Gosselies, Texere Biotech a produit une chaîne entièrement robotisée pour le traitement de tissus humains. L’histoire de cette biotech hennuyère naît, en 2016, de l’envie de Denis Dufrane, médecin spécialisé dans la médecine régénérative, d’automatiser la production de greffons osseux. « C’est un projet que j’avais dans mes cartons. Le besoin de recycler des tissus osseux existe depuis très longtemps, mais aucune société n’offrait jusqu’alors de solution automatisée », introduit le responsable. Pour concrétiser ce projet, il s’associe à son père Jean-Jacques Dufrane, un ingénieur industriel, ainsi qu’à Olivier Bühlmann, un investisseur suisse. L’entreprise créée sur fonds propres prend forme et s’installe à Frasnes dès novembre 2016. « Nous sommes partis de zéro, même si nous avons eu la chance de bénéficier du soutien de la Région qui a financé notre ligne robotisée. La Wallonie est un excellent terreau pour se développer. Pour une petite région, elle offre des aides très intéressantes. »
Tissus humains recyclés
La ligne robotisée de Texere, équipée de six robots, est unique au monde.
Aménagée dans un ancien entrepôt, la ligne robotisée de Texere est unique au monde. Equipée de six robots, elle couvre toute la chaîne de production des greffons osseux, du tissu humain brut à l’étiquetage final avec des coûts réduits et moins de gaspillage. Les greffons produits sous forme de cubes peuvent être ensuite utilisés lors d’opérations réparatrices, par exemple, pour combler un os de la colonne vertébrale.
« Nous sommes un sous-traitant. Les banques de tissus des hôpitaux ou centres de santé nous envoient des têtes fémorales issues de résidus opératoires. Nous les recyclons, ils récupèrent ensuite leurs matières premières et les distribuent », précise Denis Dufrane, également co-fondateur de Novadip, une spin-off de l’UCL active dans la reconstruction de tissus osseux.
La ligne est capable de produire près de 30.000 greffons chaque année. L’entreprise, qui emploie cinq personnes, n’a pas arrêté durant la crise sanitaire. Elle a notamment validé son processus anti-COVID-19 et conçu sa deuxième ligne pour l’exportation. Et Denis Dufrane de conclure : « Si avec Novadip, je suis en pleine innovation de produits, avec Texere, il s’agit de manière de faire et de processus de pointe. Mon rêve serait de lier les deux. »