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— Santé

ZenTech identifie les porteurs sains du Covid-19

Lancée en 2000, ZenTech est une PME née du management buy-out de Radim, filiale belge d’une société italienne spécialisée dans les tests sérologiques. Parmi les cadres qui l’ont rachetées, Jean-Claude Havaux, scientifique de formation et actuel CEO, a rapidement entrepris d’étendre ses activités. « Nous sommes des vieux briscards du diagnostic ! ZenTech a connu plusieurs virages. Le premier a été de sortir de la stratégie initiale de généraliste pour se spécialiser dans les tests néonataux, puis de devenir multi-technologies », cadre-t-il.

En 2015, la société noue un partenariat avec le groupe chinois Zheda Dixun basé à Hanzhou qui conduit à la création de Dihao, une joint venture. Dernière vague de changement en date, le Covid-19 qui a poussé la biotech wallonne à réorganiser ses activités. « Dès janvier, nous avions compris que nous étions face à une pandémie. Il fallait absolument réagir », se rappelle Jean-Claude Havaux. Avec l’aide de son partenaire chinois, la PME développe alors des tests sanguins afin de détecter la présence ou non d’anticorps et de déterminer ainsi si la personne a eu une réaction immunitaire face au coronavirus.

Mi-février, les kits, qui doivent être utilisés par des infirmiers ou des médecins, sont terminés puis validés sur une cohorte de patients chinois. Le CHU de Liège les valide alors cliniquement et, fin avril, le feu vert de l’Agence fédérale des médicaments est donné pour lancer QuickZen sur le marché belge. ZenTech décide de réaliser la production sur son site du Sart Tilman. C’est l’entreprise de travail adapté Ateliers Jean Del’Cour qui réalise le conditionnement des kits. La capacité de production atteint rapidement 40.000 tests par jour. Et l’ambition est d’atteindre 80.000 pour la fin juin. Parmi les clients de ZenTech, l’Etat fédéral qui lui a commandé 3,5 millions de tests pour réaliser un dépistage à grande échelle de la population.

« Avant la crise, on vivait dans un monde où produire 100.000 tests était fou. Nous avons réussi à produire près d’un million de tests par mois, j’en suis très satisfait. Mais il nous faudra à nouveau être agile pour répondre à cette demande massive », avouait Jean-Claude Havaux fin mai.

Univercells s’attaque au Covid-19

Créée en 2013 par Hugues Bultot et José Castillo et basée dans le Biopark de Gosselies, Univercells est une PME active dans le secteur biotechnologique qui s’est spécialisée dans le développement de plateformes révolutionnaires de production de médicaments biologiques. Elle avait ainsi fait parler d’elle en 2017 (voir le WAW n°36) quand elle avait remporté un concours lancé par la Bill & Melinda Gates Foundation. Le consortium dont elle faisait partie avait ainsi reçu une subvention afin de concevoir un système de production de vaccins contre la polio qui permettrait de faire chuter le prix de ceux-ci loin en dessous de ceux pratiqués par les géants de la pharmacie et de les rendre ainsi accessibles à un plus grand nombre. Un défi qui a pu être relevé grâce à la plateforme NevoLine et son bioréacteur intégré scale-X. Soit une unité de production en boucle et de très petite taille, qui peut ainsi être construite où le besoin en vaccins est le plus pressant et à un prix très bas. Mais aussi une plateforme qui a un avenir en dehors de la polio puisqu’elle peut-être adaptée afin d’être dédiée à d’autres maladies infectieuses. C’est ainsi qu’Univercells a reçu une deuxième subvention de la même fondation pour la production de vaccins contre la rougeole et la rubéole.

Aujourd’hui, Univercells est impliquée dans une petite vingtaine de projets internationaux liés au Covid-19. Dont celui lancé au sein d’un consortium avec l’entreprise italienne ReiThera et l’allemande Leukocare, afin de produire un vaccin contre ce virus. La première a pris en charge le développement du vaccin et la seconde sa formulation. Quant à Univercells, sa mission est de concevoir une plateforme capable de produire ce vaccin en grande quantité et à bas prix.


Hugues Bultot et José Castillo devant la plateforme NevoLine

« Nous avons opté pour la technologie de l’adénovirus, explique Hugues Bultot. Celle-ci consiste à injecter au patient un virus programmé pour aller se fixer sur la protéine du Covid-19 et l’anéantir. Une technologie qui a fait ses preuves avec le virus d’Ebola et qui devrait permettre de développer une immunité plus longue que celle créée par les vaccins utilisant des acides nucléiques comme le mRNA de Moderna, dont le développement avance très rapidement mais qui sera fort probablement beaucoup plus onéreux. »

C’est sur son nouveau site de Jumet (15.000m2) qu’Univercells produira ce vaccin si les essais cliniques, qui commenceront en juillet, confirment son efficacité. « Je pense que les vaccins de la génération adénovirus seront prêts pour le troisième trimestre 2021, annonce le CEO de l’entreprise. Mais avant de produire à grande échelle, il faut d’abord avoir un marché. Car il y aura une forte concurrence. Normalement, quand il s’agit de vaccins, l’efficacité prime sur le prix. Mais ici, vu l’étendue de la pandémie et le nombre de vaccins nécessaires, je pense que dans les pays non développés les autorités seront obligées d’assouplir leurs règles afin d’ouvrir la porte à des produits d’une efficacité moindre. Il y aura donc plusieurs vaccins sur plusieurs marchés. »

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