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© Isabelle de Beir

Activités et événements

  • Dossier
Liège  / Liège

Par Mélanie Noiret

Dès son ouverture au public, la Cité Miroir proposera et hébergera une large gamme d’activités culturelles.

Depuis janvier 2012, Jean-Michel Heuskin (ci-contre), directeur de l’asbl Mnema, prépare activement le programme des évènements qui se déroulera au sein de la Cité Miroir. Deux catégories d’évènements s’y dérouleront : ceux organisés par Mnema et ceux associés à d’autres institutions. Ces dernières peuvent ainsi demander à profiter de l’infrastructure de la Cité Miroir pour organiser leurs propres activités culturelles. Une condition est cependant imposée : l’évènement doit absolument avoir un rapport cohérent avec la philosophie de Mnema. « Notre infrastructure ne doit pas être uniquement choisie pour ce qu’elle est mais bien pour ce qu’elle représente. Cette façon de voir les choses a aussi l’avantage de ne pas faire de nous des concurrents face aux autres acteurs culturels liégeois. Notre souhait est de croiser les publics et de créer des passerelles entre les diverses offres culturelles. Pas de concurrence donc, mais des collaborations, certainement ! », explique Jean-Michel Heuskin. D’un point de vue pratique, Mnema mettra à disposition des opérateurs désireux de s’exposer dans ses lieux, outre les salles, un guichet d’accueil, une billetterie et trois étages d’horeca. De la création d’emplois en perspective. Là aussi, l’asbl reste logique par rapport à ses principes d’émancipation citoyenne en s’inscrivant d’emblée dans une démarche d’insertion et de formation professionnelles en collaboration avec les CPAS de la région. Mnema se développe selon une dynamique tournée vers l’Euregio avec, à termes, un accueil et des spectacles multilingues.

 

Au programme

Lors du week-end portes ouvertes des 17, 18 et 19 janvier 2014, le public aura la liberté de s’approprier ce nouvel espace entre projections vidéo, expos photos et une série de représentations musicales et théâtrales totalement gratuites. Avant cela, le 16 janvier, Abdou Diouf, Secrétaire Général de la Francophonie et ancien Président du Sénégal, initiera la série de conférences bimestrielles Dialogue des Cultures mettant en avant, entre autres, les problématiques des minorités, de la migration et de l’interculturalité.

Du 2 au 15 février, pour sa 13e édition, le festival Paroles d’Hommes dont la thématique est axée sur les droits de l’homme, fera une escale dans la nouvelle Cité avec deux pièces de théâtre, Le peuple de la nuit et Un Paradis sur Terre et un concert d’Angélique Ionatos, Et les rêves prendront leur revanche.

En collaboration avec le Théâtre de Liège et le festival Pays de Danses, c’est L’Étranger de Camus (dont on vient de fêter le 100e anniversaire de sa naissance) que le public pourra redécouvrir le 11 février. Thème qui se poursuivra en mars, en collaboration cette fois avec le CAL (Centre d’Action Laïque de la Province de Liège) par une activité À la découverte d’Albert Camus.

Inédit à Liège ! Du 20 au 22 février, en partenariat avec les Territoires de la Mémoire, la pièce de théâtre Le Carnaval des Ombres ! Un récit autobiographique percutant de l’auteur Serge Demoulin qui évoque l’incorporation des Cantons de l’Est dans l’Allemagne nazie et les répercussions  encore vivaces aujourd’hui.

La Biennale internationale de la photographie, organisée par les Grignoux, présentera deux expositions du 15 mars au 25 mai. 

Après Paris, Marseille et Vaison-la-Romaine, le festival Au Fil des Voix prendra ses quartiers dans la Cité Miroir du 20 au 22 mars, avec trois mises en scène musicales illustrant la diversité culturelle.

La soirée de clôture du concours Aux encres citoyens ! Aux encres et cetera, initiative de la Maison des Sciences de l’Homme de l’ULg, se tiendra le 26 avril. Destiné aux élèves du cycle secondaire supérieur, ce concours lancé durant l’automne 2013 a pour but d’offrir un espace d’expression aux jeunes citoyens. Sous forme de déclamation libre (slam, poème, plaidoirie…), les lauréats de l’épreuve écrite défendront publiquement leurs idées sur base d’une citation d’Amin Maalouf. 

Dès janvier et une fois par mois, les Mercredis de Mnema proposeront des créations théâtrales et poétiques. Notons entre autres Bien au-dessus du silence, le 26 février, où cinq personnages prêtent leurs voix aux mots de poètes anciens ou contemporains qui se sont questionnés sur notre engagement face au monde.

Le cinéma ne sera pas exclu de la programmation avec une séance une fois par mois. Première session le 28 janvier avec Ce n’est qu’un début, un film sur la création d’un atelier de philosophie en classe de maternelle.

Le théâtre sera très largement représenté. Notons Le journal d’un poilu (14 mars), Têtes à claques (16 mars), Sans ailes et sans racines (4 avril), La vie c’est comme un arbre (9 mai), Celui qui se moque du crocodile n’a pas traversé la rivière (16 mai).

Le 23 mai, la saison se clôturera par un concert de Las Hermanas Caronni, deux soeurs jumelles d’origine argentine bercées dès leur enfance par le tango et l’opéra.

Dans le cadre du cycle Art et Pouvoir, la rentrée 2014 débutera notamment avec l’exposition La vente de Lucerne où seront rassemblées la centaine d’oeuvres jugées dégénérées par les nazis et vendues à Lucerne en 1939.

 

Expositions permanentes

La Cité Miroir abritera deux expositions permanentes.

La première, Plus jamais ça ! Parcours dans les camps nazis, créée par les Territoires de la Mémoire est un énorme succès depuis sa création. Un parcours volontairement sobre retraçant toutes les étapes d’un prisonnier des camps concentrationnaires nazis, de l’arrestation aux wagons bondés, du travail forcé aux fours crématoires. Un parcours symbolique basé notamment sur les expériences de trois membres fondateurs importants des Territoires de la Mémoire ; René Deprez, Guy Melen et Paul Brusson, tous trois  rescapés de ces camps. L’installation dans un nouvel endroit incitant au développement, l’exposition se verra augmentée de deux nouvelles stations qui mettront en exergue les aberrations d’autres régimes dictatoriaux et génocides malheureusement plus récents. Sans oublier la « zone grise » où le visiteur aura l’occasion de s’interroger sur ce qu’il aurait fait, lui, dans la même situation. Une question fondamentale nécessaire à la conscientisation des mécanismes souvent peu visibles qui mènent des gens « normaux » à se conduire en tortionnaires.

La seconde exposition, Entre galeries et forges. Histoires d’une émancipation, aborde quant à elle le thème des acquis sociaux en suivant une famille sur plusieurs générations, de la révolution industrielle à nos jours. Le droit de vote universel, les congés payés, le droit à la grève, la sécurité sociale… autant d’avantages non seulement acquis dans la lutte mais dont certains ne sont pas encore appliqués dans certains pays du monde. Prendre connaissance des combats qui ont permis l’acquisition de ces droits est une manière de mieux les apprécier mais aussi de prendre conscience de ceux encore à acquérir.

 

La transmission de la mémoire, objet d’étude

Philippe Raxhon, professeur d’histoire à l’Université de Liège et membre du Conseil d’administration des Territoires de la Mémoire, oeuvre à la mise en place d’un Centre de recherches et d’études sur la transmission de la mémoire.

Adossé à Mnema et inauguré au même moment, ce centre aura la mémoire comme projet d’étude. Ses missions : comprendre les mécanismes et enjeux de la mémoire, développer des outils scientifiques d’analyse pour in fine apporter une expertise aux projets se développant dans le domaine, dont notamment le tourisme mémoriel, secteur d’avenir. Bien que né au sein de l’Unité d’Histoire contemporaine de l’ULg, le centre se veut interuniversitaire et interdisciplinaire. Il accueillera des experts des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles, spécialisés dans les différents domaines des sciences humaines. « Le centre sera un endroit ouvert sur la société et le monde, où l’on se réunit pour concrétiser des projets avec un apport sociétal mais aussi scientifique », explique Philippe Raxhon. Également lieu d’apprentissage avec des modules de formation théoriques mais aussi une approche plus pratique qui tirera son expertise des opérateurs de la mémoire.

« La conjoncture actuelle est favorable à l’instauration d’un tel centre. Nous entrons dans une période Momentum avec l’approche des grandes commémorations telles que le centenaire du début de la Première Guerre mondiale, les 70 ans de la Libération, le bicentenaire de la Bataille de Waterloo en 2015… L’Europe a fondamentalement changé suite à ces évènements. Et c’est en Wallonie que ces faits ont eu lieu. Véritable couloir des invasions européennes, située à la croisée géographique et géopolitique des grands conflits, notre région a un passé riche et douloureux. Il n’est donc pas anodin que ce soit ici qu’un tel centre voit le jour. »

À cette somme d’évènements circonstanciels, s’ajoute l’effet favorable du décret mémoire voté par le gouvernement de la Communauté française en 2009 et qui a conduit à la formation d’un Conseil de la transmission de la mémoire, présidé par Ph. Raxhon. Du 10 au 12 mars 2014, le nouveau centre organise dans la Cité Miroir un colloque scientifique inaugural, Persécution et résistance en Italie. De la période fasciste à l’invasion nazie, qui revient sur les origines du fascisme. Avec la participation de spécialistes belges et italiens.

 

Amis et citoyens de Mnema

Que vous soyez une entreprise ou un particulier, il vous est possible de devenir par votre soutien un citoyen à part entière de Mnema. Contre une participation financière, vous vous associez au projet et vous bénéficiez de divers avantages sur les activités.
www.mnema.be

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