- Star Waw
- / portrait
Par Muriel Lombaerts
Entrepreneuse dans l’âme, Barbara Louys, animatrice télé reconnue, passionnée par les créateurs, la mode et en particulier les accessoires, crée sa marque de bijoux « By B.» l’année de ses 40 ans. Une boutique à Bruxelles, suivie d’une deuxième à Liège. Avec franchise et humour, elle parle de son parcours, ses projets et son attachement à sa région.
D’origine liégeoise, plus exactement d’Embourg, Barbara Louys avait une folle envie d’aller en ville, de sentir l’ambiance citadine. « Maman n’était pas d’accord mais elle a finalement accepté que je me rapproche de Bruxelles, révèle-t-elle. C’est ainsi que je suis allée à l’internat du Berlaimont, à Waterloo ». Ensuite, direction la capitale où elle suit des études de commerce à l’ICHEC. « J’avais flashé sur une publicité d’une marque de cosmétique où l’on voyait Cindy Crawford en tailleur blanc. A priori, j’ai toujours rêvé d’être une femme d’affaires. Lancer une activité en utilisant ma créativité me semblait intéressant. D’ailleurs, pendant mes études, j’avais déjà créé ma petite société d’hôtesses à thème : « Poupoupidou ». (Il s’agissait notamment de pom-pom girls et d’hôtesses en patins à roulettes pour des animations commerciales, ndlr). Je sortais d’un gâteau en imitant Marylin Monroe ! (rires) On avait fabriqué celui-ci en mousse avec ma maman et ma sœur. Je faisais mille choses : c’était de l’artisanat, mais façon business. J’ai ensuite travaillé dans la pub puis dans l’événementiel. J’ai revendu ma société mais j’ai continué à collaborer avec mes hôtesses avec lesquelles je parcourais les castings. Un jour, j’ai envoyé une démo à une chaîne belge qui cherchait quelqu’un pour une émission de télé-achat. Je suis restée deux ans aux côtés de Bernard Perpète, Pierre Bail et Agathe Lecaron. C’était très sympa. Le produit était la star de l’émission. J’ai appris les rudiments de la télévision et ça m’a donné l’envie de continuer à en faire. »
Après le départ d’Armelle, l’animatrice de l’émission de la RTBF « Forts en tête », un casting est organisé. Huit cents candidats se bousculent au portillon et c’est Barbara qui est choisie ! « C’était aussi l’année de mon mariage, j’ai été prise dans un tourbillon et ma vie a basculé. J’ai gagné une notoriété, j’ai rencontré beaucoup de gens, j’ai été dans des endroits fabuleux : au Palais Royal, à Monaco... C’était sans doute un rêve de petite fille. Très amusant, riche en rencontres et en tout cas réellement privilégié. J’ai vu des choses que personne n’a eu la chance de voir. »
Initiée aux perles par sa maman
A 40 ans, Barbara a pourtant envie de changer de cap. L’histoire de son arrière-grand-père, qui avait un jour participé à la création d’un diadème pour une reine, se perpétue : la maman de Barbara, Christine, elle-même importatrice durant 30 ans, l’initie au choix de perles de qualité. « Mon envie de changement et de développer personnellement quelque chose mûrissait. Avec ma mère, j’ai commencé à chipoter (sic) avec quelques perles et c’est ainsi que j’ai créé mon premier collier, le « By B. ». C’est un collier que l’on peut porter de seize façons. Il est composé de deux rangs de perles de tailles différentes, avec une chaîne et deux anneaux. J’ai ensuite créé d’autres modèles, formant de petites collections, que je vendais dans les bijouteries. Mais mon rêve était d’avoir mon propre magasin. J’ai choisi de m’installer à Bruxelles. J’adore conseiller les clientes ou les amoureux qui viennent acheter un bijou pour leur femme. Mon « kif », ce serait de voir tous les petits sacs cadeaux sous le sapin de Noël et d’imaginer que les gens sont heureux de recevoir un bijou que j’ai créé avec amour. C’est une passion qui me permet d’aller travailler le cœur léger. »
Une deuxième boutique à Liège
Barbara dessine les modèles et en confie ensuite la fabrication à ses ateliers situés en Belgique, dans l’optique d’un contrôle de qualité à la hauteur de sa marque. Enfileuses et bijoutiers travaillent les matières les plus qualitatives pour créer des bijoux au design unique. Les colliers sont enfilés à noeuds sur fil de coton. Les passants sont réalisés à la main sur fil d’argent rhodié. Chaque bijou est soigneusement contrôlé. Un an après l’ouverture de sa boutique bruxelloise, Barbara ouvre un deuxième magasin à Liège et travaille sur son e-shop.
« Les clients nous donnent aussi des idées ou demandent quelque chose de spécifique. A Liège comme à Bruxelles, j’ai des cabines d’essayage. Je conseille la maman comme la fille pour accessoiriser et finaliser une tenue. Qu’il s’agisse d’une parure complète ou d’un bijou de tête, un collier de dos, etc. Tous les modèles sont en magasin mais on peut les adapter en longueur ou en ajoutant les détails souhaités. On s’occupe aussi du renfilage de perles pour donner une deuxième vie à un collier qui devient une pièce unique, distinguant la tenue. »
Barbara propose aussi sa gamme de base sur son e-shop mais toujours avec la possibilité de faire une demande sur mesure pour les clients qui ne savent pas se déplacer. « Côté budget, je tiens à ce que ces bijoux soient accessibles, souligne la créatrice. J’aime l’idée que l’on puisse soi-même s’en offrir un. Se faire plaisir avec des produits de qualité qui sont fabriqués en Belgique avec des matériaux nobles, c’est important. »
Pour compléter les bijoux avec perles (baroques, perles véritables …), il y a aussi une collection en argent. « La façon dont je travaille les perles est plus moderne. Il faut apprendre à les porter, parfois à les décaler, mais elles conviennent à tout âge. Mon collier préféré du moment est une grosse torsade en perles à associer avec un pantalon en cuir et un pull mohair. Le collier est un accessoire. Il faut se l’approprier. »
Ambassadrice liégeoise à Bruxelles
Liégeoise ou Bruxelloise ? « Liège, c’est ma ville de cœur et, bizarrement, c’est également mon identité à Bruxelles. Même si j’habite la capitale, je suis fondamentalement liégeoise. Mes amis bruxellois me considèrent comme une « expat » de Liège, lance-t-elle en riant. Le Liégeois a très bonne presse. Il est « principautaire », autonome et, surtout, il est très festif. C’est le premier qui offre un verre, qui rit fort, qui raconte des blagues, bref, c’est un joyeux drille ! C’est une fierté d’être liégeois. Je suis une véritable ambassadrice de Liège à Bruxelles. »
Quelques adresses préférées ? « Les Comtes de Méan, c’est un bel endroit pour passer le week-end. J’y envoie régulièrement les Bruxellois en mal d’exotisme (sourire). J’aime beaucoup faire du shopping dans la rue Saint-Adalbert et, bien sûr, dans celle du Pot d’Or où se situe ma nouvelle boutique. Côté bonnes tables, le « Bistrot d’en Face » me tente pour ses boulets et nous allons souvent en famille chez « Robertissimo », à Embourg. On adore le patron et son côté provincial. »
Temps forts à la télévision
Le 1er direct sur « Forts en tête ». « J’avais le trac ! J’avais les jambes en coton, j’ai cru que j’allais m’évanouir. C’est la prise de parole qui fait stresser, les premiers mots sont difficiles. Si une chose me manque aujourd’hui, c’est pourtant le direct. Pour l’adrénaline... J’aurais bien aimé présenter « The Voice », comme ma sœur Maureen. D’ailleurs, lors de cette première émission « Forts en tête » avec Adamo, il y avait une « perle » dans le public : ma sœur ! »
« C’est du Belge ». Après l’arrêt de « Forts en tête », Barbara propose à la RTBF une émission qui allait devenir « C’est du Belge ». « Je suis contente de l’avoir conçue. C’est une belle émission qui continue à vivre avec une excellente journaliste, Marie-Hélène Vanderborght, que j’adore. Quand tout s’est terminé, je me suis demandée si c’était nécessaire de revendiquer la conception de l’émission alors que je m’étais inspirée de « Place Royale ». Mais le fait d’avoir « bataillé » pour qu’elle arrive à l’antenne, ça je l’assume complètement. Je ne pense pas qu’on aurait parlé autant du patrimoine, ni surtout de la famille royale sur la RTBF. Les dix ans de l’émission restent un bon souvenir, même si j’ai regretté de ne pas avoir pu dire au revoir aux téléspectateurs. »
L’intronisation du Prince Philippe. « Chaque animateur, présentateur, journaliste connaît dans sa vie un moment marquant, durant lequel il se dit qu’il est là où il doit être. Le mien, c’était le jour de l’intronisation du Prince Philippe, le 21 juillet 2013. C’est moi qui gérais l’émission, depuis la place des Palais, parce que Gérald (Watelet, NDLR) revenait de la Côte d’Azur. J’ai vécu un moment de bonheur comme je n’en avais jamais connu avant. Cette émission, c’était ce que je pouvais faire de mieux. J’ai eu un sentiment d’accomplissement total, j’étais sur un petit nuage. Après, ça n’a plus jamais été pareil… »