- Dossier
Par Laurence Wauters
Le printemps, saison des salons. Celui de l’aquarelle est un rendez-vous particulier pour les amoureux de la peinture. Focus sur Christiane Javaux.
D’un trait de pinceau décidé, l’aquarelle prend place sur le papier. Chaque nouveau trait de pinceau gorgé d’eau vient apporter d’autres pigments pour d’autres nuances. Ainsi, dans les oeuvres de Christiane Javaux, les mers se déchaînent, la nature se réveille, les promenades sont baignées de soleil.
L’aquarelliste est Aqualienne, c’est-à-dire habitante d’Aywaille, à 20 minutes de Liège. Elle a commencé à s’exprimer via le fusain, les pastels, les crayons. Puis une réflexion l’a poussée à changer. « Un jour, quelqu’un m’a dit qu’il aimait ce que je faisais parce que ça ressemblait à une photo. Justement, je voulais que ça dégage autre chose. C’est ainsi que j’ai décidé d’explorer la voie de l’aquarelle. » La photographie, Christiane Javaux connaissait déjà. Elle a travaillé durant vingt ans chez un photographe professionnel. « C’est là que j’ai appris la composition dont je me sers quotidiennement pour peindre. »
Décidée à laisser les pastels pour leur préférer l’aquarelle, Christiane a mis la main sur du matériel dont elle avait hérité de sa grandmère, qui aimait préparer ses esquisses à la peinture à l’eau. Elle s’est d’abord plongée dans des livres pour trouver les bonnes techniques mais rapidement, les livres n’ont plus suffi. Elle s’est alors inscrite àdes cours et des stages. C’était il y a vingt ans. Depuis, Christiane Javaux consacre au moins quatre journées par semaine à l’aquarelle. Pas avare lorsqu’il s’agit de prodiguer ses conseils, elle donne quelques tuyaux dans des ateliers pour artistes amateurs.
Mais cette passion, notre Aqualienne l’assouvit surtout dans son atelier, où personne n’a le droit de fourrer le nez. « Quand je travaille, je suis vraiment à fond dans ce que je fais. J’ai besoin de photos, de documentation… Je dépose tout là, puis je fouille, je retourne les papiers. Ce n’est donc pas du tout rangé ! » Elle travaille de préférence avec des couleurs monopigmentaires, ce qui garantit le maintien de la transparence et de la brillance. « Je suis fortement influencée par les saisons. Quand on est au printemps, j’utilise énormément de vert. Pour l’hiver par contre, je n’aime pas beaucoup peindre la neige… Je m’y efforce parfois, mais sinon je travaille sur des paysages marins, que je préfère largement ! »
Pour faire connaître ses oeuvres, l’Aqualienne expose très régulièrement. « On peut échanger avec les gens, parler avec eux du travail réalisé… J’aime ce moment de partage ! » C’est pourquoi vous verrez l’aquarelliste dans des salons réputés comme celui de Libramont, celui de Namur, tout prochainement , ou encore celui de Mons, les Aquarellades. À chaque fois qu’elle s’est présentée, elle a été retenue par le jury et ses oeuvres ont égayé les cimaises de ces galeries éphémères. Ce sera le cas encore une fois à l’occasion de la 13e Biennale Internationale de l’Aquarelle qui se tiendra du 18 mai au 2 juin 2013.
www.aquarelles-christiane-javaux.be
Rendez-vous au Salon de l’Aquarelle
« Namur, capitale européenne de l’aquarelle », c’est ainsi que se présente la Biennale Internationale de l’Aquarelle qui, depuis sa création en 1989, s’est offert une belle place dans ce domaine artistique. Organisée par l’asbl Salon de l’Aquarelle de Belgique, elle réunit pas moins de 150 aquarellistes venus de 17 pays, ce qui en fait une des plus importantes d’Europe. Les 350 oeuvres qui y sont exposées sont retenues par un jury spécialisé selon des critères très stricts. Ici, que l’on soit peintre amateur ou peintre confirmé importe peu : l’essentiel est la qualité ! « Chaque artiste expose sur deux cimaises », explique Christiane Javaux. « On doit envoyer huit photos de huit oeuvres jamais exposées jusqu’alors, et c’est le jury qui décide de choisir entre une et huit… Pour ma part, j’en exposerai quatre, comme cela a été le cas durant les éditions précédentes. » Depuis l’édition précédente, l’événement se déroule dans les infrastructures de Namur-Expo, adéquat pour accueillir les 15 000 visiteurs belges et étrangers qui s’y pressent. Ils s’y voient proposer l’achat d’un livre d’art dans lequel on retrouve une oeuvre de chacun des artistes présents. Enfin, les plus curieux peuvent profiter, durant cet événement, des démonstrations de certains des artistes qui font naître une oeuvre sous leurs yeux…