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© Gilles Caron

Collection hiver-printemps

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Hainaut  / Charleroi

Par Musée de la photographie

Nouvelles expositions au Musée du 25 janvier au 18 mai 2014

Gilles Caron
Le Conflit intérieur

En quelques années, Gilles Caron (1939-1970) a ma rqué de son empreinte le monde de la photographie. Jeune journaliste passionné et audacieux, il a renouvelé un genre, celui du photoreportage. En 1968, il fonde avec Raymond Depardon l’agence Gamma, et se distingue très rapidement en couvrant tous les grands conf lits de l’époque : Proche-Orient, Vietnam, Tchad, Irlande, Biafra… Il est sur tous les fronts jusqu’au 5 avril 1970, date à laquelle il disparaît au Cambodge dans une zone tenue par les Khmers rouges.

S’il s’est fait connaître comme reporter de guerre, Caron a aussi su remarquablement capter l’esprit des années soixante. Le cinéma (la Nouvelle Vague), la mode, la chanson, la jeunesse révoltée, la politique… figurent parmi ses grands sujets, ceux qui lui inspirèrent des images particulièrement marquantes. Son compte-rendu extrêmement vivant des évènements de Mai 68, et notamment la fameuse photographie de Daniel Cohn-Bendit défiant un CRS, sont restées dans toutes les mémoires.

Son oeuvre s’inscrit dans la grande tradition du photojournalisme, mais elle en annonce aussi la crise naissante qui s’exprime sous la forme d’une conscience malheureuse, laquelle constitue une critique en acte du métier. Le « conflit intérieur » de Caron est celui de toute une génération qui s’interroge sur la portée du témoignage en images et plus généralement sur le sens de l’action. Chez Caron, la guerre est devant l’objectif, mais aussi au coeur de la conscience du photographe.

Conçue par Michel Poivert, l’exposition de Gilles Caron, Le Conflit intérieur présente en 150 images et documents, provenant de la Fondation Gilles Caron, du Musée de l’Élysée et de collections privées, l’oeuvre d’un photoreporter qui n’a cessé de questionner la finalité de son engagement. À partir des archives – tirages d’époque, négatifs, planches contact, documents anciens – l’exposition permet de redécouvrir l’une des plus importantes figures du photojournalisme de la seconde moitié du XXe siècle.

Jours de guerres

Présentée dans les chapelles du Musée de la Photographie, l’exposition de Gilles Caron, Le Conflit intérieur, constitue une rétrospective majeure de l’oeuvre de ce photoreporter français qui a couvert de nombreux conflits de 1965 à sa tragique disparition au Cambodge en avril 1970.

Parallèlement à cette exposition, le service chargé des collections du Musée a opéré une sélection dans ses fonds photographiques en vue d’inscrire la pratique de Caron au sein du photojournalisme de son époque.

Une collection photographique se construit en effet sur différents thèmes et réflexions par le biais d’achats, de dons mais aussi au fil des  encontres avec les différents photographes. Le documentaire social et le photojournalisme sont cruciaux pour comprendre l’histoire, mais également l’histoire de la photographie. La collection du Musée en témoigne notamment en présentant plus de 150 ans d’histoire du reportage, depuis les images de la guerre de Crimée jusqu’aux actualités récentes, en passant par la Commune de Paris, les deux Guerres mondiales, le Vietnam, le génocide du Rwanda et même les conflits sociaux.

La sélection de Jours de guerres a été opérée au départ de lieux des reportages effectués par Caron – on pense à Mai 68, à la guerre des Six Jours, à celle du Vietnam, au Printemps de Prague – mais a également débordé sur ses années de pratique et les évènements qu’il n’a pas couverts car mobilisé sur d’autres conf lits telle la prise de Stanleyville. Une vingtaine d’images issues des grands noms du photoreportage sont exposées dans la galerie du cloître. Certaines sont mêmes devenues les icônes de mouvements sociaux, notamment la photographie de Marc Riboud lors des manifestations anti-Vietnam ou encore celles de Franz Pans et de Claude Dityvon. D’autres sont tout aussi puissantes dans l’émotion comme celles de Philip Jones Griffiths, reporter de l’agence Magnum, avec ses témoignages de la guerre du Vietnam. Tantôt les civils qui subissent cette guerre sont mis en avant, avec Leonard Freed, tantôt l’attention est portée sur les lieux mêmes, comme Craig Barber, ancien G.I., revenu des années plus tard sur ces villages abandonnés. La force de l’instant prend aussi toute sa mesure avec Dick Durrance, présent au plus fort du conflit du Vietnam, ou Josef Koudelka qui suggère le déclenchement de la guerre.

Avec les 25 ans de Visa pour l’image à Perpignan, cette exposition au Musée de la Photographie atteste de la place qu’a prise le photojournalisme dans notre histoire et dans nos collections. Les maîtres exposés aux côtés de Caron résonnent en écho à la nouvelle génération présente au sein des collections permanentes du Musée de la Photographie.

Claire Chevrier
Charleroi

Le Musée de la Photographie a proposé à Claire Chevrier de réaliser un reportage photographique sur Charleroi, s’inscrivant dans le cadre des missions initiées par le Musée pour conserver la trace d’une ville en mutation. Pendant plusieurs semaines et en l’espace de quatre voyages, la photographe française a sillonné la cité carolorégienne et ses environs. De cette immersion, elle nous livre en une trentaine de photographies couleur sa vision de la ville.

Sur cette mission, elle écrit ceci : « J’ai tout de suite voulu commencer par les abords de la ville, comprendre sa structure et ses limites, regarder les quartiers et observer les flux. Il était important de travailler le plus possible en extérieur par des journées ensoleillées, je ne voulais surtout pas rajouter une lecture noire par la grisaille, mais au contraire que l’on se concentre sur l’agencement des modules constituant la ville. Dans un deuxième temps, je suis passée de l’extérieur à l’intérieur mais avec la même démarche. Je souhaitais observer des lieux dédiés au travail, des entreprises dans des secteurs divers et pas entrer dans les appartements, dans l’intimité. Le choix des distances, des cadrages, des détails… est un questionnement de l’espace. Comment on tient un espace, comment on structure une surface déterminée (celle de l’espace et celle de la photo), des espaces en attente où pourraient se jouer différentes histoires. Des images génériques, des espaces ouverts, c’est ce vers quoi tend mon travail. »

Claire Chevrier est née en 1963, elle vit et travaille à Paris et à Mayet. Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 2007-2008 et a réalisé plusieurs expositions personnelles importantes : en 2005, au Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, avec ses travaux issus de plusieurs années de voyages de recherche sur différentes mégapoles (Bombay, Rio, Lagos, Le Caire…). Dernièrement, elle a présenté plusieurs expositions monographiques : au Centre de la photographie Île-de-France, à Pontault-Combault et dans « la Salle Blanche » du Musée des Beaux-Arts de Nantes en 2009 ; l’exposition Connivence 1 au Musée de l’Image à Épinal en 2011, et Il fait jour au Centre Régional de la Photographie de Douchy-les-Mines en 2012, ainsi que l’exposition Camminando à la Villa Médicis à Rome. Claire Chevrier a également participé à plusieurs expositions collectives depuis 2005. Elle enseigne par ailleurs à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles depuis 2012.

Avec le soutien de la Ville de Charleroi, la Wallonie, la Fondation Mons 2015, Ores + logo Mons Capitale européenne de la culture…

Informations : 

Av. Paul Pastur, 11 (GPS : Place des Essarts)
B-6032 Charleroi (Mont-sur-Marchienne)
Tel. : +32 (0)71 43 58 10
www.museephoto.be

Photos

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