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Par Muriel Lombaerts
le rock dans les tripes
© JC Guillaume
Tel un cheval fougueux, Gaëlle Mievis est une rockeuse de talent qui galope en toute liberté. Au programme de son groupe, « The Banging Souls » : du rock, du houblon... avec un soupçon de révolution !
Même si elle est née à Bruxelles, Gaëlle Mievis se sent avant tout namuroise. Elle a vécu dans la région depuis la maternelle jusqu’à ses études secondaires. Danseuse avant d’être chanteuse, c’est pourtant le chant qui va s’imposer dans ses tripes. A l’âge de 16 ans, elle monte son premier projet, « Velvet Shine », avec « LUD Et PITT », groupe rock d’adolescents furieux avec lequel elle sillonne les cafés-concerts et les festivals de Belgique. Trois ans plus tard, elle intègre le groupe « La Teuf » dirigé par Alec Mansion et réalise ses premiers enregistrements studios, télés, radios.
Elle gère ce trio avec Ludwig Pinchart et Pierre Abras, ses potes de 20 ans, avec lesquels elle a partagé ses premières scènes, ses premières compositions.
Avec Beverly Jo Scott
En 2002, alors qu’elle vient d’obtenir son diplôme en relations publiques, Beverly Jo Scott lui propose de la rejoindre pour intégrer les chœurs. « Je collabore toujours avec cette grande dame de la chanson qui m’a tout appris, de la pose de voix à l’intention artistique. Je n’ai jamais suivi de cours de solfège mais à force de battre le rythme, de taper sur mes cuisses, elle m’a guidée vers la batterie. Je l’ai accompagnée pour la tournée de l’album français Dix vagues . C’est vraiment grâce à elle que j’ai découvert cet instrument. Je suis également autodidacte au clavier comme à la guitare sur laquelle je compose mes morceaux. » Joe Cocker, Toto, Sinclair… Gaëlle partage autant de premières parties dans des lieux mythiques (Olympia, Bataclan…) que de rencontres artistiques et de magnifiques expériences.
En 2010, suite à un rendez-vous provoqué par son amie de toujours BJ Scott, un tournant s’opère dans la vie de Gaëlle : avec les deux artistes françaises Claire Joseph et Skye, elle forme le trio sauvage et raffiné « Sirius Plan ». Après trois albums, des tonnes de concerts en Belgique, en France et aux Etats-Unis, des collaborations avec Rick Hirsch, Sophie Tith, Aldebert, des premières parties de Laurent Voulzy, Emmanuel Moire, Bertignac ou encore Alex Lutz, « Sirius Plan » cesse en 2018 et Gaëlle continue seule son parcours.
Un album « Rock’n Roll Terroir »
En parallèle, Gaëlle participe aussi à de nombreux projets en tant que choriste pour la télévision (The Voice Belgique, Télévie) ; elle est aussi la voix de nombreux jingles sur nos radios et s’est même essayée en tant que chroniqueuse belge sur TV5 Monde pour l’émission « 300 millions de critiques ».
Aujourd’hui, c’est avec « The Banging Souls » que l’on peut l’entendre ou la croiser sur scène. Elle gère ce trio avec Ludwig Pinchart et Pierre Abras, ses potes de 20 ans, avec lesquels elle a partagé ses premières scènes, ses premières compositions. Leurs chansons parlent de lâcher prise, de combats qu’on se livre à nous même, du calme après la tempête, de révolution, de la beauté qu’il y a en chacun de nous. Leur premier album Rich to the bone , est un album « Rock’n Roll Terroir ».
© JC Guillaume
DU ROCK ET DU HOUBLON
Chaque titre évoque un moment, une anecdote saupoudrée de houblon, associé à une bière belge artisanale.
Amoureux de la bière, qui est présente à chaque instant dans leurs retrouvailles, c’est tout naturellement que le groupe a eu envie d’inclure Madame dans leur LP. Chaque titre évoque un moment, une anecdote saupoudrée de houblon, associé à une bière belge artisanale. « Les brasseurs sont des artisans comme nous, des rêveurs, des passionnés », souligne Gaëlle. Dix bières belges, dix chansons rock et autant d’anecdotes, en voici deux.
Premier groupe belge neutre en carbone
En plus d’être des défenseurs du local et du terroir, « The Banging Souls » a été proclamé premier groupe belge neutre en carbone. « En août 2019, avec l’aide de CO2 Strategy, qui propose aux entreprises et collectivités de mettre en place un plan d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous avons décidé de calculer notre empreinte carbone suite à la sortie de notre album. Nous avions émis près de 12 tonnes de CO2, ce qui équivaut à deux fois le tour de la terre en voiture, cinq vols AR Bruxelles–New York ou encore 17.700 bières de 25 centilitres ! Ce bilan carbone nous a permis de comprendre, ce qui est essentiel si on veut diminuer ses émissions. Mais nous voulions aller encore plus loin et rendre à la planète ce qu’on lui avait pris. Douze tonnes de CO2 c’est ce que peut absorber 1.400 arbres. Planter ceux-ci, via l’ONG « Graine de vie », compense nos émissions de CO2. »
• Seeds
La IV Saison
(Brasserie de Jandrain Jandrenouille)
« Ce morceau, on le partage avec Beverly Jo Scott qui est un peu la marraine du groupe ! Nous sommes toutes les deux très cash, sans artifice, tout comme cette bière naturelle blonde 100 % malt d’orge, non filtrée, non pasteurisée, brassée uniquement avec les quatre ingrédients de base (eau, malt, houblon, levure) et élue coup de cœur du label belge « La Bière des Femmes ». Alexandre, qui gère la brasserie à Jandrain, dans le Brabant wallon, est un artiste qui vaut le détour. Nous avons le souvenir d’un concert exceptionnel dans sa grange, juste à côté des fûts ! »
• Rage Racer
La Houppe
(Brasserie L’Echasse, à Namur)
« Nous ne pouvions pas faire cet album sans associer un de nos morceaux à une bière de notre patelin : la Houppe. C’est une bière blonde aux reflets cuivrés titrant 7,5° d’alcool. La Houppe envoie tout en finesse, elle était parfaite pour illustrer Rage Racer. François Collard, qui dirige la brasserie, est un passionné de musique, un fan de rock et de vinyles. Derrière cette bière, on a découvert un super gars prêt à défendre les talents locaux ; il est d’ailleurs devenu notre partenaire pour nos « Rock’n beers home sessions », des concerts que nous organisons à domicile et où on déguste des produits locaux et… de la bière. »
Infos : thebangingsouls.com
© Mitch
« Lors de la crise du coronavirus, j’ai vraiment senti la détresse du milieu culturel. Les contrats annulés, le manque de visibilité, les incertitudes sur notre avenir, la sensation d’abandon du gouvernement... »
Solidarité entre artistes
Ecolo engagée, Gaëlle est aussi profondément solidaire d’un secteur en danger. « Lors de la crise du coronavirus, j’ai vraiment senti la détresse du milieu culturel. Les contrats annulés, le manque de visibilité, les incertitudes sur notre avenir, la sensation d’abandon du gouvernement… J’ai eu besoin d’agir. J’ai réalisé une vidéo sur Youtube appelant les artistes à être solidaires entre eux, à se découvrir, à s’abonner aux comptes les uns des autres. Karin Clercq était déjà dans le même style de démarche, elle partageait un artiste belge par jour sur sa page Facebook. De fil en aiguilles, nous avons décidé d’en créer une commune intitulée « Solidarité entre artistes. »