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Par Jean-Willy Lardinoit
Un bar tapas étoilé, ce n’est pas courant. L’endroit est super sympa, la gastronomie à la hauteur, le service précis et convivial. Que demander de plus ?
Près de la Grand-Place de Mons, dans la petite rue d’Enghien dont les pavés montent vers la Collégiale Sainte-Waudru en passant au pied du beffroi, une petite porte s’ouvre sur une salle. Une longue pièce étroite, un bar qui longe les fourneaux, une quinzaine de places. Certains y auraient vu une friterie. Terence Van Heer et Luc Broutard y ont vu un restaurant. Clairement dans le style bar tapas, mais en beaucoup mieux puisque le Comptoir de Marie est devenu le dernier étoilé de la Cité du Doudou. « J’ai beaucoup voyagé. Madagascar en coup de vent, La Réunion durant deux ans où j’ai travaillé dans un restaurant espagnol, au Canada... Mais aussi en Europe, notamment en Espagne où je suis resté une vingtaine d’années, explique Terence, le chef. J’y ai beaucoup appris, tant dans les pratiques que dans les saveurs. Ici,
tout l’indique, on est clairement orientés vers l’Espagne. » S’il faut s’en convaincre, il suffit de déguster les mises en bouche. Saveurs ! « La disposition du restaurant a aussi une grande influence sur ma manière de proposer les mets. Avec un espace aussi exigu, on est obligé d’aller à l’essentiel. » Faute d’espace de stockage et de préparation, Terence ne peut proposer de grands tralalas. « Mais cela me correspond bien, poursuit-il. Je veux que le client découvre le goût des produits sans artifices, sans détour. Droit au but. »
Revenu d’Espagne pour raisons familiales, Terence a atterri à la Table du Boucher (cf. WAW n° 27), mais « cela fera déjà trois ans au prochain Doudou que je suis aux fourneaux du Comptoir de Marie. » Avec son expérience hispanique, le chef a-t-il influencé la déco aussi ? « Je voulais créer un espace chaleureux et sympa, signale Marie Boutard qui est aux commandes esthétiques des restaurants de son mari. Je voulais créer un bar tapas revisité. Je n’ai rien inventé et me suis inspirée de ce que j’ai vu à Paris, dans les divers salons Horeca ou dans les magazines. Nous venons de racheter l’immeuble voisin en contrebas. Nous ouvrirons donc la salle du bas pour avoir un peu plus de place. Mais le concept restera le même. Tables et chaises hautes. Même décor. » Mais rien de prévu avant l’année prochaine.
Surprises
En poussant la porte du restaurant, sachant pertinemment que le Comptoir de Marie est le dernier venu parmi les étoiles montoises, la surprise est de rigueur. Une étoile au Michelin, ça impose un cadre, un service, un lieu. En fait, tout y est, mais pas comme à l’accoutumée. Le cadre est brut de décoffrage, en apparence. Ce qui met immédiatement le visiteur en bonne condition. Le service y est aussi, mais plutôt cool. Tous les plats, toutes les boissons passent par-dessus le bar. On a rarement été si proches des fourneaux. On voit tout, on entend tout, mais ce n’est vraiment pas dérangeant. Le lieu consiste en une vraie maison montoise, à la façade de moellons calcaires et de briques rouges. Et les briques de style métro parisien métalliques apportent une vitalité particulière. C’est sans ambages, mais néanmoins fin et soigné, clairement différent de ce que l’on trouve dans la région. Le « droit au goût » séduit. C’est peut-être pour toutes ces raisons que l’étoile est venue se poser sur le Comptoir de Marie.
Le Comptoir de Marie
Rue d’Enghien, 8
B-7000 Mons
+32 (0)65 87 29 49
www.lecomptoirdemarie.be
« J’ai beaucoup voyagé. Madagascar en coup de vent, La Réunion durant deux ans, au Canada... Mais aussi en Europe, notamment en Espagne où je suis resté une vingtaine d’années. J’y ai beaucoup appris, tant dans les pratiques que dans les saveurs. »