- Tourisme
Par Waw
— La Wallonie souterraine
Sous la Citadelle de Namur
© Vincent Ferooz, Pixel Komando
« Une termitière ! » aurait dit Napoléon à propos de cette immense forteresse et son réseau de galeries souterraines dont la construction s’est étendue du XVIe au XIXe siècle. Mais si celles-ci font plusieurs kilomètres, seuls les quelque 500 mètres qui ont été restaurés sont ouverts au public. Largement suffisant pour s’émerveiller. A partir du Centre du Visiteur Terra Nova, la visite guidée plongera le public dans les entrailles de la forteresse, au cœur de l’histoire de la citadelle. Tout au long du parcours, des animations en 3D, des projections et des effets sonores viendront renforcer les commentaires et anecdotes du guide. Ici, on apprendra comment ces galeries ont été construites et à quoi elles ont servi (stockage, abris, logistique…), là on surprendra des soldats en train de riposter à l’ennemi à travers des meurtrières.
Chemin faisant, les visiteurs apprendront qu’une (autre) partie des souterrains accueille les ateliers de la Parfumerie Guy Delforge, et que les vins de Grafé-Lecocq vieillissent dans des fûts stockés dans les tunnels qu’empruntaient, jusque 1953, les trams reliant la gare de Namur au Grand Hôtel de la citadelle.
https://citadelle.namur.be/fr/grands-souterrains-citadelle-namur
— La Wallonie à vélo
La Cyclerie à Liège
Thomas, Gilles et Yves. Voici cinq ans, ces trois Liégeois passionnés par la petite reine ont décidé d’unir leurs compétences afin d’ouvrir un atelier dédié au vélo. Situé en Outremeuse, cet atelier propose différents services : réparation et entretien basiques, restauration et personnalisation de vélos, mais aussi – et c’est ici que réside l’originalité de l’entreprise – réalisation de A à Z de vélos sur mesure adapté à la morphologie et à l’usage ! S’ils sont tous trois mécaniciens, ils ont chacun leur spécificité : la fabrication de cadres pour Thomas, le montage des roues (rayons, moyeux, jantes…) pour Gilles et le montage général et les réparations pour Yves.
Bref, des fabricants à l’ancienne dont la volonté est de proposer au centre de Liège une large offre de services dédiée au vélo utilitaire, économique et durable. Et le succès a dépassé les attentes du trio : « Notre atelier fonctionne bien, commentait Thomas au printemps, mais nous souffrons, comme beaucoup, de la pénurie de pièces. Près de 90% des composantes vélo (chaînes, pignons, freins, câbles…) proviennent en effet d’Asie ! »
— Les Ambassadeurs en chansons
Aprile et la Ferme des Loups à Trooz
A Forêt, petit village du Pays de Herve perché entre Olne et Trooz, la Ferme des Loups est un lieu qui inspire le jeune chanteur Aprile. « J’aime m’y ressourcer », explique ce natif de la région. « J’y ai d’ailleurs tourné une séquence de mon clip-métrage “Giving Up Time” réalisé par mon frère, Maxime Donnay. »
Pourquoi cette ancienne ferme-château attire-t-elle à ce point l’artiste ? Parce qu’elle a été rachetée et entièrement rénovée par des gens de la région, la famille Crahay, et que, tout en gardant son âme, elle est devenue un établissement “zytho-bistro-naturo-touristique” ! Si elle propose en effet des sacs à dos… enchantés en guise de guide pour des balades contées et gourmandes, la Ferme des Loups est aussi un espace dégustation où l’on peut découvrir un assortiment de produits du terroir tout en savourant une Louve, l’une des bières fabriquées dans la micro-brasserie installée au rez-de-chaussée. Depuis avril, la ferme accueille également des ateliers de glace et de chocolat bios. Au fouet, Valéry Juprelle, un fils d’agriculteur qui a grandi dans le village et qui a fait ses classes chez Jean-Philippe Darcis à Verviers. Comme Aprile, un jeune… loup qui monte !
Youssef Swatt’s et les fours à chaux Saint-André à Tournai
Pour Youssef Swatt’s, passionné d’écriture et de rap, le choix des anciens fours à chaux de Chercq s’est vite imposé comme cadre pour l’émission. « Je suis Tournaisien et ce site m’intrigue depuis que je suis tout petit… »
Construits à partir de 1840, les huit fours ont assuré durant un siècle la cuisson de la pierre calcaire locale pour la production en continu de chaux hydraulique naturelle, contribuant à faire de Tournai le premier producteur mondial de chaux. Situés au bord de l’Escaut, le long des chemins de halage, les anciens fours du Rivage Saint-André sont aujourd’hui envahis par la végétation mais ils ne manquent ni de grandeur ni de poésie. Raison pour laquelle la Fondation FaMaWiWi s’est lancée depuis 1997 dans la sauvegarde du site. Ses objectifs : y développer un projet culturel et créatif, mais aussi événementiel (il y a 60 mètres de salles voûtées) et mémoriel grâce aux Passeurs de mémoire. « L’espace situé au-dessus des fours est devenu un vaste jardin dans lequel les gens qui le désirent peuvent laisser des messages qui parleront de notre époque aux générations futures », explique Eric Marchal, l’un des quatre passionnés à l’origine de la fondation. Ces personnes pouvant aussi demander que leurs cendres y soient dispersées, voilà le site devenu un lieu de sépulture original !
—Aux Anciens Abattoirs de Mons jusqu’au 1er août
Textilités
Mâchoire, Esther Babulik 2019 © J. Poezevara
Les Anciens Abattoirs de Mons sont actuellement le cadre d’une grande exposition réunissant exclusivement des artistes belges. Intitulée Textilités, cette exposition regroupe trente artistes contemporains belges autour d’un seul média, le textile. Avec plus de soixante œuvres, allant de productions spécifiques à des œuvres récentes et anciennes, Textilités offre un large panorama de la création contemporaine belge.
La trame de l’exposition se veut être une réflexion sur la notion, le sens et la pertinence du textile, c’est-à-dire la relation entre les matières et les forces, justifiant par là-même d’une forme de “textilité”.
Pour illustrer le propos, la sélection s’est portée sur des œuvres de créateurs résidant en Belgique pour qui le textile est un des moteurs de travail, où l’énergie vitale de création est aussi importante que la forme finale. Les œuvres exposées témoignent des valeurs symboliques, culturelles, esthétiques… des créateurs autant plasticiens qu’artisans.
Organisée en collaboration avec la Ville de Mons et Les Drapiers, et sous le commissariat de Denise Biernaux, Textilités est initiée par BeCraft, une association professionnelle valorisant les métiers d’arts appliqués des régions de Wallonie et de Bruxelles. Céramique, verre, bijou, papier, textile, design d’objet sont, entre autres, les domaines créatifs dans lesquels s’inscrivent les artistes qui y sont soutenus et promus.
La Galerie de BeCraft est une vitrine pour les dernières créations, toujours plus innovantes et audacieuses, des artistes membres. La rigueur avec laquelle les travaux sont sélectionnés et présentés n’entrave pas pour autant la convivialité du lieu, propice à une dégustation de thé dans des bols fait-main.
— Deux expositions à découvrir au Grand Hornu jusqu’au 29 août
Comme le mur qui attend le lierre
Fiona Tan / Daniel Turner / Oriol Vilanova
Ruins, Fiona Tan, 2020. Courtesy de l’artiste, Peter Freeman Inc, New York et Frith Street Gallery, Londres. © SABAM Belgium 2021
Occupant l’ancienne “maison des ingénieurs” du Musée des Arts Contemporains, l’exposition propose une méditation poétique et critique sur le thème des ruines à partir d’une installation d’Oriol Vilanova, d’une double projection de films de Fiona Tan, ainsi que d’une sculpture de Daniel Turner.
Agencée en plusieurs mosaïques d’images, Vues imaginaires (2017) consiste en une collection de centaines de cartes postales figurant des ruines glanées par Oriol Vilanova sur les marchés aux puces. Lui répondant, Ruins (2020) présente deux films tournés dans l’ancienne salle des machines du Grand-Hornu par Fiona Tan et projetés sur des écrans distancés l’un de l’autre. Trait d’union de ces deux installations, la sculpture de Daniel Turner, RH2 (2012), étend l’imaginaire des ruines architecturales à la critique de l’économie capitaliste et de son processus de “destruction créatrice” par la récupération de vieilles poignées de réfrigérateurs qu’il élève au rang d’artefact archéologique.
L’exposition suggère que les équipements et les édifices que nous construisons durablement sont moins “à l’abri du temps” que “l’abri du temps”, comme le sont également les sociétés et
les institutions d’une époque moins révolue en définitive que retrouvée dans ses vestiges et
ses archives.
Cento - James Welling
Le Mac’s a invité James Welling à présenter le travail photographique qu’il mène actuellement sur l’architecture et la statuaire de l’Antiquité gréco-romaine. Intitulée Cento, cette nouvelle série trouve son origine en 2018, au Met (Metropolitan Museum of Art) de New York, lorsque l’artiste américain prend des photographies du buste d’une impératrice romaine, Julia Mamaea, qu’il imprime en différentes couleurs grâce à un ancien procédé d’impression, la collotypie.
Ému par la fluidité des colorants redonnant au visage sa carnation, James Welling réalise que ce rendu délavé et diaphane opère dans le temps une double remontée : vers la statuaire polychrome de l’Antiquité et vers la photolithogravure noir & blanc des premiers albums consacrés aux missions archéologiques du XIXe siècle. Sa curiosité le conduira vers d’autres sites et musées, notamment à Athènes et Éleusis, et le mènera à l’étude des théories des couleurs dans l’Antiquité, en particulier celle d’Aristote.
Depuis 1998, James Welling s’est également tourné vers les technologies numériques et la palette colorimétrique du logiciel Photoshop, avec le bénéfice esthétique de “libérer la couleur” du carcan du sujet et de sa condition historique. « Des couleurs intenses et de la feuille d’or mettaient en valeur textiles, cheveux et carnation », explique-t-il à propos de Cento et de son hommage à la statuaire grecque.