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Pompiste électrique

  • Économie
  • / High-Tech
Brabant wallon  / Mont-Saint-Guibert

Par Léa Laïs

Zéro émission ou mobilité ? Il ne faudra bientôt plus choisir. Ces pionniers développent un réseau de stations de recharge pour véhicules électriques et proposent des locations de voitures ou de vélos partagés. Le changement est en route…

La situation de départ ? Un business center juste un peu trop loin du centre de Louvain-la-Neuve pour y aller à pied ou en vélo. Surtout quand on travaille en complet trois pièces et qu’on ne peut pas commencer l’après-midi en sueur. L’idée première ? Mettre à disposition des vélos électriques partagés pour que le public « Corporate » descende rapidement au centre-ville et remonte, sans effort, sur l’Axis Parc de Mont-Saint-Guibert. Le concept ? Etendre l’offre des vélos électriques aux voitures partagées et développer un réseau de stations-services électriques. « L’idée a fait son chemin en écoutant et en regardant les employés du Parc dont j’assure par ailleurs le développement commercial, signale Charles Caprasse, co-fondateur de Ze-Mo. Il y a une demande croissante de déplacements courts, rapides, faciles, peu coûteux et peu polluants. Mais il faut admettre que même si les constructeurs (1) pensent de plus en plus aux développements des alternatives au moteur thermique, le réseau de « pompistes électriques » est encore très peu fourni. Ce n’est qu’une question de temps, poursuit Charles Caprasse. Nous avons remporté le marché pour l’équipement des communes d’Andenne, Rumes, Viroinval, Oheye et Mettet. On a rencontré un engouement certain à l’Ideta (2) qui rentre dans l’actionnariat de Ze-Mo. À terme, il devrait y avoir d’autres intercommunales autour de la table. » « Actuellement, ajoute Pierre Vanderdonck, co-fondateur de Ze-Mo, nous avons donc un plan d’installation d’environ 60 bornes pour une quarantaine de communes. Les signatures devraient tomber en ce début d’année… lorsque les nouveaux conseils communaux seront installés. Elections obligent. Par ailleurs, notre business model tient à cinq ans. Mais seule la réalité des chiffres nous dira si on avait rêvé juste. »

(1) La plupart des constructeurs se sont mis à l’électrique comme Renault, Peugeot, Citroën, BMW, Nissan, Smart, Hyundai, Honda, Ford… D’autres moins connus aussi comme Venturi, Tesla, Lumeneo.
(2) I deta : l’agence intercommunale de développement pour la Wallonie picarde.

 

Son impact environnemental étant l’un des plus faibles, la voiture électrique et son taux d’émission « zéro » est sans doute une solution à prendre en compte pour l’avenir.

 

Pour atteindre cet objectif de maillage complet du réseau automobile électrique, Ze-Mo a conclu un partenariat avec BlueCorner qui, subsidié à 90 % par la Région flamande, ambitionne de développer un réseau homogène de quelque 200 bornes. « Plutôt que de rester comme un village d’Astérix, nous avons mis en place, avec BlueCorner, un projet plus global pour ne pas nous faire souffler le marché des bornes interopérables. Comme le marché ne va pas penser la Belgique coupée en deux, nous devions voir plus large. Nous avons donc repensé le modèle et proposé également à l’AIE G de s’impliquer dans le développement des bornes avec des connexions plus larges. Le but étant de structurer notre maillage par commune via la place communale, les centres sportifs et culturels, les zones d’activités économiques, etc. »

Comment ca marche ?

« Pour les vélos ou pour les voitures, la procédure est simple. Comme une location de voiture partagée chez Cambio (voir par ailleurs) ou en partenariat avec Avis, chez qui on peut louer nos voitures Zéro Emission, précise Charles Caprasse, l’utilisation est tarifée en fonction de capacité de rechargement. »

Par ailleurs, si les voitures électriques offrent des performances qui se rapprochent de plus en plus de leurs devancières aux hydrocarbures — avec des couples et des reprises supérieurs — le problème de l’autonomie demeure crucial. « Actuellement, une voiture électrique ‘standard’ permet des étapes de maximum 150 km. Il faut donc adapter nos comportements et nos structures à cette contrainte, travailler au développement de bornes sur l’ensemble du territoire. Mais nous devons voir plus loin encore en créant des connexions avec nos voisins, comme Les Pays- Bas ou l’Allemagne. En sachant que l’idée est, à terme, de développer un maillage complet de distribution européen qui fonctionnera à l’instar du roaming en téléphonie mobile. D’ailleurs, la formule ‘Business’ des abonnements permet déjà un accès au réseau E-Laad aux Pays-Bas et Ladenetz en Allemagne. »

Et du cote des villes?

Le principe est simple. La commune met à disposition un espace pour l’installation des bornes par l’opérateur. Elles restent la propriété de celui-ci pour des raisons évidentes de maintenance et de mise à jour technologique. Ces bornes interchangeables peuvent donc être autant à la disposition de son personnel que du public, via une simple carte RSID.

Multiprise

Ze-Mo veut offrir un panel de services cohérent. La location de voitures et de vélos électriques et la recharge par des bornes à maximum 63 ampères (le « 16 ampères » domestique ne permet pas une recharge suffisamment rapide). « Nous voulons aussi proposer des espaces sécurisés pour que les véhicules soient préservés. Pour les potentiels acheteurs, qu’ils puissent choisir en connaissance de cause, nous développons un système de location temporaire de véhicules ». Dans le cas d’une flotte, l’acheteur, doit être bien en phase avec le modèle adopté. »

Et demain ?

Il est clair qu’avec la hausse des carburants pétroliers et la congestion croissante, la demande de mobilité est en mutation. L’offre devra donc s’adapter. Mais quid de l’oeuf et de la poule ? Une chose est sûre, la voiture ne va pas disparaître mais changer, tant dans sa forme que dans son utilisation. Son impact environnemental étant l’un des plus faibles, la voiture électrique et son taux d’émission « zéro » est sans doute une solution à prendre en compte pour l’avenir. Seule, pour les petits déplacements, dans un concept intermodal pour les longues distances… On vous tiendra au courant… ■   

 

Ze-Mo scrl, en bref

Ze-Mo scrl est composée de quatre administrateurs originels :

• Pierre Vanderdonck

Administrateur délégué de Steel SA;

• Charles Caprasse

Représentant de Wimesh, une société active dans les réseaux sans fil;

• Jean-Paul Gaspard

Actif dans les installations électriques industrielles;

• Guy Geleuze

Directeur général d’AIE G, l’Association Intercommunale d’Étude et d’Exploitation d’Électricité et de Gaz pour la province de Namur.

 

Son capital de base était de 20 000 €. En juillet, il passait à 160 000 €. Aujourd’hui, avec les nouveaux actionnaires, ce capital
avoisine les 800 000 €.

 

Cambio, premier opérateur du changement

« Cambio est un service de véhicules partagés qui a été lancé en Belgique par Optimobil Belgium en 2000, signale Frédéric Van Malleghem, son directeur. Les premières inscriptions et locations ont été lancées en Wallonie durant la Semaine de la Mobilité en septembre 2002. En 2003, c’était à Bruxelles, et, en 2004, en Flandres.»

Cambio est principalement installé dans les grands et moyens centres urbains et moins à destination des parcs d’activité. Le concept est également basé sur la variabilisation des coûts c’est-à-dire qu’on réserve une voiture quand on en a besoin et qu’on n’en paie que son utilisation. Pas besoin d’acheter la voiture. Et quand on sait que 70 % de l’empreinte écologique d’une voiture réside dans sa fabrication (entre autres par l’utilisation de 150 000 litres d’eau par unité !) et qu’une Cambio remplace en moyenne 10 autos, l’avantage environnemental des véhicules partagés est donc énorme.

Dans les faits, on voit que beaucoup d’utilisateurs encore dans la vie active abandonnent leur seconde voiture pour un abonnement Cambio. On voit aussi que certains troquent leur unique voiture contre un abonnement Cambio. Une mutation en termes de mobilité. Mais quid en termes de mobilité électrique ? Cambio avait entamé il y a quelques années une vaste étude pour sonder son public quant aux véhicules alternatifs. LPG, hydrogène, électrique. Aujourd’hui, une station pilote lance un test grandeur nature à Gand avec des véhicules électriques. Aux dires de Frédéric Van Malleghem, on constate que l’électrique n’a pas encore fait son chemin dans les mentalités. « C’est pour cette raison que des initiatives comme Ze-Mo sont intéressantes, poursuit le directeur de Cambio. Ces investisseurs sont des entrepreneurs sérieux et ils arrivent avec des idées fraîches et une vision nouvelle. Comme ils se concentrent essentiellement sur les zonings, ils proposent une offre qui est davantage complémentaire que concurrentielle à notre concept éprouvé. Bien sûr, dans un marché mature comme le nôtre on imagine bien qu’ils chasseront un jour sur les mêmes terres mais « ce serait stupide de jouer la simple confrontation, signale Pierre Vanderdonck. Notre territoire est trop petit et la demande trop faible pour être ennemis ». En revanche, si Cambio et Ze-Mo ont leurs spécificités, les moyens et gros centres urbains pour le carsharing principalement « pétrolier » et les zones d’activités économiques pour les voitures et vélos électriques, le consommateur pourra faire un mixte des deux réseaux d’offre. D’autant que ces deux sociétés ont le même concurrent : le désir persistant du citoyen de posséder son véhicule en propre. On parlait du changement de mentalités…

 www.cambio.be

Informations : 

rue du Fond Cattelain, 2
1435 Mont-Saint-Guibert
Tel. : +32 (0)10 75 06 50
info@ze-mo.be www.ze-mo.be

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