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Par Laurence Wauters
Le Château des Thermes, à Chaudfontaine. Un hôtel, un espace thermal, un restaurant et un espace séminaire. Quatre étoiles à l’orée de la forêt. Pas besoin de dormir pour rêver.
Acquis dans les années septante par la Commune de Chaudfontaine, le magnifique château du XVIIIe dressé au coeur du parc de Hauster, à Vaux-sous- Chèvremont, n’eut longtemps comme seule fonction de rappeler le passé. Ses façades classiques, magnifiques mais ternes et vieillissantes, ajoutaient un côté mélancolique au parc où les badauds aimaient se promener. Après beaucoup de projets, on s’est enfin décidé : le château Hauster, rénové, abriterait un centre thermal alimenté directement par l’eau de source de Chaudfontaine qui viendrait enjoliver la carte de visite de cette commune déjà portée… sur l’eau. Des gérants ont été débauchés aux Pays-Bas, le projet a été lancé en novembre 2001. Mais deux ans plus tard, c’était la faillite. Certains ont cru le lieu maudit. D’autres ont été effrayés par les millions d’euros qui avaient été engloutis pour une première rénovation qui, déjà, en appelait une autre.
Parcours atypique
C’est à ce moment que Gilbert Lodomez, originaire de Malmedy et actif dans l’hôtellerie, entre dans la danse avec sa fille Aurélia, diplômée en gestion des ressources humaines, et aujourd’hui chargée de la gestion administrative du château. Ce Malmédien, issu d’une famille très modeste, a pu décrocher via les cours du soir un diplôme d’ingénieur qui l’a mené droit vers une grosse entreprise de distribution d’électricité. C’était une « bonne place », où il a pu gravir les échelons un à un. Jusqu’au jour où, à 34 ans seulement, il décide de repartir de zéro, histoire d’avoir de nouveaux défis à relever.
Changeant radicalement de secteur, l’homme s’est d’abord orienté vers le commerce en moyennes surfaces. Il en a acquis plusieurs, puis les a revendues quand il a senti que les hypermarchés allaient conquérir le marché, justement. Avec son bas de laine, Gilbert Lodomez concrétise le rêve de son épouse en acquérant le Domaine des Hautes Fagnes, hôtel de 72 chambres où il intègre – c’était le premier dans la région - un espace thermal. Une petite étape avec un autre hôtel avant que l’ingénieur, devenu investisseur, ne tombe sous le charme du magnifique domaine calidifontain.
« Ceux qui avaient conduit le site vers la faillite avaient vu trop grand, notamment en nombre d’employés, se souvient Gilbert Lodomez. Pourtant, il y a une chose qu’il faut retenir lorsqu’on s’engage dans un challenge pareil : ne surtout pas dépenser l’argent qu’on n’a pas! » Les premiers gestionnaires avaient une équipe d’une quarantaine de personnes, qui avaient dû être licenciées après deux ans à peine. La famille Lodomez n’a pas suivi leurs traces en débutant avec 13 personnes seulement. Au fil des investissements, tant en moyens humains qu’en matériel, le site s’est amélioré et s’est taillé une réputation désormais excellente. Il emploie aujourd’hui cinquante personnes dont la mission est la même : choyer les invités, faire de chaque minute passée dans leurs murs, un moment unique. « Un hôtel est une somme de détails, confie Gilbert Lodomez. Chacun de ces détails doit être parfait. » Les clients en sont les premiers satisfaits !
Luxe cosy
Côté décor, tout a été fait pour atteindre la perfection. Quelques marches mènent à la réception où de grands comptoirs de bois abritent un personnel affable tiré à quatre épingles. Les visiteurs pénètrent ensuite dans un ailleurs auquel on s’acclimate très vite : un calme particulier règne dans ces lieux. Les hôtes y circulent à pas feutrés, parlant doucement, emballés dans de grands peignoirs blancs. Pas de stress, pas de crispation, pas de bruit. La chaleur ambiante, la douceur des mains expertes dans lesquelles ils sont passés, ont vite fait de leur faire oublier leurs soucis…
Dans ce château plusieurs fois remodelé, mais dont la façade Nord est millésimée « 1753 », tout le luxe de l’époque a été remis en valeur. Le souci de conservation a été appliqué jusqu’aux cheminées de marbre et aux portes moulurées et le choix des meubles a été opéré pour une décoration mêlant avec justesse les clins d’oeil au passé (guéridons massifs peints, candélabres muraux, fauteuils façon Louis XVI…) et la modernité via des meubles épurés. Côté couleurs, le choix a lui aussi été opéré pour que les contraires se côtoient en tout équilibre. Le luxe des dorures et du rouge vermillon vient s’ajouter à la fraîcheur de l’écru et de l’anis, et au chic du noir et blanc…
Dans le corps de logis en L, s’étendant au Nord et à l’Est, se nichent les nombreuses salles de soins. Les annexes accueillent quant à elles les chambres, qui se présentent sous quatre « labels » : 31 d’entre elles sont de type « confort » (109 €/personne, 149 € en demi-pension), sept autres sont des « junior suites » (119 €/personne, 159€ en demi-pension), tandis que deux suites impériales (à partir de 199 €) sont dotées d’une baignoire avec chromothérapie et musicothérapie, d’où l’on sort en ayant une vue sur le jardin « zen » qui porte on ne peut mieux son nom. Sept chambres « authentiques », proposées à partir de 99 €/personne, sont en outre installées dans les anciennes écuries du château.
Les résidents de cet hôtel « 4 étoiles plus » peuvent, tout comme ceux qui se rendent dans les lieux pour se détendre l’espace d’une journée, accéder aux thermes à leur guise, profitant ainsi des trois saunas, du bain thermal extérieur à 34 C° avec son dispositif d’hydrojets, de sa piscine d’eau thermale intérieure, des hammams, des pédiluves, de la cabine de sel et de la cabine infrarouge, du caldarium pour les bains chauds, des salles de relaxation… Ils profiteront également des dizaines de types de soins à la carte prodigués par la trentaine d’esthéticiennes hyperspécialisées.
À midi, les hôtes mangeront selon leur appétit, picorant dans un grand buffet de produits « santé » extra-frais et terminant par les saveurs sucrées des desserts proposés. Ceux qui auront la chance de rester jusqu’au soir profiteront quant à eux d’un menu gastronomique dont celui-ci, choisi au hasard : salade de homard au céleri crémé et coulis de crustacés en guise d’entrée, julienne de pommes vertes pour patienter jusqu’au plat, suprême de volaille farcie aux truffes et émincé de chicons pour se sustenter et panacotta à la vanille de Madagascar pour bien terminer…
À la lecture de tout cela, on comprendra que des stars telles Emmanuelle Béart, Béatrice Dalle, Jamel Debouzze, Laurent Gerra, Bruno Solo, Catherine Jacob, Fanny Cottençon ou encore Jean-Pierre Castaldi aient fait étape ici. On devinera facilement ce qui a poussé Axel Witsel, Steven Defour, Vincent Kompany et les autres diables rouges à venir se ressourcer dans ce château.
On vient de loin pour profiter des moments de détente offerts dans cet écrin. Mais il y a un impératif à respecter pour tout séjour que l’on voudrait y passer : réserver longtemps à l’avance, tant la nuitée que les soins. ■
Une clinique esthétique
On l’aura compris, Gilbert Lodomez n’est pas homme à se reposer sur ses lauriers. Il a donc doté son château d’une clinique esthétique en partenariat avec des médecins renommés du Centre Hospitalier Universitaire de Liège. On y retrouve trois cabinets de consultation, deux salles équipées d’un bloc opératoire « High Tech », une salle destinée aux interventions et une salle pour des massages.
« Dans le centre thermal, les gens sont accueillis en tant que clients, explique le patron. Ils se muent ensuite en patients lorsqu’ils passent les portes de la partie dédiée à la chirurgie esthétique. Une fois l’opération achevée, ils redeviennent des clients. Dans l’hôtel du château, ils peuvent se reposer en toute discrétion et bénéficier de l’ensemble des services que nous proposons, tant pour leur remise en forme que pour leur bien-être. Et s’ils n’ont pas envie de quitter leur chambre dans les premières heures ou les premiers jours, pas de problème. Nous venons à eux ! »
Des kilomètres de balades au fil de l’eau…
Le Château des Thermes vous inspirera sans doute des envies de farniente mais certains auront sans doute l’envie de découvrir les paysages environnants. On vous y proposera la visite de Source O Rama, lieu didactique dédié à l’eau, un petit tour à l’usine d’embouteillage des eaux de Chaudfontaine pour mieux comprendre les différentes étapes parcourues par l’eau avant d’arriver sur nos tables, ou encore une étape au mini-golf, voire au « Fort aventure. » Vous pouvez aussi tout simplement chausser vos bottines et partir pour de grandes balades.
Pour ce faire, la Maison du tourisme a édité une carte IGN (1/15 000e) reprenant les itinéraires balisés tant pour les promenades pédestres que pour celles réservées aux aficionados du VTT. Les promenades pédestres sont, complémentairement à la carte, reprises sous 13 fiches bien didactiques (3 autres fiches sont dédiées au VTT) où vous trouverez, point par point, les différents lieux qu’il vous faut relier.
Le parcours « Chèvremont »
Autour du parc de Hauster, nous vous conseillons ce parcours qui part de la Maison Sauveur, à Chèvremont, pour rejoindre la basilique après avoir parcouru une boucle de 7,5 km. Ces 2h45 de marche vous permettront de découvrir la station thermale d’autrefois et celle d’aujourd’hui, mais aussi le passé métallurgique des lieux (le parc Hauster abritait, au XVIe siècle, une platinerie et une fenderie qui fut ensuite convertie en laminoir). C’est l’énergie hydraulique de la Vesdre, que l’on retrouve sur une bonne partie de la promenade, qui attirait ces usines en ces lieux.
D’autres balades sur le thème de l’eau (les 7 km de la « balade du confluent », les 4,5 km du « circuit de l’eau »…) figurent également sur ces fiches, vendues en lot (5 €).
La carte IGN est quant à elle vendue 7,5 € et une pochette regroupant l’ensemble des informations peut être acquise pour 10 €.
Renseignements:
Maison du tourisme des Thermes et Coteaux & Royal Sydicat d'Initiative de Chaudfontaine
Avenur des Thermes, 78 boite bis
B-4050 Chaudfontaine
+32 (0)4 361 56 30
info@thermesetcoteaux.be
Informations :
Rue Hauster, 9B-4050 Chaudfontaine
Tel. : + 32 (0)4 367 80 67
info@chateaudesthermes.be www.chateaudesthermes.be