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© Fred Guerdin

JEAN-PHILIPPE WATTEYNE
iCook, cuisine
sans compromis

  • Tendance
  • / Starwaw
Hainaut  / Mons

Par Michel Jonet

« Il faut créer des lieux habités plein de sentiments », a énoncé Alain Ducasse, le célèbre Chef français. Le pari est doublement tenu par Jean-Philippe Watteyne au travers de ses deux établissements montois. En fait, « notre Jean-Phi », largement médiatisé par Top Chef, part d’une belle démarche simple et généreuse, totalement enracinée dans son amour du terroir et de sa région.

En janvier dernier, Jean-Philippe Watteyne déménage iCook, son restaurant phare, en bordure des boulevards montois. Cette belle villa appartenait jadis à un médecin connu de la région. La bâtisse a été transformée et revisitée par Charlotte Esquenet, architecte d’intérieur cofondatrice de la société EXSUD. La première impression est très chaleureuse dès le desk d’accueil de l’établissement qui compte également quatre suites où trônent des sculptures de petits singes contemporains. Il s’agit là de répliques du Singe du Grand Garde, emblème montois placé sur la façade de l’Hôtel de Ville et considéré comme le porte-bonheur de la Cité du Doudou.

Agrémentés de canapés confortables, les lieux offrent une ambiance zen et une lumière diffuse propice aux confidences et à la consultation d’une carte des vins très abordable. Le restaurant se présente sous la forme d’un cube de verre. Une belle grande table d’hôtes en bois clair, située face à la cuisine ouverte, peut accueillir une douzaine de convives.

Pure nature !

« Ce que je veux d’abord mettre en avant dans ma cuisine, c’est le produit », nous assure le cordon-bleu, bien éloigné du bling bling de la médiatisation des émissions culinaires. C’est un Chef simple et accueillant, presque timide avec un petit sourire digne de Jacques Brel. En fait, c’est de sa grand-mère que lui est venu son amour de la cuisine. Tout petit, il se découvre une passion pour les tartelettes et les plats mijotés. On l’imagine aisément choisissant ses produits au gré des saisons selon l’humeur du jour et élaborant sa recette au fil de ses trouvailles culinaires. Le produit, sa fraîcheur et ses senteurs sont fondateurs de la structure de ses émotions dont témoigne sa carte. Son palmarès démontre qu’il sait jouer dans la cour des grands, mais surtout apporter du bonheur avec un rapport qualité- prix remarquable.

On l’imagine aisément choisissant ses produits au gré des saisons selon l’humeur du jour et élaborant sa recette au fil de ses trouvailles culinaires. Le produit, sa fraîcheur et ses senteurs sont fondateurs de la structure de ses émotions dont témoigne sa carte.


Le service de salle reste à visage humain avec une capacité de 34 couverts. La présentation des vins se révèle discrète et sans chichis. Maureen, sa femme, supervise la salle, bien secondée par Frédéric et Pauline qui rivalisent de gentillesse.

Pourquoi déménager iCook ?

« Avoir un restaurant au centre-ville, c’était bien, mais il fallait que j’évolue. La clientèle me faisait de temps en temps des remarques sur le cadre qui ne correspondait plus à leur attente. On a donc voulu plus de confort tout en restant simple. » Au fait, iCook a été réalisé en collaboration avec une bande d’amis, une belle équipe et de bons fournisseurs. « L’équipe est très importante à mes yeux. Et les produits aussi bien sûr. Surtout que je veux mettre en avant plus de sincérité dans ma cuisine. Ici, les gens doivent manger pour de vrai de bons produits. Je le fais en live dans ma cuisine ouverte, une petite pièce de théâtre qui se doit d’être la plus transparente et Tendance la plus vraie possible. À force, mes fournisseurs sont devenus mes complices, mais aussi des amis à l’instar d’Yves, mon poissonnier, qui me livre chaque jour le meilleur de la marée et surtout des poissons « petits bateaux » en provenance de Bretagne. Pour le bonheur du client, une décoration, une ambiance sont nécessaires. Dans ce sens, je ne peux que remercier mon architecte d’intérieur, Charlotte Esquenet, une femme de passion, toujours à l’écoute et dans la recherche de l’élégance, de la modernité et du confort. »

Une déco soucieuse du détail, ou quand la gastronomie s’installe aussi dans les couloirs

Au départ, pas de volonté particulière dans le chef de Jean-Philippe pour proposer à la fois le couvert et le gîte à ses hôtes dans son nouvel établissement. Ce projet était dans les cartons, mais à réaliser plus tard. Bien plus tard. Mais voilà, l’espace est là. Les mètres carrés aussi. Presque trop pour garder la dimension humaine qu’il veut préserver pour son deuxième restaurant. Très vite, l’idée germe dans son esprit, avec la complicité de sa compagne. Si le rez-de-chaussée offre le bien-manger (le très bien manger même), l’étage, lui, sera dédié au bien-dormir.

Le premier étage est parfait pour accueillir des chambres, quatre au total, chacune avec son espace d’eau privatif et surtout, surtout, une identité bien définie. Deux d’entre elles évoquent les origines des deux tourtereaux. « La Bretonne » fait référence aux origines de Maureen, la compagne du Chef. Déclinée en tonalités de gris, une atmosphère à la fois brute et cosy s’en dégage. On remarquera l’addition de détails métalliques comme les luminaires géométriques ou encore le mur de galets cuivrés, ainsi que les éviers en pierre, qui eux aussi rappellent la Bretagne. Du côté de Jean-Philippe, c’est sa belgitude qui est incarnée dans « La Belge ». Sans vouloir en faire trop et basculer dans le patriotisme exacerbé, l’espace est structuré par couleurs. Une dominante de noir, et des touches de jaune et de rouge.

Les deux autres chambres, quant à elles, évoquent des moments forts de la vie de Jean-Philippe. « La Chef » représente son passage à l’émission Top Chef en 2013, un tournant indéniable dans sa vie. Un véritable tremplin dans sa carrière, Jean-Philippe l’admet avec humilité. Cette chambre est probablement une des plus audacieuses ! Au plafond, au-dessus du lit, des dizaines de casseroles et de poêles peintes en orange et brun forment un immense tapis métallique. Les robinets de la salle de douche ont été remplacés par des douchettes industrielles que l’on retrouve habituellement à la plonge des grandes cuisines. Comme en gastronomie, chaque détail compte. Toute la déco du restaurant a été pensée avec goût et souci du détail. Enfin, la dernière, « L’Exotique », symbolise la rencontre de Jean-Philippe et sa compagne au Club Med. Tout dans cet espace illustre le calme et la détente. Une lampe de chevet en forme de poisson, un divan au textile bariolé de perroquets, des bambous qui délimitent l’espace nuit de la salle de bains... Pas de doute, il est bien question de voyage et d’évasion. Et pour ceux qui ne seraient pas suffisamment relaxés par l’ambiance de la chambre, ils peuvent aussi se prélasser dans l’immense baignoire pouvant accueillir allègrement deux personnes.

« La Chef » représente son passage à l’émission Top Chef en 2013, un tournant indéniable dans sa vie. Un véritable tremplin dans sa carrière, Jean-Philippe l’admet avec humilité. Cette chambre est probablement une des plus audacieuses ! Au plafond, au-dessus du lit, des dizaines de casseroles et de poêles peintes en orange et brun forment un immense tapis métallique.


Si les clients du restaurant apprécieront sans nul doute la touche déco de chaque espace, ils seront surtout sensibles au fait de pouvoir jouir d’un bon repas, pourquoi pas bien arrosé, sans se tracasser du retour…

 

Renseignements

iCook
Avenue Reine Astrid, 31
B-7000 Mons
+32 (0)65 33 40 33
www.restaurant-icook.be

 

BIO EXPRESS

Sorti de l’école d’hôtellerie l’Ilon Saint Jacques à Namur en 1997
Finaliste à deux reprises au concours Prosper Montagné en 2010 et 2011
Finaliste du concours Meilleur Artisan-Cuisinier de Belgique 2012
Candidat à l’émission Top Chef en 2013. La même année, il publie iCook for you en collaboration avec le photographe culinaire Anthony Florio. Ce livre regroupe les recettes de Jean-Philippe Watteyne et
de cinq de ses amis (Florent Ladeyn du Vert Mont, Christophe Thomaes du Château du Mylord, Sang-Hoon Degeimbre de L’Air du Temps, Pierre-Yves Gosse de La Cinquième Saison et Chi Tien-Chin de L’Esprit Bouddha).
Fouet d’Or du chef le plus inventif dans le Guide du Vif 2013-2014.
Une toque et 14/20 dans le Gault & Millau 2015

 

À LA CARTE

De beaux plats sont à la carte. Citons les filets de maquereaux en escabèche et oignons en famille (pickles d’oignons rouges, oignons brûlés et crème d’oignons au caramel). Les Noix de Saint-Jacques d’Erquy poêlées sont accompagnées de deux préparations d’un même légume : des poireaux confits brûlés et un granité de la même plante. On peut aussi repérer à la carte des plats canailles comme un beau parmentier de joues de boeuf, une poitrine de porc confite durant 24h accompagnée d’une ratatouille de scaroles de bonne maman, voire un waterzooi de poissons aux petits légumes. Chaque plat est largement revisité. De la pure merveille ! Nous ne pourrions faire abstraction des mets sucrés comme la sphère meringuée, le tiramisu ou le dessert betteraves et chocolats Manjari.

 

LES BONNES ADRESSES DE JEAN-PHILIPPE

La Cinquième Saison

« Pierre-Yves Gosse est en quelque sorte mon père spirituel et aussi mon coach. Il m’a accompagné dans l’émission Top Chef, mais il reste avant tout un ami. Il est à la fois très carré et très compréhensif. Il explique bien les choses ». En effet, La Cinquième Saison demeure une des plus belle table de Mons près de la Grand Place. Les gourmands pourront jeter un oeil sur la façade avec vue imprenable sur la cuisine.

Rue de la Coupe, 25
B-7000 Mons
+32 (0)65 72 82 62

Mimolette Cacahuète

« Un bel endroit tout petit. Stéphanie Deghilage, c’est ma fromagère et ma complice. Elle affine elle-même certains fromages, en particulier des fromages belges. Mais elle peut faire du sur-mesure en me fournissant par exemple au Bistro une verticale de Comté de toute beauté. » Une belle petite adresse gourmande où Stéphanie Deghilage régale le chaland amateur de fromage à Mons depuis près de 15 ans. Elle possède un bel assortiment de fromages, de charcuteries, de moutardes, de confitures et de bon pain cuit au feu de bois provenant de chez Jean- Sébastien Demeyer. De quoi faire de bons sandwiches ! Elle réalise aussi de magnifiques soupes du jour.

Rue des Fripiers, 15
B-7000 Mons
+32 (0)65 84 54 00

Le 44 Rue des Fripiers

« J’aime l’ambiance et le Chef, qui s’appelle aussi Jean-Philippe. Le 44 a un côté très cool. C’est un beau lieu de rencontre où l’on se voit entre potes, qu’ils soient ou non des professionnels de la restauration. » L’établissement du Chef Ransquin est situé dans le coeur historique de Mons. La part du vin est importante et originale car le patron est un amoureux de ce divin breuvage. À l’origine, il s’était lancé dans un bar à vins accompagné de tapas pour en arriver par la suite à une restauration plus élaborée.

Rue des Fripiers, 44
B-7000 Mons
+32 (0)65 31 37 94

Esprit Bouddha

« Tien Chi est devenu un ami, c’est d’ailleurs l’ami de nombreux restaurateurs. On s’échange plein de recettes, lui pour ses préparations culinaires asiatiques et moi pour les desserts. Il nous arrive de temps en temps de réaliser un repas à quatre mains. » Le restaurant L’Esprit Bouddha, anciennement Le Palais Impérial, a ouvert ses portes en septembre 2002. Il a été repris par M. Tien-Chin Chi et Mlle Ajing Xiang, fille des précédents propriétaires. Formé au CERIA à Anderlecht, Tien Chi représente la troisième génération d’une famille de restaurateurs. Il sélectionne les meilleurs produits. Le restaurant possède une cave à vins assez importante avec également un choix très large de Whisky et de thés. Coup de coeur particulier pour l’ambiance lounge de ce restaurant.

Place des Martyrs, 30
B-6041 Gosselies
+32 (0)71 37 22 05

Maga-Vins

« Didier Gendarme, caviste, gère la société Maga-Vins à Marcinelle. Il passe souvent me voir pour me faire part de ses découvertes. À cette occasion, il vous fait déguster sa sélection de vins du Nord du Rhône ou d’ailleurs. C’est un passionné des beaux flacons qui est aussi le complice de pas mal d’amis restaurateurs. »

Rue Constantin Meunier, 115
B-6001 Marcinelle
+32 (0)71 37 25 30

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