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© Philippe Lavandy

L’intelligence numérique au service de tous

  • Dossier
Namur  / Namur

Par Christian Sonon

Plus digital, plus convivial

En mettant à la disposition du citoyen une partie de ses données numériques, la Ville de Namur veut faire preuve de transparence dans la gestion publique, mais aussi informer les citoyens et aider ses responsables à prendre des décisions.

 

Quels sont les travaux de voirie terminés ou en cours ? Combien y a-t-il de crèches ou d’écoles primaires dans chacun des quarante-six quartiers du territoire ? Combien de ménages monoparentaux ou d’enfants âgés entre 5 à 18 ans y trouve-t-on ? Quelle est la liste des sépultures enregistrées dans les trente cimetières publics de l’entité ? Où sont localisés les bibliothèques, les poubelles publiques ou encore les bâtiments et sites remarquables qui apparaissent sur les photos et cartes postales anciennes ? … Voici quelques-uns des cent septante-trois jeux de données anonymisées, répartis en treize thèmes et cent mots clés, accessibles via le site de la Ville de Namur. « Plus on a de données, mieux on comprend son territoire et mieux on pourra l’utiliser », avance Samuel Nottebaert, géomaticien et gestionnaire du site.

Namur est une des premières villes de Belgique à s’être dotée, en juin 2018, d’une plateforme (ou portail) Open Data. Son but est d’aider les citoyens qui cherchent à s’informer et les responsables de l’administration à prendre des décisions, tout en renforçant la transparence de la gestion publique. C’est un projet transversal qui n’est pas lié à un seul département. Toutes ces données existaient déjà pour les différents services et au sein d’administrations locales. « Dans d’autres villes, ces données existent sous forme de tableaux excel. Nous, nous avons choisi de les rendre lisibles en les croisant avec la cartographie. »Près de 5.000 consultations par mois

En trois ans d’existence, la liste des jeux de données disponible s’est largement étoffée. Aujourd’hui, le site comptabilise entre 4.000 et 5.000 consultations par mois. De nombreux architectes, par exemple, téléchargent les données en 3D de Namur afin de mieux visualiser leurs projets. Beaucoup d’éléments mis en ligne répondent à une demande du public. Ainsi, c’est suite à la question d’un citoyen que des fichiers de coordonnées GPS ont été ajoutés aux cartes des balades nature et des trails. « Nous ne savons pas jusqu’où nous pouvons aller avec ces données. Notre philosophie est de favoriser leur réutilisation de manière créative par les citoyens comme par l’administration et le secteur éducatif. »

Pour l’avenir du site, tout reste ouvert. Samuel Nottebaert aimerait davantage de communication avec les citoyens afin d’avoir leur retour et travailler avec le privé afin de mieux cerner les données utiles au développement économique.

Au service de la mobilité

Quand on nous offre un service, on s’y habitue. Et, très vite, on ne peut plus s’en passer. En septembre 2020, la Ville a lancé son système de transport intelligent. Un système d’intelligence artificielle au service de la mobilité qui était en rodage depuis janvier 2019. Dans sa partie visible, il se traduit par une série de panneaux disposés le long des huit axes de pénétration dans la ville. Leurs messages lumineux informent sur l’état du trafic et proposent des déviations, annoncent la disponibilité des parkings du centre-ville et les alternatives multimodales. Les données proviennent de dix-sept caméras qui calculent le temps de parcours sur différents tronçons. « On mesure, on établit des statistiques sur l’évolution du temps de parcours, mais on ne prédit pas », nuance Michaël Petit, responsable du service mobilité. Des informations comme la disponibilité de places PMR devraient y être intégrées.

Son objectif étant de permettre une vue complète de la mobilité, le système est loin d’être dédié au “tout voiture”. Les abribus les plus fréquentés informent en temps réel sur les temps d’attente pour les bus. Des informations sont aussi mises à la disposition des cyclistes sur les places de stationnement qui leur sont dédiées, ainsi que sur les aménagements vélo et les itinéraires cyclables. Pour le moment, les gestionnaires du système ont décidé de ne pas fournir d’application spécifique préférant renvoyer l’utilisateur au portail. « Le système évolue encore, mais il devrait se stabiliser d’ici six à douze mois avec davantage de données en temps réel. A plus long terme, nous devrions pouvoir travailler dans le prédictif. »

Bientôt un éclairage intelligent

Dans l’éclairage des voiries aussi, il y a de l’évolution dans l’air. Cependant, même si des capteurs ont été mis en place, il n’est pas encore question de faire varier l’éclairage en fonction du passage des voitures. La Ville a préféré opter pour une atténuation généralisée de l’éclairage entre 22 heures et 6 heures grâce aux nouveaux luminaires LED, ce qui permet déjà une économie de 50 %. A terme, des endroits plus circonscrits, comme les sites de la Confluence et de la Citadelle, devraient être dotés d’un éclairage dont l’intensité varierait en fonction du nombre de promeneurs.

 LIre la suite du dossier : la transition écologique

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