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© Château de Bioul
© Château de Bioul
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1000 ans d’histoire à Bioul

  • Patrimoine
Namur  / Bioul

Par Marc Vanel

Déjà mentionné dans certains textes du Xe siècle, le château de Bioul a appartenu jusqu’au XIIIe siècle à la famille d’Orbais. Suite à l’alliance de la dernière fille de la famille, Berthe d’Orbais, avec Gérard II de Jauche en 1379, la propriété changea de mains et fut dotée de ses premiers murs d’enceinte. Douves, tour de ronde, murs épais, meurtrières, mâchicoulis… la famille y fit construire tous les aménagements de défense disponibles au Moyen-Âge. Bien leur en prit, car cela permit au château de résister à une attaque des Dinantais en 1434 qui, dépités, allèrent plutôt piller l’église du village.

Entre Namur et Dinant, le château de Bioul est l’un des plus vieux châteaux médiévaux de la vallée mosane. Détenu par la famille Vaxelaire depuis 1904, il s’ouvre aujourd’hui au public par l’œnotourisme.


La terre de Bioul resta encore quelque temps dans la famille de Jauche avant d’être revendue en 1522 à Thierry II, baron de Brandebourg de Bolland, à l’époque lieutenant-général du comté de Namur. Celui-ci rénova le château en un manoir de plaisance, perdant ainsi sa fonction défensive. Construite en 1523, la tour Grimaud devient le véritable emblème du château et fait encore toute sa splendeur aujourd’hui.

Au cours des XVIe et XVIIe siècles, le château subit de nombreuses attaques et pillages, notamment par les armées de Charles Quint, les troupes du roi de France Henri II ou les mercenaires de Louis XIV. Il faut dire que l’Europe était alors un vaste champ de batailles.

Aujourd’hui, la cinquième génération de la famille incarnée par Vanessa Vaxelaire a pris les commandes du paquebot Bioul.


L’époque moderne

En 1708, le domaine passa aux mains de Guillaume Bilquin qui légua la terre de Bioul à son gendre, Guillaume-Nicolas de Moreau, dont la famille apportera quelques transformations (restauration du parc, moulin banal et la forge) et restera dans la place jusqu’en 1870.

Avec le décès du chevalier Félis de Moreau, cette branche de la famille s’éteint et ses biens furent cédés à René Moretus-Plantin qui reçut, outre la terre de Bioul de 322 hectares avec deux fermes, un moulin et un pressoir, la terre de Neffe (19 ha) et celle de Salet (142 ha). La famille possédait sept châteaux dans les environs, quasiment tous dédiés à la chasse.

En 1895, René Moretus meurt, sa veuve mit le château en location et le premier locataire du lieu fut François Vaxelaire, qui, avec son épouse Jeanne-Josèphe Claes, avait repris « Au Bon Marché » à Bruxelles, en 1866, jetant ainsi les bases du futur groupe GB-Inno-BM. Le couple rachète le château en 1904.

A son décès, en 1920, ses fils Raymond et Georges en héritent, puis, en 1956, c’est au tour du fils de Raymond, le baron François Vaxelaire, alors président du groupe, qui entreprend d’importants travaux de rénovation, notamment au niveau du parc redessiné par René Pechère.

Aujourd’hui, la cinquième génération de la famille incarnée par Vanessa Vaxelaire a pris les commandes du paquebot Bioul. Grâce à la création d’un vignoble de onze hectares, le château connaît désormais une activité agricole et œnotouristique avec l’ouverture récente de chambres et d’un restaurant.

LES TABLES DE BIOUL

Tous les vendredis et samedis, remontez le temps et dégustez une cuisine gastronomique de terroir – dans le grand salon du château ou, selon la saison, dans la brasserie, dans le chai de Bioul – en accord avec les vins du domaine ou d’autres grands domaines étrangers. Menu gastronomique 5 services à 69€ par personne.


La nouvelle vie du château

Une nouvelle page s'écrit aujourd'hui pour le château, mais aussi pour la comédienne Vanessa Vaxelaire et son publicitaire de mari, Andy Wyckmans, qui décidèrent, en 2008, de changer de vie et de créer un vignoble. Ils n’y connaissaient rien, ou à peine, mais des terres étaient disponibles autour du château. Ils se trouvent un logement non loin de là, inscrivent leurs enfants à Arbre et plantent une première parcelle de vignes fin avril 2009.

Inspiré par l’exemple de Philippe Grafé au domaine du Chenoy, le couple opte pour les cépages dits résistants (aux maladies) afin de pratiquer la viticulture la plus propre possible. Onze hectares sont désormais certifiés en bio depuis quelques mois et, grand changement, la gestion du château leur a été transmise par Catherine et Raymond Vaxelaire qui se sont installés un peu plus loin dans la propriété, où ils s’occupent notamment d’un verger truffier.

« Lorsque nous avons repris le château en 2017-18, nous nous sommes rapidement rendus compte que le vignoble que nous construisions depuis huit ans ne permettrait pas d’assurer son entretien, même s’il s’autogère plus ou moins, explique Vanessa. A côté de la société agricole, nous avons créé une autre structure qui propose plusieurs formules d’œnotourisme : un parcours-découverte dans le château, un restaurant durant le week-end et l’ouverture de quatre chambres. Mais plutôt pour des groupes car nous n’avons pas les équipes pour cela et nous ne pouvons pas engager quelqu’un pour une chambre par mois. Il est clair que les deux entités s’appuient l’une l’autre, mais chacune doit assurer ses obligations. »

Fidèle à la devise familiale In Arduis Constans (la ténacité dans l’adversité), Vanessa Vaxelaire ne baisse pas les bras devant la difficulté, même si la réalité n’est pas celle qu’elle imaginait il y a presque quinze ans d’ici : « L’idée que je me faisais d’aller habiter à la campagne pour être plus calme ne reflète pas exactement la réalité. Je travaille plus qu’avant et je suis toujours beaucoup sur mon PC. Mais j’adore ce que je fais et pour rien au monde je ne changerais de voie ni de vie. »

MADE IN BIOUL WITH LOVE 

Du premier week-end de Pâques jusqu’aux vendanges, le château de Bioul invite les amateurs au parcours-découverte “Made in Bioul”, un parcours dans le château à la découverte de l’histoire du château, de celle du groupe GB-Inno-BM et, bien sûr, des vins du château et des méthodes culturales utilisées. Panneaux explicatifs, objets, odeurs, films, les sujets d’intérêt ne manquent pas. A la sortie, trois verres de vin attendent les visiteurs avec des accompagnements préparés par la cheffe Nathalie Tihon qui crée aussi les plats du restaurant du château.
Une belle réussite.

 

ELEVER LE VIN EN MUSIQUE 

La musique a des pouvoirs sur les plantes, on le sait, mais aussi sur le vin. Mélanie Chéreau, l’ingénieure agro-alimentaire française qui supervise les vins du Château de Bioul depuis le début en est persuadée. Se basant sur les travaux du professeur Masuru Emoto, elle diffuse de la musique dans le chai, car sous l’effet des vibrations et des ondes, les lies restent plus longtemps en suspension dans les cuves, apportant de la richesse et de l’amplitude aux vins. Et le programme évolue selon les phases de vinification: grandes ouvertures de musique classique en octobre et novembre pendant la fermentation, musique “zen” pendant l’élevage sur lies de décembre à mars, et musique classique durant la clarification d’avril à août.
Musique, maestro!

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