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© Philippe Lavandy
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Namur, locomotive de l'innovation

  • Dossier
Namur  / Namur

Par Christian Sonon

LE NID, PISTE D'ENVOL DES NOUVELLES IDÉES

 

Si la capitale de la Wallonie est connue pour son patrimoine remarquable, dont sa citadelle et son beffroi, ainsi que pour son folklore, ses richesses culturelles et son centre-ville piétonnier, la ville ne cesse de se métamorphoser et de faire preuve de créativité, afin d’ajouter une dimension innovante à son côté attrayant et chaleureux.

 

L’avenir de Namur ? Il passera par le NID. Que l’on arrive par une rive de la Meuse ou de la Sambre, que l’on surgisse par la passerelle de l’Enjambée ou que l’on tombe du ciel : impossible de passer à côté de ce bâtiment futuriste qui domine l’Espace Confluence, la nouvelle vitrine de la capitale de la Wallonie.

Le NID. Pris au pied de la lettre, le mot signifie « Namur intelligente et durable ». Plus symboliquement, cette nouvelle construction se veut un lieu de rencontre, de réflexion et d’échange d’idées dont l’objectif est de mettre les citoyens au coeur du débat autour de l’avenir de leur ville. Un nid d’où s’envoleront les “architectes” du renouveau namurois. Pour en savoir plus, nous avons rencontré Sophie Marischal, la jeune responsable du NID.

Quelle est la genese du NID ?

Dès 2008, lors des semaines de l’aménagement durable, nous nous sommes rendu compte que les citoyens étaient désireux de débattre de l’avenir de leur ville. En 2015, nous avons créé un pavillon de l’aménagement urbain qui était un lieu de rencontre au sein même de l’Hôtel de Ville. Cet outil était cependant de trop petite taille. Au même moment a été lancé le concours pour l’aménagement du site du Grognon, devenu l’Espace Confluence. Un lieu emblématique puisque c’est le berceau de Namur et qu’il accueille le parlement wallon. Il était donc tout indiqué d’y construire un espace de débat destiné cette fois au citoyen et de positionner le site comme la vitrine d’une ville intelligente et innovante.

Quelles sont les fonctions de ce bâtiment ?

Le NID se compose de deux niveaux. Le rez-de-chaussée, au niveau des quais de Sambre et de Meuse, est déjà occupé par une brasserie orientée circuits-courts, tandis que l’étage, situé au niveau de l’esplanade, accueillera bientôt un espace ouvert aux citoyens et dédié à l’innovation intelligente et durable. Il se compose de trois parties. Un espace d’accueil, « Namur en question », où seront expliquées au visiteur les différentes thématiques universelles, comme le changement climatique et les nouvelles technologies, le but étant de lui montrer que les villes sont responsables de beaucoup de dérèglements mais qu’il est possible de réagir. Cela le mènera à la deuxième partie, « Namur en transition », qui abordera une thématique qui changera tous les deux ans. Actuellement, celle-ci est consacrée au développement urbain au sens large. Le visiteur découvrira donc, via une scénographie interactive et ludique, les problématiques de la ville en matière de mobilité, de coût lié à l’étalement urbain, d’intelligence numérique et humaine ou encore de

résilience. A l’aide d’outils de réalité virtuelle, il sera amené à construire lui-même sa ville en faisant des choix. Enfin, « Namur demain » est un espace de débat qui permet aussi de voyager via la réalité virtuelle dans le Namur d’hier et celui de demain afin de comprendre pourquoi et comment la ville a évolué.

Quels sont les principaux defis de la ville qui demandent une prise de conscience de la population ?

La mobilité dans le centre de Namur et les artères pénétrantes, le changement climatique et l’autonomie alimentaire sont des problématiques bien réelles qui ont poussé les responsables de la ville à collaborer avec des panels de citoyens conscientisés. Des études ont été menées afin de trouver des solutions locales, par exemple sur la piétonisation des rues et sur les vulnérabilités du territoire namurois en matière de changement climatique. Et les habitants ont fait ou feront des propositions concrètes. D’une façon plus globale, on peut dire que notre plus grand défi est de voir comment Namur peut entrer en transition en impliquant les habitants et en faisant appel à la solidarité. A cet égard, le NID agit vraiment comme une interface entre le citoyen et le politique. Son aménagement devrait être terminé vers la mi-octobre.

LE PAVILLON ET LE KIKK

Autre lieu et autre bâtiment emblématique appelé à jouer demain un rôle de premier plan à Namur : l’ancien pavillon belge de l’Exposition universelle de Milan (2015). Conçu par l’architecte namurois Patrick Genard (voir page 10) dans des matériaux naturels et modulables, primé pour son éco-design, ce bâtiment d’une superficie de 2.500m2 a été racheté par la Ville de Namur et remonté sur l’esplanade de la Citadelle où il entame une deuxième vie puisqu’il est désormais entièrement dédié à la transition numérique. A travers une approche ludique, à la croisée entre l’art, la science et la technologie, le Pavillon proposera des expositions, des ateliers et des conférences. Inauguré ce printemps avec l’exposition Humans/Machines, il est à nouveau fermé afin de finaliser son aménagement et d’en optimiser les réglages dans l’optique de sa grande ouverture en 2022. Le centre permanent d’exposition est en de bonnes mains puisque sa gestion a été confiée à l’asbl Kikk qui, depuis dix ans déjà, secoue les idées reçues concernant la créativité et les technologies numériques à travers un espace de coworking doté d’un Fab Lab, une plateforme de production artistique et, bien sûr, le Kikk Festival dont la dixième édition est programmée du 4 au 7 novembre prochain.

 

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