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La transition écologique, un autre modèle pour l'avenir

  • Dossier
Namur  / Namur

Par Christian Sonon

Une approche cytoyenne

A Namur, la transition est abordée de manière transversale afin de ramener les actions et les projets dans un seul service et ainsi leur donner plus d’efficacité et de visibilité. Un modèle qui repose sur la participation citoyenne.

 

A Namur, la transition est abordée de manière transversale afin de ramener les actions et les projets dans un seul service et ainsi leur donner plus d’efficacité et de visibilité. Un modèle qui repose sur la participation citoyenne.

Comme l’ont rappelé les événements tragiques survenus en juillet, la transition écologique est un des enjeux majeurs de ce siècle en réponse aux dérèglements climatiques. Le pouvoir politique doit s’inscrire dans la durée et agir de manière transversale. C’est avec cette volonté que les édiles namurois ont décidé de créer, en 2018, un échevinat de la transition écologique. « Nous devons repenser notre habitat, nos modes de déplacement, de consommation et d’alimentation. Si nous ne changeons rien, nous allons droit dans le mur », affirme-t-on du côté de ce nouveau cabinet. Alors qu’avant la création de cet échevinat ces matières étaient gérées par des services et des départements ayant chacun leur spécificité (la mesure de la qualité de l’air, par exemple, était précédemment gérée par le service des voiries) et qu’un mi-temps seulement était disponible pour concrétiser les politiques de transition, la Ville peut aujourd’huicompter sur près de six équivalents temps plein pour mener à bien les projets liés à ces matières.

Air, climat et énergie : une approche citoyenne

Si ce rassemblement des forces devrait conduire à plus d’efficacité au sein de l’administration, c’est aussi un gage de lisibilité et de compréhension de ces actions auprès de la population. La sensibilisation et la participation sont au cœur de l’approche de la transition écologique. C’est aussi une des finalités du nouveau Service Air, Climat et Energie (S.A.C.é). Pour l’aider à définir le futur Plan Air, Climat, Energie à l’horizon 2030 (PACE 2030), le Collège sollicitera l’avis d’un panel citoyen constitué de vingt namurois et, pour être au plus près de la réalité quotidienne des premiers qui seront concernés par ces changements, la catégorie 18-35 ans y sera la plus représentée. L’appel à la candidature sera lancé cet automne. Le recrutement et l’animation des neuf ateliers prévus seront assurés par l’asbl namuroise Ecoconso. La philosophie du département est, on le voit, de travailler main dans la main avec diverses initiatives citoyennes déjà mises en place, comme la Ceinture Energétique Namuroise (CEN), l’antenne locale de la coopérative citoyenne émissions zéro qui encourage la production locale d’énergies renouvelables d’origine éolienne, hydraulique ou solaire.

Un nouveau “quartier durable” à Jambes

L’aménagement du territoire étant un des leviers de la transition écologique, c’est à ce titre que le service s’est impliqué de près dans la nouvelle affectation de l’ancien site de la caserne du Génie à Jambes. Au mois de mars, celui-ci a été vendu à Thomas & Piron, le géant wallon de l’immobilier, pour la somme de 25,5 millions d’euros. Le projet prévoit la construction de 445 logements sur une zone de 8,7 hectares, soit une densité d’habitations plus légère que ce qui est d’habitude de mise dans un contexte urbain. La volonté est que ce quartier soit aménagé dans un esprit de parc habité. Dans le cadre de cette procédure de vente, la Ville a présenté des exigences très précises qui reposent sur les vingt-cinq objectifs du référentiel wallon “quartier durable”.

Aider les producteurs locaux

L’alimentation durable est une autre thématique sur laquelle l’échevinat a travaillé depuis le début de la législature. Il a proposé et permis de mettre sur pied une chambre de réflexion, le Conseil Agro-alimentaire Durable Namurois (CADNamurois), constitué de seize citoyens issus des huit catégories du système alimentaire, du producteur au consommateur, en passant par le transformateur et le distributeur.

L’objectif du CADNamurois est d’aider les producteurs locaux à écouler leur production afin qu’ils puissent en vivre avec une volonté inclusive de mettre l’alimentation durable à la portée de tous. Un de ses partenaires de terrain est la Ceinture Alimentaire Namuroise (CAN), une structure d’étude, de sensibilisation, de réseautage et d’accompagnement des acteurs de la filière. « Une de nos actions est d’analyser les différentes filières fromage, pain et produits maraîchers afin d’arriver à un équilibre le plus fin possible entre l’offre et la demande », explique Geneviève Malherbe, chargée de mission. Dans l’année qui vient, la CAN s’est donné pour mission de créer un réseau capable d’alimenter en produits maraîchers les six cuisines collectives de la ville avec 2.500 repas par jour !

Plus que par des actions spectaculaires, l’autonomie alimentaire passe par de petites initiatives qui peuvent participer à une modification des manières de produire et de consommer. Il en va ainsi de l’opération On a maraîché sur la terre qui implique la rencontre de terrains cultivables inexploités par des gens qui n’en avaient soit pas l’envie, la capacité ou le temps, et de candidats jardiniers en attente d’une terre à exploiter.

Arriver à faire de Namur un territoire plus résilient, que ce soit du point de vue alimentaire ou énergétique, repose sur un changement des habitudes et des modes de vie tout en impliquant la participation de tous.

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