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Par Joéllie Sprumont
Dame Blanche est à la pointe de la post-production cinématographique. La société propose un service complet aux réalisateurs francophones… et étrangers.
Le numéro 6 de la rue de la Station, à Genval, abrite un endroit particulier… Un environnement de travail moderne, industriel et cosy, une ambiance zen pour des techniciens de l’ombre dont la mission consiste à élever la qualité d’un film ou d’une série télévisée en travaillant le son et l’image.
D’un groupe de musique rock à la post-production
Dame Blanche, c’est avant tout l’histoire de trois étudiants de l’Institut des Arts de Diffusion (IAD) de Louvain-la-Neuve. De leur passion pour la musique est né Glacier George, un groupe de pop-rock qui a eu son petit succès dans les années ‘80. Le goût pour la glace est resté et Dame Blanche est née il y a vingt ans. Étienne Dontaine, un des administrateurs, raconte : « C’était au départ une association de trois indépendants, Pierre Gillet qui est compositeur, Philippe Van Leer, bruiteur, et moi. Nous avions un petit studio à Bruxelles pour le bruitage. Mathieu Cox nous a ensuite rejoints comme mixeur. » À eux quatre, ils ont ensuite développé l’image à Genval en reprenant la société liégeoise Hoverlord.
Dame Blanche est devenue un centre complet en post-production image et son. Toutes les étapes, excepté le doublage resté au siège historique bruxellois, sont réunies sous le même toit. Leur installation en Wallonie leur a permis de bénéficier du fonds Wallimage-Entreprises, représentant 20 % de l’actionnariat de la société. « Ce qui n’était pas un projet bien déterminé au départ est en progression constante depuis le début », affirme Étienne Dontaine. Aujourd’hui, la société compte 20 employés et une vingtaine de journaliers en moyenne.
Les quatre associés essayent de garder une conception artisanale du travail où chaque personne a sa place. Ils recrutent par casting. Le réalisateur choisit un mixeur, par exemple pour son talent et ses qualités artistiques, comme il choisit un comédien. « Ce n’est pas une usine. Nous essayons de garder une relation amicale avec tout le monde », déclare Étienne Dontaine.
Tous s’attachent à rendre le produit le plus naturel possible. Et cela, sans que le spectateur s’en aperçoive. Valeine, monteuse, travaille sur le son du film Morrocan Gigolos, d’Ismaël Saidi. « Le challenge, c’est que ce soit naturel. Si on ne l’entend pas, c’est bon. Ce qui est plutôt paradoxal. Le spectateur ne le sait pas, mais il le sent, c’est inconscient. »
Un made in Wallonia attractif
Dame Blanche tient une place de choix sur le marché belge. Rien qu’en matière de bruitage, plus de 190 longs-métrages ont déjà fait appel à la société. Des productions belges, mais pas seulement ! On compte notamment Largo Winch 2, Le Petit Nicolas ou encore Mr Nobody. La fée, d’Abel, Gordon et Romy, a notamment été le premier film a bénéficier du scan en résolution 4K, un format numérique en très haute définition, d’une largeur de 4096 pixels. Selon Étienne Dontaine, « cela permet de corriger les couleurs plus vite et plus finement. » Le 2K, le format le plus répandu, correspond à une image d’environ trois millions de pixels. Alors que le 4K en représente dix millions !
Rien qu’en matière de bruitage, plus de 190 longsmétrages ont déjà fait appel à la société. Des productions belges, mais pas seulement ! On compte notamment Largo Winch 2, Le Petit Nicolas ou encore Mr Nobody.
Pour le moment, la société est à la recherche des collaborations à l’export et désire notamment s’étendre vers le Luxembourg et la France. Le Goût des Myrtilles, de Thomas De Thier, est d’ailleurs le premier film dont le son a été réalisé au Luxembourg. Dame Blanche aimerait donc s’inscrire dans la même « logique multi-pays » que les coproductions avec qui elle collabore. « L’avantage en Belgique, c’est que nous avons un personnel qualifié et performant, mais aussi un prix compétitif ! »
Dame Blanche en chiffres
Renseignements
Dame Blanche
Rue de la Station, 6
B-1332 Genval
jeveuxensavoirplus@dameblanche.com
www.damebanche.com
Les différentes étapes en post-production
Lorsque le film est tourné, il est loin d’être terminé. Véritable travail de fourmi, la post-production est une étape cruciale dans le succès d’un film.
L’image
La pellicule 35 mm n’est quasiment plus utilisée. Les rushes sont numérisés et stockés sur serveurs. Les images sont ensuite nettoyées de leurs poussières. L’étalonnage consiste ensuite à ajuster les couleurs des images numérisées ou à créer des effets artistiques. C’est sur cette base que le monteur image va travailler. Avec le réalisateur, il choisit les plans pour construire le film. On peut aussi créer des effets spéciaux. Le produit dans son entièreté est vérifié plusieurs fois avant d’être finalisé.
Le son
Le monteur-son récupère tous les sons pris lors du tournage. Il les monte et rajoute des effets sonores, des ambiances. Tous les bruits sont retravaillés. Un compositeur musical peut réaliser une bande sonore. Un doublage des voix dans une autre langue peut aussi être effectué. Le mixage permet ensuite d’équilibrer les sons entre eux. Le réalisateur et le mixeur écoutent le produit fini afin de voir si tout se tient. Le mixeur peut alors adapter les ambiances sonores. Le son est finalisé suivant les formats en rigueur au cinéma ou à la télévision.