- Dossier
Par Marc Vanel
Situé à Wavre, le golf du Château de la Bawette entend bien faire rimer calme, sérénité et bien-être avec respect de l’environnement. Et cela marche !
Il n’est pas encore 10 h du matin, mais le parking du Golf du Château de la Bawette à Wavre est pourtant déjà bien rempli. Malgré l’épais brouillard qui règne et la température peu clémente – à peine 7°C –, plusieurs dizaines de seniors sortent leurs lourds sacs de golf de leur coffre et se dirigent vers la réception du club house. Comme chaque jeudi, ils vont, chacun à leur rythme, s’affronter dans une compétition amicale. Même si lui-même ne joue pas au golf, par manque de temps, le président-fondateur du club, Jean Le Hardÿ de Beaulieu, le confirme : « Tous les âges sont représentés parmi nos membres. On commence même dès 6 ou 7 ans pour les juniors, mais nous avons surtout un public de seniors. Il n’y a pas de secret, ce sont eux qui ont les moyens et le temps. Tant que les gens sont valides, le golf est un excellent sport qui permet de se maintenir en forme et, même si l’un de nos membres vient ici depuis 25 ans et joue toujours seul, il a aussi une fonction sociale de rencontre et de convivialité ».
Écologie
Le Château de la Bawette est une vaste propriété chargée d’Histoire. Détenue autrefois par la famille du même nom, elle a été achetée par la famille Le Hardÿ de Beaulieu voilà 150 ans. Pour l’anecdote, c’est dans cette demeure que Grouchy aurait appris la défaite française à Waterloo. Inauguré en 1988, le golf a été créé dans le parc du château et n’a nécessité quasiment aucuns travaux d’aménagement, car il a été conçu en fonction du paysage d’origine. « Nous avons, précise le propriétaire, planté peu de temps avant l’ouverture plus de 40 000 arbres et arbustes à côté des chênes, hêtres et autres acacias centenaires de la propriété. On reproche souvent aux golfs de gaspiller de l’eau, pour l’arrosage notamment, mais ce n’est vraiment pas le cas ici. Nous avons en effet plusieurs sources sur le terrain qui produisent près de 8 m3 d’eau par heure que nous récupérons dans plusieurs étangs, des eaux qui serviront à arroser nos pelouses. Sans cela, cette eau terminerait dans l’égout où elle serait polluée et, plus tard, dépolluée à la station d’épuration. » Une démarche écologique que l’on retrouve dans l’entretien du green. « Nous n’utilisons que très peu d’engrais et le moins possible de pesticides. Le fermier voisin à des restrictions moins rigoureuses que les nôtres », ironise M. Le Hardÿ, qui ajoute « nous faisons appel à un consultant en espaces verts qui nous choisit des produits alternatifs, réellement biodégradables ».
De 6 à 77 ans
Un parcours de 18 trous, en deux boucles de 9 trous, traverse la propriété qui connaît jusqu’à 40 m de dénivelé à certains endroits et offre un décor totalement inattendu aux portes de Bruxelles. « Un golf, explique le président, est en fait une des plus belles utilisations de la nature, même si on construit des maisons autour du circuit. Aux États- Unis, on ne conçoit pas un golf sans des habitations autour, car ce sont ces mêmes logements qui vont le financer, en fait. Mais pas des maisons énormes, comme certains l’ont fait chez nous, car cela crée d’autres problèmes. C’est une forme d’aménagement du territoire très mal comprise et qui a parfois une image négative, car le golf est perçu comme un sport de riches, mais ce n’est pas vrai. »
Côté prix, la cotisation annuelle varie de 190 € pour les juniors 6-12 ans à 1900 € pour les adultes de plus de 40 ans. Des cours sont également organisés pour les débutants, car il est important de former les golfeurs de demain. « Nous accueillons chaque année plusieurs milliers d’étrangers, conclut l’exploitant. Les villes et provinces devraient investir dans la promotion de nos golfs, car après la partie, où aller ? » Ces touristes sont régulièrement envoyés par les hôtels du groupe John Martin’s (avec qui la Bawette a conclu des échanges exclusifs) mais aussi d’autres établissements de la région. Par exemple, le Château de Limelette.
www.labawette.com