- Économie
Par Marc Vanel
Eloy Water
Actif dans le génie civil et la construction depuis 1965, le groupe liégeois Eloy s’est doté depuis 2009 d’une seconde division, Eloy Water, qui propose de nombreuses solutions d’assainissement des eaux usées. Visite.
Située à Sprimont, au sud de Liège, l’entreprise Eloy est en pleine expansion depuis sa fondation en 1965. Elle se compose aujourd’hui de deux branches principales dirigées par les petits-fils du fondateur : le Pôle Construction, géré par David Eloy et son cousin Pierre-Etienne, et la branche “Water” créée en 2009 et dirigée par Olivier Eloy.
Visible depuis l’autoroute, le grand bâtiment blanc frappé du logo d’Eloy n’est que la partie apparente de l’iceberg. L’implantation comporte en effet plusieurs hangars où sont fabriqués et assemblés les matériaux utilisés par Eloy. Près de 400 personnes y travaillent, dont 280 pour la construction et le terrassement et 110 dans la division Eloy Water.
« La société a été créée dans les années 1960, explique Sergio Napolitano en charge du département Marketing-Communication pour Eloy Water, et elle tire sa réussite d’avoir pu mettre en place une usine permettant de rassembler toutes les étapes de la chaîne et de tout maîtriser. Nous achetons les matériaux de base, pour fabriquer et assembler l’ensemble de nos produits afin d’en assurer la meilleure qualité. Nous avons par exemple monté en 2010 notre propre centrale à béton pour fabriquer, notamment, nos différents produits destinés à l’assainissement des eaux usées ou à la récupération des eaux de pluie. »
Deux produits de pointe
Selon la législation wallonne, « toute habitation située en zone d’assainissement autonome doit être équipée d’un système d’épuration » mais ceux qui vivent dans les villages le savent : le réseau d’égouttage n’est pas généralisé sur le territoire régional. Les foyers, tout comme les entreprises, doivent dès lors organiser eux-mêmes la collecte et l’épuration individuelle des eaux usées avant rejet afin qu’elles soient acceptées par la nature.
Eloy Water est l’un des leaders dans ce secteur et est reconnu aujourd’hui mondialement pour la qualité supérieure et sans compromis de ses installations. Les micro-stations Oxyfix® et les filtres compacts X-Perco® sont ses deux produits de pointe. Ces deux modèles sont dotés de plusieurs compartiments pour épurer les eaux et tous deux sont en béton autocompactants fibrés. Ils diffèrent par le système d’épuration. Oxyfix® est doté de billes en plastique de 7 à 8 cm de diamètre environ, constituées d’alvéoles permettant aux bactéries présentes dans les eaux usées de les coloniser afin de se reproduire et d’accélérer le processus d’épuration. Dans le second modèle X-Perco®, les eaux usées passent à travers un épais matelas de Xylit. Vieux de plusieurs millions d’années et composé de fibres naturelles de bois, le Xylit a un double rôle : il filtre les déchets comme un tamis mais permet également la colonisation par les bactéries afin de digérer la pollution. Il est 100% naturel et entièrement compostable après douze ou treize ans de mise en service.
Préfabrication à Sprimont
Si le groupe a des agences de représentation dans plusieurs pays, tout est fabriqué et assemblé sur le site de Sprimont : cuves en béton, citernes à eau de pluie, billes, etc. « Pour l’assainissement des plus grosses sociétés, nos concurrents coulent le béton sur place, poursuit Sergio Napolitano. Nous avons choisi de tout préfabriquer ici, à Sprimont, afin de maîtriser la qualité sans être dépendant des conditions climatiques. Et puis, qui peut se permettre d’avoir un trou béant devant son entreprise pendant plusieurs semaines ? Cette préfabrication en usine permet une qualité inégalée des cuves et surtout une mise en service très rapide sur place afin de réduire les coûts de chantier. Nous allons même plus loin car nous avons une équipe qui gère l’entretien de plus de 3.000 stations en Belgique. Cela permet de nous assurer de la qualité de l’épuration même après installation. »
Plus de 45.000 stations exportées !
Le fait que la micro-station soit livrée entièrement montée et pré-équipée n’empêche pas Eloy Water d’exporter près de 70% de sa production, soit plus de 45.000 stations d’épuration. La France est en tête du marché (plus de 30.000 foyers), mais on retrouve également les stations wallonnes au Rwanda, en Suède, au Mexique ou même en Nouvelle-Zélande. « Nous nous développons surtout dans les pays où la législation sur l’eau est très forte. Nous nous démarquons également de nos concurrents en tâchant de satisfaire aux labels les plus contraignants. En France, par exemple, c’est nous qui avons le plus grand nombre de certifications. Et la qualité de notre béton est notre meilleur atout. »
Un esprit familial
Eloy est une entreprise qui attire les jeunes, la quasi totalité des ouvriers et employés est originaire des villages voisins à moins de 10 ou 15 kilomètres. Composé d’ingénieurs, de biologistes, de chimistes et d’automaticiens, le bureau d’études d’Eloy Water développe des gammes de produits complètes et adaptées aux spécificités de chaque marché et la créativité ou la motivation sont évidemment des qualités importantes. Lorsque l’on parcourt les hangars et les bureaux d’Eloy, on est agréablement frappé par l’ambiance générale de travail et le dynamisme qui s’en dégage naturellement. À la réception, un moniteur vidéo annonce les anniversaires du jour, chacun se salue avec chaleur et le patron connaît, paraît-il, le prénom de ses ouvriers et employés. Et si c’était aussi l’une des raisons du succès d’Eloy Water ?
Eloy Water
+32 (0)4 382 44 00
www.eloywater.be
info@eloywater.be
Prime wallonne à l’épuration
Si la législation wallonne impose à toute habitation existante d’être équipée d’un système d’épuration individuelle, la Région a aussi prévu une prime pour cet équipement, du moins pour les habitations érigées « avant la date d’approbation ou de modification du plan communal général d’égouttage ou du plan d’assainissement du sous-bassin hydrographique qui les a classées ». Le montant de cette prime varie entre 2.500 et 5.000 euros selon différents régimes et selon que la démarche d’installation est volontaire ou imposée. Plus d’infos sur le site : environnement.wallonie.be (onglet « Eau »).