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© Guy Focant - SPW-Patrimoine.

SAINT-HUBERT
Des plaisirs à partager

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Luxembourg  / Saint-Hubert

Par Fabrice Barbian

Lovée au coeur du massif ardennais, dans la province de Luxembourg, la commune de Saint-Hubert est connue de tous les chasseurs. Si la nature environnante est particulièrement foisonnante, Saint-Hubert cultive un certain art de vivre qui ravira les gourmands comme les amateurs d’art et de patrimoine.

Saint-Hubert est la capitale européenne de la chasse et de la nature. Et l’on comprend un peu mieux pourquoi en traversant les milliers d’hectares de forêt qui entourent la petite commune de 5 000 habitants. En automne, ils accueillent de très nombreux chasseurs qui viennent y chasser sangliers, cerfs et autres chevreuils. La chasse fait partie intégrante de l’histoire de la commune. Selon la légende, Saint Hubert, fils de Bertrand, duc d’Aquitaine et évêque de Liège (665-727), se serait converti au christianisme suite à la rencontre d’un grand cerf blanc, au cours d’une partie de chasse, non loin de Saint-Hubert. Saint Hubert est le patron des chasseurs.

Nature et patrimoine

La nature et la chasse sont omniprésentes jusqu’au coeur de la cité. Elles prennent alors une forme nouvelle pour remplir les assiettes des restaurants et autres estaminets que compte Saint-Hubert. Les noms suffisent à faire saliver. Le Coin gourmand, Le Cor de Chasse, La Table des Champions… Si les chasseurs, et plus généralement encore les amoureux de la nature, sont en leur fief, Saint-Hubert n’est pas chasse gardée. Les fines gueules y sont les bienvenues, tout comme les touristes affichant un penchant pour l’histoire, le patrimoine et l’art, ce qui n’empêche d’ailleurs nullement d’être également sensible aux charmes de la spécialité locale qu’est le « borquin », un saucisson pur porc préparé selon une recette ancienne. Les amateurs de peinture pousseront la porte du musée Pierre-Joseph Redouté, aquarelliste né à Saint-Hubert en 1759. L’endroit cultive le souvenir de celui que l’on a surnommé le Raphaël des fleurs, connu mondialement pour ses roses. De nombreuses oeuvres originales de son époque (lithographies), estampes et objets y sont exposés. À découvrir aussi, l’Église Saint-Gillesau- Pré, considérée comme étant la plus ancienne église paroissiale de Belgique. Sur la grand-place de l’Abbaye, se dresse le Palais Abbatial (Le Quartier) qui se distingue par sa belle architecture et sa couleur rosée. Construit en 1729 sous l’abbatial de Célestin De Jong, il offrait autrefois un gîte digne de leur rang aux invités, visiteurs ou pèlerins de marque des prélats. Il abrite aujourd’hui des archives et des salles d’exposition. Juste à côté du Palais Abbatial, se dresse, celle qui, chaque année, attire des milliers de visiteurs et de pèlerins, la Basilique Saint-Hubert.

Une palette architecturale

« La Basilique a pour particularité d’afficher de multiples types architecturaux qui se sont accumulés au fil des siècles », souligne d’emblée l’une des guides de l’endroit. Plusieurs églises abbatiales successives, de plus en plus vastes, se sont en effet succédées pour accueillir à la fois la vie monastique et la dévotion des pèlerins. Si la première fondation remonte au VIIe siècle, l’édifice actuel a été bâti, pour l’essentiel, au XVIe siècle (1525-1564) avec de la pierre calcaire extraite des carrières environnantes.

Plusieurs églises abbatiales successives, de plus en plus vastes, se sont succédées pour accueillir à la fois la vie monastique et la dévotion des pèlerins. Si la première fondation remonte au VIIe siècle, l’édifice actuel a été bâti, pour l’essentiel, au XVIe siècle (1525- 1564) avec de la pierre calcaire extraite des carrières environnantes.


Véritable leçon d’histoire de l’évolution architecturale, la Basilique décline le Roman, le foisonnement du Gothique, la Renaissance, le Baroque de la façade du début XVIIIe... Au-delà de son intérêt sur le plan architectural, la basilique abrite différents objets. À l’entrée, trônent les statues des évangélistes Saint Jean, Saint Luc, Saint Mathieu et Saint Marc, chefs d’oeuvre de l’art baroque. Réalisés en bois de tilleul par les ateliers de Guillaume Evrard au XVIIIe siècle, elles ont fait l’objet d’une récente restauration. À voir aussi, deux grandes toiles consacrées à la vie de Saint Hubert. Sur l’une d’elles on voit Saint Hubert à la chasse, le jour où il croise le cerf crucifère qui, à jamais, va bouleverser le cours de sa vie et de la commune de Saint-Hubert, autrefois appelée Andage. On peut également y voir un mausolée offert par le Roi Léopold I, mais il ne contient pas le corps de Saint Hubert car, aujourd’hui encore, celui-ci demeure introuvable. Une sainte étole rappelle aussi la pratique de la « taille » que des pèlerins en grand nombre venaient demander dans l’espoir d’obtenir, du saint patron des chasseurs, la guérison de la rage. « La taille consistait à entailler le front de l’enragé. Puis un fil d’or provenant de l’étole du saint était inséré dans la plaie. Au début du XXe siècle, des personnes venaient encore demander à se faire ainsi soigner », explique la guide avant d’inviter les visiteurs à prendre de la hauteur. Au sens premier du terme puisqu’il est possible, sur réservation, de visiter les combles et le clocher de la basilique. Un parcours unique qui permet notamment de découvrir les 23 cloches qui composent le carillon inauguré en 2011 après 214 ans d’absence, les imposantes charpentes et l’énorme roue « écureuil » employée pour monter les pierres et autres pièces de bois, utilisées pour la construction.

Deux grandes fêtes populaires

Durant l’hiver, la Basilique de Saint-Hubert est comme endormie, transie par un froid qui fait parfois éclater ses pierres. Mais, dès les beaux jours, elle se réchauffe pour raisonner des voix des touristes et des pèlerins venus de France, d’Italie ou d’Allemagne, parfois à pied, pour honorer Saint Hubert. Une atmosphère qui monte encore en température à l’occasion de deux grands rendez-vous.

Chaque année, durant le premier week-end de septembre, Saint-Hubert fête les Journées Internationales de la Chasse et de la Nature. À 11 heures, les cors de chasse raisonnent dans une Basilique comble. Une Grand-messe est également organisée le 3 novembre à l’occasion de la Fête de la Saint-Hubert. Au cours de cette célébration a lieu la bénédiction des pains suivie, à la sortie de la basilique, par la bénédiction des animaux. Les petits pains bénis au nom du saint sont une des caractéristiques de son culte. « Ces rites sont destinés à manifester la protection accordée par Saint Hubert aux chasseurs ainsi qu’à leurs animaux. Pour l’occasion, un marché artisanal anime le centre-ville tout au long de la journée », précise la Maison du Tourisme de la commune. La convivialité. La nature. La tradition. Les plaisirs de la table. Finalement, on y revient toujours…

Chaque année, durant le premier week-end de septembre, Saint-Hubert fête les Journées Internationales de la Chasse et de la Nature. À 11 heures, les cors de chasse raisonnent dans une Basilique comble.


www.saint-hubert-tourisme.be

 

À VOIR ET À FAIRE À SAINT-HUBERT

Le Musée des Celtes
Unique en Belgique, ce musée situé à Libramont propose de découvrir la vie quotidienne des Gaulois et des Celtes, ainsi que l’héritage qu’ils ont laissé, au travers de maquettes, de reconstitutions, de dispositifs interactifs et, bien sûr, de remarquables pièces archéologiques : vaisselle, outils, parure, armement, etc.

Le Domaine du Fourneau Saint-Michel
C’est le musée de la vie rurale en Wallonie. Il se compose de plus de 50 habitats et ateliers d’époque qui ont été transplantés ou reconstitués dans un site naturel remarquable.

Le Parc à gibier
Situé à moins de deux kilomètres du centre de Saint-Hubert et traversé par divers circuits pédestres, le parc à gibier permet aux visiteurs de découvrir, dans un cadre forestier naturel, la diversité du gibier de l’Ardenne. Plus d’une centaine d’animaux en semi-liberté sont à découvrir.

Le Centre Marcassou
C’est à la Barrière de Champlon que les charcuteries Marcassou voient le jour, des salamis aux jambons salés, selon des recettes traditionnelles d’antan. L’ancien espace de production est devenu le « Centre Marcassou ». À visiter pour découvrir comment sont fabriqués les saucissons et autres jambons d’Ardenne. Et les goûter !

Les Dendronautes, les voyageurs de l’arbre
« Un voyage initiatique insolite à la découverte des mystères et des charmes de la forêt », voilà ce que promettent les Dendronautes, les Voyageurs de l’arbre. Plus concrètement, l’endroit propose des animations à la journée, axées sur l’initiation à la grimpe d’arbres, l’éveil des sens et les mythes et légendes dans le monde arboré. Il est également possible de passer une nuit dans les arbres.

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