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© Elodie Gérard
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Valentine Witmeur

  • Tendance

Par Carole Depasse

la mode en maille

En début d’année, la maille labellisée « Valentine Witmeur Lab » a remporté l’un des deux prix du Fashion Programme 2020 de WallonieBruxelles Design Mode. Une récompense bienvenue pour un parcours exemplaire !

 


© Victoria Nossen

Fabriquée à partir de fil italien de haute qualité, dans un atelier familial au Portugal, le vestiaire en maille de la Bruxelloise Valentine Witmeur est à son image, remuant et volubile ! Des pièces taille unique, basiques, souples, confortables, gaies et féminines. A accessoiriser à l’envi !

Tempo prestissimo

Valentine Witmeur est une jeune femme qu’il faut suivre. A commencer par son débit de paroles dont la cadence doit atteindre les 300 mots/minute, ce qui est un exploit ! Sa carrière est aussi une performance. Après des études à l’IHECS (Bruxelles), un master en Italie dans le management du luxe et de la mode, un stage dans les concept stores de l’enseigne Smets, un passage par le supplément

Lifestyle du journal « Le Soir » pour lequel elle a organisé les Victoires de la beauté, Valentine a eu envie « de faire son truc de son côté », comme elle le dit simplement. Et son truc était de lancer sa propre marque. Première collection en 2016. « Je ne voulais pas lancer une collection complète, trop compliqué, trop de frais et trop de risques. J’ai commencé avec six pulls en maille produits en Italie en petites quantités. Un test ! Cette première collection a localement bien marché, d’où une deuxième, puis une troisième et, maintenant, j’en suis à ma onzième collection ! ». Un succès qui semble amuser Valentine. Son défi ? Se réinventer de saison en saison pour ne jamais lasser une clientèle qui pourrait alors se tourner vers la fast-fashion et les achats impulsifs.


© Micha Margo

La taille unique, ça marche !

La collection Été 2020 innove avec l’introduction de chemises « oversize » en satin (variante accessible de la soie) parfaitement combinables avec des pulls ou des pantalons en maille.

« J’ai étoffé la collection Été en pensant à moi qui aime jouer avec les vêtements de textures différentes. La taille unique reste un basique car, franchement, ça marche ! Nos clientes aiment le principe et nos boutiques ne prennent pas de risques car nos modèles s’adaptent à toutes les morphologies. Nous n’avons que 3 % de retour sur les ventes via notre site web ».

Une reconnaissance internationale

Valentine vise une extension et une reconnaissance de la marque à l’international. Aujourd’hui, si sa marque est présente dans huit pays étrangers dont les Pays-Bas, la France, l’Allemagne, les Etats-Unis et la Corée du Sud, 70 % de son chiffre d’affaires est généré par le marché belge où elle est distribuée à travers quatorze points de vente. « Nous n’en voulons pas plus ! Que ce soit ici ou ailleurs, nous visons le très haut de gamme où nous représentons l’entrée de gamme. Notre envie est d’amener la marque loin. C’est vital ».


© Elodie Gérard

« Pourquoi le premier Prix Wallonie Bruxelles Design Mode ? En seulement quatre ans, soutenue par mon associé Arthur Spaez, je pense avoir réussi un beau travail, à la fois d’image et de positionnement à l’international. C’est ce qui a été apprécié et récompensé ».


S’habiller « bio »

Pour Valentine Witmeur, la pandémie du Covid-19, c’est une alarme. « Le secteur de la mode est le second secteur le plus polluant au monde. Cela doit changer. Comme pour la nourriture, les gens veulent de plus en plus de transparence quant aux modes de fabrication de leurs vêtements. Vendre un pull à 39€, cela signifie forcément que quelqu’un a été exploité dans la chaîne de production. En comparaison à cette qualité médiocre, on est considéré comme chers (à partir de 215€ le pull). C’est un investissement auquel on réfléchit. Je veux pousser à acheter moins mais mieux. Mes vêtements sont Made in Europe et sont issus de circuits courts. La collection Été 2021 marquera un tournant dans mon travail. Je vais utiliser 80 % de fils de laine labellisés bio, des fils recyclés et organiques. Ce sera un grand bond en avant. Etre plus écoresponsable. Je n’ai plus le choix et ça fait partie de mes valeurs ».

Le Covid-19, un frein à la surconsommation

Le rythme saisonnier de l’industrie de la mode est infernal. « Nous travaillons et dépensons actuellement pour le développement de la collection Été 2021, tandis que la collection Hiver 2020 sort dans quelques mois en magasin. Je clôture ce qui verra le jour dans un an et qui aurait dû être présenté à la Fashion Week de Paris en septembre prochain ». Avec le Covid-19, le temps s’est suspendu et Valentine ne le regrette pas vraiment même si cela va l’obliger à se réinventer. « Tout le secteur de la mode était sous les projecteurs car pas assez écologique. On pousse à la surconsommation, des marques font jusqu’à huit saisons par an… Ce n’est plus possible, c’est ridicule, tout doit ralentir. La pandémie va agir dans le bon sens. Nous devons prendre du recul et moins produire ».

« Être plus écoresponsable. Je n’ai plus le choix et ça fait partie de mes valeurs ».


www.valentinewitmeurlab.com

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