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© Parc - caillebotis
© Mathieu Pecheur
© FTLB-P.Willems

Destination «slow tourisme »

  • Tourisme
Luxembourg  / Martelange

Par Michaël Peiffer

entre rivières et forêts


© Mathieu_Pecheur

Le Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier est situé au sud de la Belgique. Niché entre rivières et forêts, il s’étend de la Haute-Sûre jusqu’au massif de la Forêt d’Anlier, plus vaste étendue feuillue de Wallonie. Dépaysement garanti au rythme lent de la nature. 


Clairières, zones humides, massifs forestiers… le Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier se caractérise par la diversité et la qualité de ses paysages. Situé au sud de la Belgique, dans un coin des Ardennes qui regorge de légendes diverses et de zones protégées, il englobe sept communes (Bastogne, Fauvillers, Habay, Léglise, Martelange, Vaux-sur-Sûre, Neufchâteau) et couvre une superficie d’environ 80.000 hectares. Le territoire y est rural – l’agriculture et la forêt y occupent chacune 45% du territoire – et reconnu, entre autres, pour la qualité écologique de ses zones humides. Tout y est réuni pour une belle rencontre avec la nature.


Cigognes noires

Du Haut-Plateau de l’Ardenne centrale à la dépression de la Semois

Quoi de plus normal de choisir la cigogne noire comme emblème du Parc ? En effet, cet oiseau fait admirablement bien le lien entre la forêt d’Anlier, où il niche, et le bassin de la Haute-Sûre, qui lui sert de garde-manger… « La Haute-Sûre prend sa source en Ardenne belge, à 510 mètres d’altitude, à la limite des communes de Libramont-Chevigny et de Vaux-sur-Sûre. Elle se dirige ensuite vers le sud-est pour rejoindre Martelange, où elle passe la frontière belgo-luxembourgeoise », explique Laurence Libotte, responsable de la communication du Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier.

La Haute-Sûre et ses affluents incisent le plateau ardennais, créant une succession de vallées délimitées par des versants plus ou moins pentus. D’une trentaine de mètres aux environs de Winville, la dénivellation dépasse les 100 mètres le long de la frontière grand-ducale, offrant des vues plongeantes sur la rivière et ses environs. De nombreuses zones humides ponctuent le paysage composé de prairies, de tourbières basses, de roselières… Ces formations végétales sont riches en espèces rares et remarquables de la flore belge et sont également très appréciées par de nombreux animaux. La vallée de la Sûre et son bassin hydrographique sont d’ailleurs reconnus « zone humide d’importance inter-nationale ».

De la Seconde Guerre mondiale aux Nutons

Il existe diverses façons de découvrir ce territoire multiple. Le Haut-Plateau de l’Ardenne centrale, qui va de Bastogne à Neufchâteau, en passant par Vaux-sur-Sûre, permet de dominer le parc. Le relief est assez calme, légèrement vallonné. La ville de Bastogne n’est évidemment plus à présenter. Le mémorial du Mardasson, situé rue de Clervaux, et le Bastogne War Museum, installé sur le même site, vous immerge dans les souvenirs laissés par la Seconde Guerre mondiale. Sur la place McAuliffe, la place principale de la ville, on peut voir un buste du général McAuliffe, un char Sherman, ainsi que la borne terminale de la « voie de la Liberté ».

Toujours à Bastogne, le Piconrue, Musée de la Grande Ardenne, raconte une histoire, celle de l’Ardenne et des Ardennais. Dans « La Maison des Légendes », les visiteurs s’aventurent dans les bois hantés par le chasseur sauvage, le loup-garou ou le diable. Ils font un crochet par un trou de nuton pour y réparer leurs souliers avant de s’émerveiller devant la beauté des fées. L’entrée au Piconrue est gratuite le premier dimanche de chaque mois.


© FTLB-P.Willems 

De la Vallée du Lac à l’Observatoire Centre Ardenne

A Neufchâteau, la Vallée du Lac est un formidable site de détente et de loisirs. D’une superficie de six hectares, très apprécié des pêcheurs, le lac est le point de départ de nombreuses randonnées pédestres et VTT. En faire le tour prend à peine une demi-heure, sauf si on s’y prête aux exercices du parcours santé. On y rencontre Mon homme assis au bord du lac, une sculpture en bronze. Enfin, la base de loisirs propose une plaine de jeux aqualudiques, ainsi que la location de kayaks, paddles et pédalos.

Depuis 1962, à Libramont-Chevigny et Neufchateau, la Royale Académie Internationale d’Eté de Wallonie (AKDT) est un rendez-vous incontournable pour tous les passionnés d’art, au sens très large. Chaque été, cette fondation d’utilité publique propose près de 200 stages en musique, arts plastiques, danses et musiques du monde, arts du spectacle. Elle accueille des stagiaires de tous âges, niveaux et horizons. En soirée, le grand public est invité à assister aux différentes activités. Pour ceux qui ont souvent la tête dans les étoiles, l’Observatoire Centre Ardenne (OCA), à Grapfontaine (Neufchâteau), est ouvert à toutes et tous sur demande. Il propose des activités régulières ou à la carte durant l’année : visites, observations, conférences, stages enfants et adultes, journées d’entreprises, anniversaires, expositions, portes ouvertes à l’occasion de la Nuit des étoiles filantes (le 14 août), Nuit de l’Obscurité , la Journée de l’Astronomie…


© FTLB-P.Willems 
La passerelle des oiseaux surplombe la Sûre près de la Maison du parc naturel. 

D’une superficie de six hectares, très apprécié des pêcheurs, le lac est le point de départ de nombreuses randonnées pédestres et VTT. 


Plus de 120 circuits balisés

Située à Martelange, au bord de la Sûre et en lisière de la forêt d’Anlier, la Maison du parc naturel propose aux visiteurs de découvrir les nombreux attraits de ce territoire : faune et flore remarquables, patrimoine historique, bâti ou culturel, produits du terroir et artisanat. Accessibles à tous, les quatre salles d’exposition sont une invitation à parcourir la région. Depuis cette maison, les touristes peuvent s’adonner à un jeu de piste : « Mission loutre ». Un peu plus loin, la passerelle des oiseaux surplombe la Sûre et vous guide à la découverte de l’avifaune du lieu. Martelange, c’est aussi le Musée de l’Ardoise, un site idéal pour partir à la découverte d’une activité industrielle qui a fait vivre toute une région et dont on trouve encore les traces sur les sentiers de promenade.

Afin de découvrir ce large territoire, les responsables du parc ont récemment décidé de rééditer différentes cartes de randonnées qu’ils distribuent gratuitement aux touristes de passage. Plus de 120 circuits balisés sont ainsi à découvrir sur le territoire des communes d’Arlon, Attert, Bastogne, Fauvillers, Habay, Léglise, Martelange, Neufchâteau et Vaux-sur-Sûre. Nombreux sont les sites abritant les souvenirs d’un temps lointain : une ferme victime de sortilèges, un sentier marqué par l’empreinte d’un loup-garou, une caverne habitée par des Nutons, une rivière qui héberge de mystérieuses créatures, un village renfermant un secret… Pour découvrir tous ces secrets, le Circuit des Légendes, à faire en voiture, propose de visiter différents endroits présentant un intérêt écologique, patrimonial ou paysager, tout en s’amusant. Désormais, il est aussi possible de parcourir les douze étapes de ce circuit à vélo. Un parcours d’environ 150 kilomètres, structuré en quatre boucles, a été balisé. Les itinéraires sont compris entre 30 et 60 kilomètres.

Destination « slow tourisme »

Point de chute idéal, la forêt d’Anlier constitue également un élément très identitaire sur le territoire du parc. La Rulles et ses affluents cisaillent la bordure du plateau ardennais, créant un relief mouvementé. Les responsables du Parc en ont fait une destination slow tourisme par excellence. Un lieu de chute idéal pour respirer, s’évader, se détendre et se divertir autrement, loin du tourisme de masse. Synonyme de patience, de sérénité et de découvertes approfondies, le tourisme lent en Grande Forêt d’Anlier véhicule des valeurs écologiques et humanistes. Balades ressourçantes en forêt, séjours bien-être, week-ends gastronomiques, observation des animaux… « Les responsables du parc veillent à la promotion de l’écotourisme, en aidant par exemple les propriétaires
d’hébergement à les gérer de façon à avoir le moins d’impact possible sur l’environnement »,
 précise Laurence Libotte. A Habay-la-Neuve, en bordure de la Forêt d’Anlier, le Parc a permis l’installation d’un chantier d’art. Douze sculptures représentant la faune des zones humides se déploient autour des étangs, une passerelle traversant une zone humide a été aménagée et un observatoire à oiseaux surplombe le lieu.

Ce territoire belge ne peut se visiter sans faire une halte du côté de la gastronomie et du terroir. On y trouve les célèbres salaisons ardennaises, dont le jambon d’Ardenne, un des produits phares du terroir wallon. Même les Romains en rapportaient dans la ville éternelle où cette friandise était très appréciée. Le jambon d’Ardenne est typiquement une spécialité obtenue, comme les grands crus, avec des méthodes spécifiques. Le microclimat ardennais et ses phénomènes saisonniers de température, d’humidité, de circulation d’air frais et humide sont indispensables à l’harmonie de la maturation et du séchage de ce produit. Les autres spécialités locales ne manquent pas : le gibier en saison, le pâté gaumais, les bières artisanales, ou encore une palette de fromages en tout genre.
Le Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier est une destination idéale pour se faire plaisir, mais aussi faire le vide et ralentir. Entre rivières et forêts.

UNE NOUVELLE BIÈRE POUR LA FILIÈRE EPEAUTRE 



Au cœur du Parc Naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier, quatre agriculteurs se sont lancés dans la culture de l’épeautre depuis plusieurs années. Ces producteurs regroupés au sein de la filière « Epeautre d’Ardenne » ont lancé différents produits à base de leur céréale : pain, pâtes, épeautre perlé, etc. Et, aujourd’hui, voici leur premier produit commun, la Rulles Epeautre, fabriquée par la Brasserie artisanale de La Rulles avec l’appui du parc naturel.

« L’épeautre, c’est un grain qui est différent de l’orge, explique le brasseur Grégory Verhelst. Déjà, on apporte des protéines, on a une légère acidité et une grande fraîcheur avec un côté un peu plus riche en grains que ce que l’orge donne. Et on va donc sur des arômes de pain, de céréales bien sûr… Ce n’est pas sans rappeler certaines bières au froment. Pour ajouter de la fraîcheur, on a ajouté du houblon qui apporte un petit goût d’agrumes ».

Pour la Rulles Epeautre, Grégory Verhelst a aussi opté pour de l’orge belge à 100 % et cela lui vaut de pouvoir afficher le label wallon « Prix juste producteur ». « C’est le produit le plus local que l’on ait fait jusqu’à présent ! » ajoute le brasseur. Et cela tombait au bon moment puisque la Brasserie artisanale de Rulles est en pleine réflexion sur sa manière de produire et compte introduire progressivement des matières premières bio au cœur de ses brassins.


Parc Naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier
Chemin du Moulin 2
B-6630 Martelange

+32 (0) 63 45 74 77

www.parcnaturel.be

 

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