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La nouvelle pièce… de bois

  • Dossier

Par Admon Wajnblum

Le jardin n’est plus cet endroit laissé à l’abandon pendant la plus grande partie de l’année pour cause de températures rédhibitoires.

Désormais, il est considéré comme une excroissance de la maison, voire comme une pièce à part entière. Et il en va de même pour les terrasses. Conséquences ? On met autant de soin à aménager son jardin et sa terrasse que le reste de la maison. Le mobilier d’extérieur se doit donc d’être agréable à l’oeil, et non plus seulement pratique, mais également suffisamment solide pour demeurer à l’extérieur pendant toute l’année. Pour répondre à cette évolution, les fabricants se sont adressés à des designers et autres architectes paysagistes qui ont introduit de nouveaux matériaux : des bois exotiques, le fer forgé, l’aluminium, l’inox, etc. Ce souci de recourir à des matériaux naturels a sonné le glas du plastique qui, après trente ans d’hégémonie, a quasiment désertés les rayons des magasins spécialisés. On ne saurait que s’en réjouir.

La terrasse, entre deux mondes

« La terrasse est le prolongement naturel du séjour vers l’extérieur, c’est le passage de l’environnement créé par l’homme (la maison) vers la nature (le jardin). Le bois est un matériau idéal pour réaliser cet espace de transition, car il est naturel et vivant. Il faut cependant choisir des essences qui présentent les qualités de durabilité, de stabilité, de densité et de beauté indispensables. Il s’agit le plus souvent de bois exotiques (comme l’ipe, le tek, le padouk, l’itauba, le bilinga, le massaranduba, etc.) dans la mesure où les bois européens se révèlent souvent peu stables », explique Raphaël Pieters, administrateur de la société Mon Jardin à Toi. « Le marché est en plein essor. Visiblement, malgré les incertitudes économiques, les gens sont prêts à mettre le prix pour aménager leur jardin. La concurrence est toutefois rude. Dès lors, c’est la qualité des services qui permet d’emporter la mise. C’est pourquoi, il faut pouvoir s’occuper de tout, de la réalisation des avant-projets à la construction proprement dite. »

Du bon usage du bois en extérieur

Selon que le bois soit destiné à l’extérieur ou l’intérieur, les critères qui présideront au choix de l’essence et aux modalités de sa mise en oeuvre ne seront pas les mêmes. « À l’extérieur, le critère fondamental est celui de la durabilité, essentiellement la résistance aux pluies et aux UV. C’est particulièrement important dans le cas d’une terrasse car le bois est exposé aux intempéries sans aucune protection », explique Emmanuel Defays, conseiller scientifique auprès du Belgian Woodforum. Pour les terrasses, on conseille de choisir des bois appartenant aux classes I ou II. Certains bois (essentiellement exotiques) sont naturellement durables. D’autres peuvent le devenir via un procédé de préservation. Il s’agit généralement d’espèces résineuses (pin ou épicéa) imprégnées en autoclave sous vide et pression.

Mais si la durabilité du bois est indispensable, elle n’est pas suffisante pour garantir une utilisation en terrasse. Encore faut-il que le bois soit solide et pourvu d’une bonne résistance à l’usure. « La plupart des espèces tropicales durables (bangkirai, afrormosia, afzelia, padouk, etc.) possèdent naturellement ces qualités mais certaines essences européennes peuvent également convenir comme le châtaigner ou le robinier. »

Ceci étant, le bois, aussi durable et solide soit-il, lorsqu’il est exposé en permanence au rayonnement solaire et aux intempéries se dégrade et se décompose en surface. Son aspect devient alors grisâtre. « Cette décoloration de surface n’affecte ni la solidité ni la durabilité du bois », rassure Emmanuel Defays. « On peut ralentir ce phénomène en appliquant sur le bois une couche pigmentée (une finition transparente ne sert à rien) qui le protègera des UV, mais, pour être honnête, il est très difficile d’enrayer durablement ce processus. Il faut pouvoir l’accepter comme faisant partie intégrante du cycle de vie de ce matériau éminemment vivant qu’est le bois. »

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